Yahoo continue de chercher la formule magique pour se relancer (ou pour devenir assez désirable pour qu’un partenaire financier ou industriel s’intéresse à elle). Lors de sa dernière conférence financière, laquelle a eu lieu en février dernier, les dirigeants du groupe ont indiqué avoir entamé un plan de restructuration qui vise à rationaliser les dépenses et, surtout, à éliminer les branches les moins lucratives. Un plan dont l’objectif est d’économiser quelque 400 millions de dollars par an et qui passera logiquement par deux phases : des suppressions de poste (15 % des effectifs seraient concernés selon les rumeurs) et des fermetures de services.
Grand nettoyage de printemps
Et les premières fermetures viennent d’être annoncées officiellement. La plus grande victime est Yahoo Games. Le portail de jeu sur navigateur Web ne sera plus accessible à partir du 13 mai prochain, avec ce que cela comporte comme conséquences chez les joueurs et les éditeurs. D’abord, Yahoo Games est (encore pour deux mois) un portail sur lequel de nombreux développeurs de jeux s’appuient pour attirer les joueurs. Ensuite, de nombreux joueurs ont acheté des objets virtuels et des extensions. La fermeture du service implique évidemment la perte de ces privilèges.
Parmi les autres victimes du plan de restructuration, nous retrouvons Livetext, un service de visioconférence qui mixe l’audiovisuel et le texte. Il sera fusionné avec Yahoo Messenger. Quelques magazines en ligne de Yahoo seront également fermés, comme Astrology. Le portail d’information sera recentré autour de quatre piliers : actualité, sport, finance et « lifestyle ». Tout le reste devra soit s’y intégrer, soit disparaître.
La mobilité totalement préservée
Ce qui frappe évidemment dans cette liste (encore provisoire), c’est l’absence de tout lien avec la mobilité. Vous remarquerez en effet que les services mobiles sont tous maintenus. Yahoo Games, par exemple, n’est pas compatible avec les smartphones. Ce qui en fait un service inadapté vis-à-vis des conditions de marché actuelles. En introduction du message officiel annonçant les différentes fermetures, Yahoo cite d’ailleurs les services qui représentent les piliers de sa stratégie : les news (avec les quatre thématiques citées précédemment), la messagerie (Mail et Messenger), la recherche (Search) et les réseaux sociaux (Tumblr et Flickr). Bref, tout ce qui fonctionne sur smartphone.
À quoi servira ce ménage de printemps ? Potentiellement à deux choses. D’abord à améliorer le bilan comptable quand il s’agira d’aller convaincre des investisseurs et des repreneurs. Car Yahoo ne pourra pas éternellement continuer à se traîner à l’arrière du train quand les leaders mondiaux (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) mènent la danse. D’autant que la vache à lait de Yahoo, sa participation dans Alibaba, n’est théoriquement plus là pour injecter de l’argent. Il faut donc un soutien financier. Second objectif du ménage de printemps, se séparer des actifs historiques inutiles pour se concentrer sur la mobilité. Ainsi, même si Yahoo ne parvient pas à trouver un acheteur, cette nouvelle structure lui offrirait, théoriquement, les moyens de redevenir innovante.