Chez les analystes financiers américains qui suivent l’activité d’Apple avec le plus grand soin, il y a deux extrêmes. Il y a Pacific Crest Securities d’un côté, dont les avis sont toujours plus pessimistes que la moyenne. Et il y a Morgan Stanley de l’autre, une banque toujours très positive dans ses rapports. Ceux de Katy Huberty le sont particulièrement. Et le dernier qu’elle a envoyé à ses clients ne déroge évidemment pas à la règle. Car, selon l’outil de mesure interne appelé « AlphaWise iPhone Tracker », la firme de Cupertino pourrait annoncer avoir vendu 56,5 millions de smartphones sur le second trimestre de son exercice 2016 (soit entre janvier et mars 2016).
Des commandes supérieures aux normales saisonnières
Comment en est-elle arrivée à ce chiffre ? Selon son rapport, dont les principaux éléments ont été publiés par le portail financier Street Insider, les mouvements des stocks sur les premiers mois de l’année montreraient une activité supérieure à celle attendue précédemment. Notamment en Chine, qui, malgré un ralentissement économique globale, réaliserait de très bonnes performances. En outre, Apple aurait commandé un nombre important de téléphones à ses fabricants, ce qui tendrait à montrer que les ventes ont été bonnes.
56,5 millions d’iPhone vendus, c’est évidemment en dessous des 61,2 millions vendus au premier trimestre en 2015, un chiffre qui avait été exceptionnellement bon. Cela correspondrait à une baisse de 7,7 % des volumes, en accord avec les déclarations de Tim Cook fin janvier qui s’attendait à voir les volumes baisser d’une année sur l’autre.
L'iPhone de 4 pouces à la rescousse ?
Second point, Katy Huberty explique que la sortie éventuelle d’un smartphone en toute fin de mois pourrait offrir à Apple un petit supplément appréciable sur les chiffres, si la firme parvient à démarrer la commercialisation avant le 27 mars (fin de son trimestre fiscal). L’iPhone SE (comme il est appelé dans les fuites récentes) aura certainement des difficultés à arriver sur les étals avant cette date. Car, si elle conserve ses habitudes, la firme démarrera la vente de son nouveau mobile un vendredi, ce qui ne laisserait qu’une seule possibilité après la keynote du 21 mars : le 25 mars. Un délai court.
Que cela inclut ou non une part des ventes d’iPhone SE, les nouvelles prévisions de Morgan Stanley sont largement meilleures que les précédentes, incluant celles d’Apple elle-même. La firme de Cupertino tablait en effet sur un volume « supérieur à 52 millions de smartphones » (ce qui veut tout et rien dire), soit une baisse de 15 % maximum. Les estimations de Morgan Stanley atteignaient précédemment les 49 millions d’unités, soit une baisse de 20 %. Les vrais résultats trimestriels d’Apple sont attendus dans un mois environ.