Tout savoir sur : Yahoo cherche repreneur désespérément ?
Nous suivons avec intérêt le parcours semé d’embûches de Yahoo qui tente, avec Marissa Meyer, de revenir sur le devant de la scène comme elle l’a été entre le milieu des années 90 et la fin des années 2000. Aujourd’hui, la marque est has-been, son moteur de recherche ne rapporte plus assez d’argent et ses comptes sont sous perfusion des actifs que la firme détient dans Alibaba et Yahoo Japan. Alors qu’il faudrait qu’elle soit davantage une société innovante et avant-gardiste, elle suit le troupeau, de loin.
Et au fur et à mesure des mois, malgré quelques mises à jour intéressantes de Yahoo Mail, Yahoo Messenger, Tumblr et Flickr, il semble inéluctable que Marissa Meyer se dirige vers la vente de l’ensemble du groupe ou au moins des actifs rentables de l’entreprise. Mais pour cela, il faut donner envie. Il y a un mois, nous rapportions la volonté de l’entreprise de rationaliser certaines activités, fermant certains sites et en regroupant d’autres. Évidemment, ces fermetures amènent aussi un plan de restructuration des équipes.
Date butoir : 18 avril 2016
Mais est-ce bien suffisant ? Selon nos confrères américains de Re/code, le dépôt des dossiers de reprise pour les participants potentiels à la vente aux enchères de Yahoo a été repoussé lundi dernier d’une semaine, pour se terminer maintenant le 18 avril. L’idée derrière ce coup tactique serait de créer de la spéculation. Les banquiers en charge du dossier vont continuer de faire du porte-à-porte chez les repreneurs susceptibles d’être intéressés. Et ils laisseront fuiter quelques noms de sociétés qu’ils auront rencontrées pour faire croire que la reprise de Yahoo intéresse beaucoup de monde.
Parmi les noms qui ont été cités, nous retrouvons Google, Facebook et Twitter. Chacune de ces entreprises a été contactée et a regardé les comptes prévisionnels de Yahoo. Feront-elles une offre ? Non. Chacun pour une raison différente. Google n’a pas besoin de Yahoo Search. Facebook n’est pas intéressé par les applications mobiles Tumblr et Flickr (et encore moins Yahoo Mail). Et Twitter, qui doit déjà gérer sa propre croissance et sa propre rentabilité, se tirerait certainement une balle dans le pied en essayant de racheter Yahoo. D’autant que l’image de Yahoo n’est pas vraiment synonyme de croissance et d’innovation. Cependant, ils ont tous étudié la question, parce qu’« on ne sait jamais ».
Verizon : le partenaire providentiel ?
Nous aurions également bien vu Microsoft, malgré la fusion avortée des deux groupes il y a huit ans. Mais Satya Nadella ne semble pas avoir été convaincu par le rapprochement de ses actifs avec ceux de Marissa Meyer (à moins qu'il ne cache bien son jeu). Nous aurions bien vu aussi Jack Ma d'Alibaba, au moins pour que ce dernier puisse reprendre la main sur les 15 % que Yahoo détient sur son entreprise. Et une porte sur les Etats-Unis est toujours bonne à prendre.
Qui d'autre ? Officiellement, un seul groupe assez gros pour racheter Yahoo (et renflouer ses caisses) est intéressé et pourrait faire l’affaire : Verizon. L’opérateur américain a déclaré publiquement vouloir participer à une enchère. L’audience, les technologies publicitaires et audiovisuelles, les applications mobiles, le groupe se verraient bien étoffer son activité de services pour ne plus être uniquement considérés comme un facilitateur de mise en relation entre les consommateurs et les prestataires de services. Ce que tous les opérateurs cherchent à faire.