À l’heure où nous attendons encore la commercialisation du G5 (prévue dans deux jours), la firme coréenne LG mène une autre bataille : celle de la séduction. Car LG doit convaincre les développeurs et les industriels que son idée de smartphones modulaires est une bonne idée. Voilà pourquoi, demain vendredi 15 avril, elle organise à San Francisco sa première « conférence des développeurs ». Elle ne durera qu’une seule journée, le temps de présenter le concept, d’échanger avec les participants et prendre évidemment la température. Car, même si les technophiles, dont nous faisons partie, ont unanimement salué l’innovation et la prise de risque, il y a un problème qui se pose : celui de l’intérêt pour les développeurs de modules.
Illustration du site dédié aux développeurs des LG Friends
C’est un article très intéressant de nos confrères du magazine en ligne The Verge qui a attiré notre attention sur ce sujet épineux. Dès le départ, nous pensions que le concept « LG Friends » était une idée intéressante à la condition que les modules additionnels ne soient pas dédiés à un seul téléphone, mais à une gamme relativement large et intercompatible. Car, compte tenu des chiffres de vente des Gx les années précédentes, il n’est pas dit qu’un seul modèle puisse suffire à rentabiliser la production d’une seule extension, notamment ceux appelés « Modular Friends » (comme le Cam Plus ou le Hi-Fi Plus). Le premier constat est donc que les développeurs attendront certainement les premiers chiffres de vente avant de se lancer (si les chiffres sont bons). Nous savons aujourd'hui que le G5 SE pourrait supporter les mêmes modules. Une aide qui serait la bienvenue.
Codéveloppement obligatoire
Un deuxième point intéressant a été soulevé par The Verge. Selon les termes de l’accord entre le développeur et LG, tous les produits « Friends », quel que soit leur type, doivent être élaborés en « coproduction ». Cela veut dire que LG a son mot à dire sur l’ensemble des projets de l’écosystème. Officiellement, il s’agit d’une protection pour les usagers qui achèteront le G5 et les éventuels modules, car les Friends auront une incidence sur le fonctionnement du mobile. Il va sans dire qu’il s’agit aussi de toucher une petite commission sur les ventes des modules.
Si cette attitude de LG est légitime pour les « Modular Friends » (ceux qui se connectent en détachant la partie basse de la coque du G5), parce que la connectique est propriétaire, elle l’est beaucoup moins pour les deux autres types de modules que sont « Wired Friends » (les modules qui se connectent en USB ou via le jack 3,5 mm) et « Wireless Friends » (les modules qui se connectent en WiFi, en Bluetooth ou en LTE). Sont donc compris dedans la caméra LG 360 CAM, le casque LG Tone et le casque de réalité virtuelle LG 360 VR. Imaginez donc tout ce que cela recouvre... Sans parler des inconvénients à travailler à deux sur un projet.
Une compensation marketing et logistique
Pour compenser une attitude un peu intrusive, LG mettra en place une boutique en ligne où tous les Friends seront en vente. L’adresse est LGFriends.com et elle ouvrira logiquement parallèlement au lancement commercial du G5. Grâce à cette boutique, LG mutualise les besoins en marketing et en communication. L’entreprise devrait également gérer les relations avec les réseaux de distribution, ce qui est toujours compliqué pour les petites structures. Une aide substantielle nécessaire. Mais est-elle suffisante ? Pas sûr.
Nous nous demandons même à quel point LG ne devra pas remettre en cause cette attitude. Car, au-delà de l’aspect économique, l’enjeu est aussi de fournir le maximum de produits possibles pour amorcer la vapeur : plus il y a de modules, plus le G5 aura d’arguments face à Samsung, Apple, Huawei et consorts, plus les consommateurs en achèteront et plus les développeurs seront enclins à développer des modules. La coproduction pourrait alors devenir contre-productive...