Applications Google et Android : va-t-on vers une amende record ?

La semaine dernière, Margrethe Vestager, commissaire européenne en charge de la concurrence, s’est à nouveau exprimée sur l’enquête en cours sur les relations entre Google, les constructeurs et les opérateurs. Si elle porte plainte, l’amende pourrait atteindre les 6,5 milliards d’euros.

La Rédac LesMobiles - publié le 18/04/2016 à 15h00

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Le mois dernier, nous vous informions de l’enquête de la Commission européenne sur les pratiques commerciales liant la firme de Mountain View, les opérateurs et les constructeurs de smartphones sous Android. Ce qui est reproché au premier est d’avoir imposé à ses partenaires d’installer ses applications maison (Chrome, Google Search, Google Maps, Play Store, etc.), empêchant ainsi des services concurrents de toucher les consommateurs. Cette enquête tiendrait son origine du témoignage de deux entreprises concurrentes.


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Vers une amende record ?

Selon l’agence de presse Reuters, Margrethe Vestager, la commissaire européenne en charge du dossier, a participé à une conférence la semaine dernière. Selon ses propos, la commission s’intéresse maintenant aux contrats qui ont été signés entre les différents partis. Plus précisément, elle cherche à savoir si le fait d’imposer les outils de Google au sein d’Android, au lieu de laisser à chaque partenaire le choix des logiciels préinstallés, empêche de nouveaux entrants d’intégrer l’écosystème de façon pérenne.

Dans le cas où la Commission estime que les pratiques de Google ont été anticoncurrentielles, celle-ci pourrait alors porter plainte. Et si la firme de Mountain View est déclarée coupable, elle écoperait d’une amende dont le montant pourrait atteindre 10 % de son chiffre d’affaires annuel. Soit 7,45 milliards de dollars, ou 6,5 milliards d’euros. Soit un montant record pour des pratiques anticoncurrentielles. L’actuel record est de 1 milliard de dollars, payé par Intel, pour abus de position dominante.

Play Store : l'argument ultime ?

Le fait que Google impose l’installation de ses applications au sein des smartphones « certifiés » est un secret de polichinelle. Tout le monde le sait. L’idée est d’ailleurs simple : si un constructeur veut faire profiter ses terminaux du Play Store, il y a certaines conditions, notamment l’installation d’un dossier sur l’écran d’accueil d’Android avec sa suite applicative. Rien n’oblige les constructeurs à vouloir le Play Store. En Chine, la boutique est même indisponible. Seulement, dans un monde où le succès d’un téléphone dépend des applications qui y sont disponibles, il est évident que le Play Store joue un rôle déterminant.

Au-delà de la polémique sur le fait que Google est propriétaire ou non d’Android, il faut rappeler que le système d’exploitation est non seulement un projet open source, mais également le logiciel qui anime plus de 8 smartphones sur 10 dans le monde. Alors, même si les constructeurs et les opérateurs ont « le choix » d’accepter ou non les conditions de Google (et ils n’ont aucune liberté dans ce choix, autant être honnête), la firme doit aussi respecter certaines obligations morales envers ses partenaires et, par extension, ses consommateurs. Et c’est ce que pointe la commission européenne.

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