En septembre 2014 était diffusé sur D8 un volet de l’émission « En quête d’actualité » consacré aux smartphones low-cost. Si vous n’avez pas vu ce reportage très intéressant (actuellement disponible sur YouTube pour les plus curieux), il racontait une partie de l’histoire de la téléphonie mobile bon marché, en prenant exemple sur le Soshphone 4G, testé dans nos colonnes il y a bientôt deux ans (et plutôt apprécié). Construit par ZTE sur des lignes de production automatique, le Soshphone avait une particularité physique étonnante : les deux faces du téléphone étaient soudées l’une à l’autre par de la colle et non par une fixation à base de vis comme sur les iPhone par exemple.
Un teaser un peu inquiétant
Et l’histoire semble se répéter à nouveau, mais plus forcément sur le segment low cost ou le rapport qualité-prix fait rage, mais sur le segment milieu de gamme premium, celui que nous appelons dans nos colonnes « le gouffre de Helm » (les amateurs du Seigneur des anneaux apprécieront). En effet, hier, le patron chinois de ZTE, Zeng Xuezhong a publié sur son compte Weibo le visuel qui accompagne cet article. Vous pouvez y voir trois smartphones empilés les uns contre les autres. Celui du haut est l’iPhone 6S d’Apple. Celui du dessous est le P9 de Huawei. Et entre les deux, pris en sandwich, c’est l’Axon 2 de ZTE.
Vous remarquerez que les trois produits adoptent un châssis entièrement métallique avec de belles séparations pour les antennes. Vous apercevez également quelques similitudes entre le modèle de Huawei et le modèle d’Apple : la grille du haut-parleur à l’opposé du port jack 3,5 mm et du microphone, ainsi qu’une connectique centrale entourée de deux vis. Au milieu, la tranche inférieure du modèle de ZTE est pratiquement vierge.
Design plus simple, réparations plus complexes ?
Dans le message qui accompagne le visuel, le patron de ZTE explique que le design du nouvel Axon a été développé avec un souci de simplification. Il n’y a donc pas de vis pour sceller le téléphone. Il n’y a pas non plus de port jack ni de grille pour le haut-parleur. Dans ces deux derniers cas, c’est logique : les photos du smartphone dévoilées par l’organisme chinois Tenaa montrent que ces deux derniers éléments ont été respectivement déportés sur la tranche supérieure et sur la façade avant. En revanche, pour les vis, il n’y en a pas.
Et cela nous rappelle donc ce reportage de D8. Dans celui-ci, les journalistes se sont rendus avec un Soshphone 4G chez un réparateur de téléphone portable. Et la première (et seule) vraie difficulté est l’absence de vis qui indiquait alors que le téléphone était scellé avec de la colle. Une colle qui rend difficile les réparations, car, pour ouvrir le mobile, il faut faire chauffer la glue (jusqu’à ce qu’elle ramollisse), ce qui représente un risque pour les composants. Bien sûr, l’écran de l’Axon 2 pourrait juste être emboîté dans la coque en métal, comme avec le Nexus 5X. Il suffirait donc de débloquer l'écran pour accéder à la carte mère. Mais compte tenu du passif de ZTE, nous n’y croyons pas tout à fait.
La colle n'est pas l'amie des réparateurs
Nous relayons régulièrement les séances de démontage des smartphones dans nos colonnes, notamment celles du site iFixit qui conclut généralement ses tests par une note de réparabilité. Généralement, les mobiles qu’il est facile d’ouvrir sont des mobiles qui obtiennent de bonnes notes. C’est le cas du G5 de LG avec 8 sur 10. Le P9 obtient 7, comme le Nexus 5X de LG. L’iPhone SE obtient 6. Le Galaxy S7, sans vis, mais avec de la colle obtient 3. Le Nexus 6P, lui aussi sans vis et collé, obtient... 2.