Avec son écosystème Windows Phone, Microsoft n’aura à l’évidence pas su comment capitaliser sur la marque Nokia et sur son statut d’alternative potentielle à Google et Android. Car le groupe de Redmond ne cesse de chuter dans les études de marché. Et ce n’est pas Windows 10 Mobile, malgré sa bonne volonté, qui semble être en mesure d’inverser cette tendance. Les Lumia ne se vendent pas. Et les constructeurs tiers hésitent à s’investir vraiment, même si quelques marques y voient une façon de se démarquer (comme HP, Alcatel ou Acer).
Nokia 230 par Microsoft
Les feature phones arrêtés...
Depuis un an environ, Microsoft ne cesse de prendre des mesures drastiques envers sa division mobile. Coupe budgétaire. Plans de licenciement (représentant 18 000 salariés impactés). Restructuration et réintégration dans une autre division. Réduction du nombre de Lumia développés. Et, même si nous les évoquons moins dans nos colonnes, les feature phones hérités du rachat de Nokia Devices & Services (connus sous le nom de Asha et S40) sont également impactés. Microsoft a dévoilé plusieurs modèles l’année dernière, comme les Nokia 222 et Nokia 230 (sans oublier la nouvelle version du Nokia 105). Mais, cela devrait s’arrêter là.
Selon une fuite publiée par le site chinois VTechgraphy.com, Microsoft aurait décidé d’arrêter les feature phones compte tenu du très faible volume que cela représente (15 millions d’unités commercialisées au premier trimestre 2016 à en croire les études), confirmant des rumeurs datant de... juillet 2014 ! Cela aura deux conséquences pour l’entreprise. D’abord, un nouveau plan de licenciement et de reclassement aura lieu. Il concernera environ la moitié des équipes de Microsoft Mobile. Ensuite, l’ensemble de la division sera fusionné avec celle qui se charge des tablettes Surface. Ce qui va évidemment alimenter les rumeurs de la sortie future d’un Surface Phone...
... et les droits d'exploitation de la marque vendus
Selon les termes de l’accord avec Microsoft lors de la vente de sa division mobile, Nokia cédait l’usage exclusif de sa marque pendant 10 ans environ pour le seul secteur des feature phones. Théoriquement, cela veut dire que Microsoft reste propriétaire de la marque Nokia pendant 8 encore (exclusivité qu’il détenait jusqu’en fin d’année dernière sur les smartphones Lumia). Une ressource financière, évidemment que l’entreprise aurait choisi de vendre à un prestataire. Et qui serait le mieux placé pour cela ? Foxconn évidemment.
Le sous-traitant, qui vient de mettre la main sur le groupe japonais Sharp, a en effet géré pour BlackBerry le lancement de terminaux entrée de gamme (comme le BlackBerry Z3 et le BlackBerry Leap). En outre, il a produit la tablette Nokia N1. Une tablette qui a longtemps annoncé ce que la firme finlandaise refusait d’admettre (certainement pour des questions légales) : le retour de Nokia en téléphonie dès cette année. Un retour qui ne serait pas très classique, puisque l’entreprise concevra des terminaux, mais confiera à quelqu’un d’autre leur fabrication. Nous en revenons encore à Foxconn.
Une division mobile pratiquement vide
Que resterait-il alors chez Microsoft ? La marque Lumia, d’une part, même si celle-ci est également vouée à disparaitre au profit de la marque Surface. Un reliquat de feature phones qu’il faut soutenir jusqu’à la fin de la période contractuelle. Et puis c’est tout. Nous n’avons jamais cessé d’être étonnés par le destin de la gamme Lumia, depuis sa première apparition avec le Lumia 800, jusqu’à ces rumeurs de disparition pure et simple, en passant par la bulle Windows Phone qui a bien vite éclaté. Espérons cependant que le prochain chapitre de la téléphonie chez Microsoft (et chez Nokia) connaîtra davantage le succès.