La semaine dernière a eu lieu la conférence annuelle des développeurs de l’écosystème Google. Durant trois jours se sont succédées les conférences, les ateliers et les démonstrations. Si les premières journées ont été consacrées à Android N, Daydream et Assistant, la troisième journée a heureusement été plus éclectique avec quelques informations sur les projets du groupe ATAP qui a organisé une session intimiste. Deux d’entre eux ont fait l’objet d’une mise à jour : Ara et Jacquard. Et nous commencerons bien évidemment par le smartphone modulaire, d’autant que celui-ci bénéficie désormais d’une date de lancement pour la version qui sera envoyée aux développeurs : l’automne 2016, soit en toute fin d’année.
Un système d'exploitation qui agît sur le hardware
Bien sûr, le fait que Google ait à nouveau une date de lancement (même restreint) est une excellente nouvelle, notamment après avoir reporté (sans nouvelle date de lancement) la commercialisation test d’Ara à Porto-Rico l’année dernière. Cela faisait donc pratiquement un an que le smartphone modulaire n’avait pas été officiellement évoqué par la firme de Mountain View. Cependant, l’annonce d’une période de commercialisation n’était pas la seule information importante de cette conférence. Il y avait aussi une démonstration à la clé. Et quelle démonstration !
D’abord, Google a démontré que les modules peuvent être changés à tout moment, même quand le smartphone est allumé. Une extraction qui se fait manuellement, mais aussi à la voix, puisqu’une commande vocale a été développée pour débloquer les modules. Google a indiqué que la gestion des modules (insertion, éjection et connexion) est gérée par un module spécifiquement développé pour Android appelé Greybus. C’est lui qui se charge de faire le lien entre les modules et le système d’exploitation.
Le chipset, la batterie et l'écran sont inamovibles
Cette conférence a également été l’occasion de comprendre quels sont les éléments attachés au châssis sur lequel les modules viennent s’imbriquer. L’écran, le chipset, avec les processeurs, le GPU et la RAM, ainsi que la batterie, les capteurs environnementaux, les antennes et le modem sont tous dépendants du châssis. Nous comprenons donc pourquoi il est si facile d’éjecter un module : aucun élément critique n’est interchangeable. Si vous voulez améliorer les performances brutes de votre mobile, il faut donc en changer. Et c’est peut-être là la seule petite déception.
Parmi les modules présents, certains étaient déjà officiels, comme l’espace de stockage, les capteurs photo, les haut-parleurs et même les batteries additionnels. Nous en avons également découvert d’autres, comme le module consacré au GPS, un module avec écran LCD monochrome secondaire, ou encore un module dédié aux diabétiques avec mesure de glucose, produit développé par un partenariat annoncé il y a un an et demi déjà. L’un des points les plus intéressants soulevés par Google est la diversité de l’écosystème Ara : celui-ci compte de très nombreux constructeurs de modules différents, et certains n’ont jamais eu l’occasion d’intégrer leurs technologies dans un smartphone.
L'année prochaine dans notre poche ?
La version dédiée aux développeurs sera donc commercialisée à partir du quatrième trimestre 2016, en espérant qu’elle ne nous fasse pas à nouveau faux bond. La version que nous serons tous en mesure d’acheter sera, elle, proposée à partir de l’année prochaine. En attendant, nous vous laissons avec la dernière vidéo institutionnelle.