Xiaomi semble de plus en plus intéressé par l’occident. Après avoir présenté le Mi 5 au Mobile World Congress (en même temps qu’en Chine) et le Mi Box au Google I/O la semaine dernière, la start-up de Lei Jun vient de signer deux accords avec Microsoft. Le premier concerne des brevets. Le second la préinstallation d’Office sur une partie de sa gamme de téléphones. Ce nouveau partenariat qualifié de «long terme» par Microsoft est une étape supplémentaire dans des relations de plus en plus serrées avec la firme de Redmond qui soutient l’offre de Cloud Computing de Xiaomi avec Azure, qui anime la Mi Pad 2 avec Windows 10 et qui a publié une ROM Windows 10 Mobile pour le Mi 4.
Le Xiaomi Mi 5 est concerné par l'accord avec Microsoft sur Office Mobile
Office sur tous les Mi dès la rentrée
L’accord concernant Microsoft Office est assez classique et rejoint ceux signés, entre autres, avec Acer, Asus, Samsung, Sony, Cyanogen ou encore LG. À partir de septembre 2016, Xiaomi préinstallera dans une partie de son catalogue la suite Office Mobile, à savoir Word, Excel, PowerPoint, Outlook et Skype. Vous remarquerez que OneNote n’est pas cité dans cette liste officielle. La liste des terminaux inclue le Mi 5, le Mi Max, le Mi 4s, le Redmi Note 3 et le Redmi 3. Les produits précédents ne seront certainement plus disponibles à la vente d’ici là. Même si cela n’est pas spécifié, l’accord devrait également inclure les futurs smartphones de la marque chinoise.
Selon les déclarations des deux partenaires, cet accord viserait à rapprocher les outils de Microsoft de l’environnement quotidien des jeunes diplômés férus de nouvelles technologies, l’une des cibles marketing privilégiées de Xiaomi. La jeunesse chinoise est donc ciblée, mais pas uniquement, puisque celle d’Inde est également mentionnée. Microsoft fait donc un pari sur l’avenir, ce qui est plutôt intelligent.
Xiaomi conforte son catalogue de brevets
La seconde partie du partenariat avec Microsoft concerne des brevets. Selon Reuters, 1500 documents, concernant les communications vocales, le cloud computing et le multimédia, auraient été vendus à Xiaomi qui, en même temps, a acquis une licence d’exploitation globale sur certaines technologies appartenant à la firme américaine. Il semble d’ailleurs que la vente des uns soit l’une des conditions pour faire passer la pilule sur les seconds. En effet, si Xiaomi n’a jamais trop été inquiété par Microsoft dans une bataille judiciaire, sa potentielle expansion internationale pourrait amener la firme de Redmond à reconsidérer cette situation.
Et c’est pour cette raison que les observateurs estiment que Xiaomi se rapproche davantage d’un lancement hors des frontières chinoises et indiennes (les autres ayant finalement assez peu d’importance). Dans une interview relayée dans nos colonnes en début de semaine, Hugo Barra affirmait que Xiaomi réfléchissait naturellement à vendre des terminaux aux États-Unis, et que le Mi Box serait une façon d’étudier et de parfaire un éventuel lancement. Cependant, ses propos ne laissaient pas entendre qu’un tel événement pourrait arriver d’ici la fin de l’année.
Une arrivée en occident plus rapide que prévu
Mais la situation de la firme a changé en Chine. Alors qu’elle était maître de son bastion asiatique au début d’année dernière, lui laissant tout le loisir de choisir quand et comment s’installer aux États-Unis, la start-up est aujourd’hui chahutée par Huawei, Oppo, Vivo et même Apple et Samsung. Si bien qu’elle est sortie du Top 5 mondial au premier trimestre 2016 selon IDC. Des chiffres qui auraient évidemment forcé la main de Lei Jun beaucoup plus vite qu’il ne l’aurait souhaité.