Actuellement a lieu aux Etats-Unis la vente aux enchères de l’une des figures les plus emblématiques de la bulle Internet du début des années 2000 : Yahoo. Malgré tous les efforts déployés par Merissa Meyer pour en faire une entreprise à nouveau «dans le vent», rien n’y a fait. Dans le meilleur des cas, la marque est «rétro». Dans le pire, elle est ringarde. Et ce n’est ni Tumblr, ni Flickr, ni Yahoo Mail et Yahoo Messenger qui inverseront la tendance. Depuis plusieurs mois, Merissa Meyer travaille donc à nettoyer l'entreprise (comprenez qu'elle ferme les services qui présentent le moins de potentiel) pour mieux la vendre.
3 milliards de dollars
La première étape s’est terminée le 18 avril dernier avec deux entreprises interessées : la banque d’investissement TPG et l’opérateur américain Verizon. Elles devraient participer toutes les deux à un second tour de table qui prendra fin le lundi 13 juin prochain. Et, selon le Wall Street Journal, Verizon pourrait déposer sur la table une offre à 3 milliards de dollars, une somme considérable, mais clairement moindre que celles reçues par Yahoo lors du premier tour des négociations. Ce qui est plutôt rare dans une enchère et ce qui a certainement fait tiquer certains créanciers de Yahoo. En effet, une grande partie du montant du rachat servira à renflouer les caisses. Moins il y a d’argent sur la table, plus difficile sera l’arbitrage pour le paiement des factures.
Selon le quotidien économique, Verizon aurait baissé son offre suite à une présentation financière réalisée par Yahoo au mois de mai. Durant celle-ci, la patronne du groupe aurait avoué que les services en ligne subissent un ralentissement en ce début d’année. Or, si Verizon est intéressé par Yahoo, c’est justement pour son catalogue de services, notamment Tumblr. Si ces derniers rapportent moins, l’intérêt de l’opérateur américain s’en trouve fatalement réduit. Reste évidemment à savoir si la banque d’investissement relèvera ce montant et quelle sera la réaction de Verizon dans ce cas.
Quel avenir avec quel repreneur ?
Si TPG remporte la mise, il est très probable que Yahoo finisse morcelé et vendu aux plus offrants, avec ce que cela peut avoir comme impact pour l’emploi. Rares sont les projets industriels supportés par un actionnaire majoritaire institutionnel comme un fonds d’investissement. Il y aurait donc un double intérêt pour Yahoo à voir l’offre de Verizon acceptée : la création, avec AOL (également propriété de Verizon, payé par ce dernier 4,4 milliards de dollars), d’un puissant groupe média en ligne (avec le Huffington Post, Engadget, TechCrunch, Advertising.com, etc.) et le maintien, dans une certaine mesure, des équipes en poste.