Tout savoir sur : Les développeurs poussés à ne plus supporter les vieilles versions d’Android
Google semble perdre patience avec les utilisateurs de smartphones et de tablettes tournant avec d’anciennes versions d’Android. Mais comme il est difficile de les forcer à abandonner leurs vieilles plates-formes, la firme de Mountain View a décidé d’user de son seul moyen de pression légal : les outils de développement. Et plus précisément les versions d’Android compatible avec ces outils. Dans un message posté sur son portail dédié aux développeurs, Google annonce qu’une nouvelle version des librairies logicielles du Google Play sera bientôt mise en ligne. Et celles-ci ne seront compatibles qu’avec la version 14 de l’API d’Android.
Une histoire de brique et de pont
Plusieurs informations sont à assimiler pour bien comprendre les aboutissants de ce changement.D’abord, qu’est-ce que le concept de librairie ? Une librairie est l’une de ces fameuses briques qui servent aux développeurs pour créer des interactions avec l’OS (comme envoyer des SMS, capturer une photo, etc.). Aujourd’hui, Nougat compte un ensemble de briques dont la plupart sont identiques à celles de Marshmallow. Cependant, elles ne le sont pas toutes. D’où l’idée d’API.
API est l’acronyme anglais d’interface de programmation applicative : il s’agit d’un ensemble d’informations qui sert à créer des ponts entre une application et les différentes librairies d’Android. À chaque version d’Android, l’API change pour refléter les changements apportés aux librairies. Froyo correspond à la version 8, Gingerbread à la version 10, Ice Cream Sandwich à la version 14, etc. Et Nougat ? La version 24 !
Deux versions abandonnés d'un coup
Parmi les librairies les plus importantes se trouve celle liée aux services Google Play, pour des raisons évidentes : accès au compte de l’utilisateur, paiement des achats intégrés, etc. Aujourd’hui, la version minimale d’API acceptée par Google pour connecter une application à Google Play est la 9, celle qui se situe juste en dessous de Gingerbread. À partir de la mise à jour, ce sera la version 14, celle qui précède l’API d’Ice Cream Sandwich. L’idée est donc simple : pour se connecter aux nouvelles versions des services Google Play, l’application doit répondre aux critères de la version 14.
De fait, l’application téléchargée sur le Play Store n’est pas forcément compatible avec les versions antérieures (Froyo, Gingerbread et Honeycomb). Elle peut l’être si elle fait appel à des librairies qui sont restées identiques entre la version 9 et 14. Mais Google ne fournira plus les outils pour le vérifier. La firme ne ferme cependant pas la porte aux anciennes versions, puisque le développeur pourra concevoir deux versions de son application, une pour chaque version des librairies. Mais cela veut dire plus de temps et d’argent investis. Ce n’est pas dans l’intérêt des développeurs.
Couper les vivres des récalcitrants
L’objectif de Google est de couper les vivres aux usagers d’Android qui sont toujours sous Froyo, Gingerbread et Honeycomb (ce qui correspond à 1,5 % du parc installé environ). Si le nombre de nouvelles applications et de mises à jour vient à tarir, ces utilisateurs seront obligés de migrer vers une version plus récente d’Android pour continuer de profiter de leurs applications favorites (ou en installer d’autres). La part de ces trois vieilles versions d’Android s’étiolera ainsi, ce qui améliorera la fragmentation d’Android. Ce qui est toujours une bonne nouvelle.