Tout savoir sur : Qualcomm se rebiffe : le fondeur contre-attaque Apple en justice !
Comme dit Franck Dubosc : « C’est moche la guerre. Vivement l’amour ! » Ou du moins la paix des ménages. Car le confit qui s’ouvre entre Apple et Qualcomm est certainement aussi sale que la guerre qui a sévi entre Apple et Samsung (guerre qui n’est pas entérinée puisque l’accord signé entre les deux entreprises en 2016 n’inclut pas le conflit judiciaire aux États-Unis). En effet, depuis que Qualcomm a été obligé de partager avec la concurrence (Intel pour ne pas le nommer) le marché des modems pour iPhone, les deux anciens partenaires ne s’entendent plus sur rien.
D’un côté, Apple accuse Qualcomm d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché des composants, d’avoir surfacturé les licences des brevets essentiels 3G et 4G (ceux qui permettent de créer un modem) et d’avoir manqué à certaines promesses commerciales. Trois plaintes ont été successivement déposées aux États unis et en Chine, deux pays où Qualcomm n’est pas spécialement bien vu par la justice. La FTC a porté plainte contre Qualcomm pour abus de position dominante et le fondeur a écopé d’une amende dans l’Empire du Milieu.
Accusations multiples
Échaudé, Qualcomm vient de contre-attaquer en poursuivant lui aussi Apple en justice. Dans son communiqué de presse, le fondeur affirme que le créateur d’Apple n’a pas respecté certains engagements contractuels et n’a pas négocié honnêtement les droits des licences essentielles (supposant qu’Apple collaborait déjà avec les organismes qui enquêtait sur Qualcomm). Mais ce n’est pas le seul grief que la firme de San Diego reproche à la firme de Cupertino.
Le fondeur estime qu’Apple a interféré avec les accords passés avec les OEM qui fabriquent les iPhone et les iPad (Foxconn et Pegatron certainement) et qu’elle a participé aux enquêtes menées par certaines agences gouvernementales (FCC, KFTC, Commission européenne, etc.) en donnant des informations fausses ou mal interprétées. En outre Qualcomm affirme qu’Apple n’utilise pas le plein potentiel du modem intégré à l’iPhone 7, donnant la mauvaise impression qu’il est moins performant que celui de la concurrence (celui d’Intel, vous l’aurez compris) et qu’elle a menacé Qualcomm afin que le fondeur ne publie pas comparatifs sur les deux composants.
Brider un modem est-il condamnable ?
Le dossier a été porté cette semaine auprès de la cour de justice de la Californie du Sud (celui qui gère San Diego où siège Qualcomm). Apple aura certainement à coeur de répondre à l’ensemble de ces accusations, notamment celles sur les performances du modem intégré à l’iPhone 7. Pour rappel, certaines séries d’iPhone 7 (et 7 Plus) sont équipées avec un modem Qualcomm, tandis que d’autres disposent d’un modem Intel. Comme pour les chipsets de l’iPhone 6S (fabriqués par Samsung ou TSMC), des tests ont été réalisés l’automne dernier pour savoir quel modem est le plus performant.
Selon certains confrères américains, les différences ne sont pas significatives. Et c’est tant mieux d’une certaine manière, car il y aurait eu des plaintes de consommateurs qui se seraient sentis floués. Reste à savoir si cela est due à un bridage volontaire de l'un ou l'autre des modems et si, par conséquent, l’équité probablement voulue par Apple pour tous les utilisateurs d'iPhone 7 est préjudiciable ou non.