Tout savoir sur : Imagination Technologies : le divorce avec Apple semble être consommé
Signer un accord avec Apple, c’est un couteau à double tranchant. D’une part, c’est potentiellement un accord qui peut porter aux nues une entreprise innovante. Mais d’autre part, si cela s’arrête, les comptes de résultat le ressentent immédiatement. Plusieurs exemples récents. GT Advanced Technologies, qui a déposé le bilan après avoir promis à Apple des écrans en saphir synthétique. Samsung qui a longtemps été le fournisseur, puis le fabricant des processeurs pour les iPhone et les iPad (et qui l’est redevenu récemment). Qualcomm qui doit désormais partager le marché des modems pour iPhone avec Intel. Et maintenant Imagination Technologies qui voit son principal client se détourner de lui.
Echec des négociations
Nous avons d’ores et déjà évoqué ce cas. Il y a un mois, Imagination Technologies, société britannique qui développe les fameux PowerVR utilisés principalement dans les iPhone et les iPad, publiait une note financière indiquant que son principal client (Apple) souhaitait ne pas renouveler son contrat de licence à partir de 2019. Relançant la rumeur du développement interne d’un chipset graphique chez Apple (rumeur qui date de plusieurs années déjà), cette affirmation sonnait comme une déclaration désespérée. Car Apple représente plus de la moitié des revenus de la société. Et cela a fait chuter le cours de bourse du fondeur de 70 %...
Depuis la publication de cette note, Imagination Technologies est en pourparler avec Apple pour trouver une solution. Mais il semble que ces négociations ont échoué. Le fondeur a donc publié un second communiqué de presse aujourd’hui annonçant plusieurs points. Le premier : la revente de deux divisions pourtant en pleine croissance, MIPS et Ensigma. Le produit de cette vente servira à financer le développement de PowerVR. Second point : Imagination Technologies va porter son affaire devant la justice pour enquêter sur la solution graphique en cours de développement chez Apple. Le but : s’assurer que la firme de Cupertino ne viole pas les brevets de PowerVR.
Quel est le secret d'Apple ?
Car, même si Apple dispose d’un matelas financier considérable, tout le monde sait que le développement d’un GPU performant n’est pas qu’une question d’argent. nVidia, Intel, AMD (ex ATI), ARM et Imagination Technologies le savent. Samsung, qui a essayé sans y arriver, le sait aussi. Et si un groupe comme Samsung, qui produit pratiquement autant de chipsets qu’Intel, n’y parvient pas, comment Apple pourrait-elle y arriver en moins de temps ? C’est évidemment toute la question qui se pose.
C’est donc encore un volet judiciaire qui s’ouvre pour Apple. La guerre des brevets avec Samsung n’est pas finie (puisque seul le procès aux Eats-Unis est toujours en cours). Le conflit avec Qualcomm monte progressivement, la firme de San Diego demandant désormais que les iPhone importés (c’est-à-dire tous les iPhone, puisqu’ils sont produits en Chine) soient bannis des États-Unis. En voici donc un troisième tout aussi complexe.