Tout savoir sur : La reconnaissance faciale préférée par les constructeurs au lecteur d'empreinte
Non, toutes les modes en téléphonie ne viennent pas d'Apple. Il y en a finalement même très peu, à bien y réfléchir. Cependant, il faut reconnaitre à Apple une influence considérable sur les moeurs et sur l'adoption de certaines technologies quand les rumeurs affirment que la firme de Cupertino s'y interesse.
Il n'y a jamais eu autant de doubles capteurs photo dans les terminaux que depuis qu'Apple en a déployé avec l'iPhone 7 Plus. Depuis qu'Apple a présenté l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus, tous les constructeurs chinois dévoilent leurs mobiles deux par deux. Depuis qu'Apple a supprimé le port jack de son iPhone 7, d'autres ont suivi le pas. Et nous pourrions dire la même chose sur les chipsets 64-bit (avec l'iPhone 5S), les montres connectées, les écrans avec moteur haptique et les systèmes de paiement mobile.
Face ID : nouvel exemple à suivre
Dernier exemple en date : les systèmes biométriques. Si le lecteur d'empreinte est arrivé chez Apple avec l'iPhone 5S (décidément un tournant dans l'histoire des iPhone et de la téléphonie), il pourrait disparaitre dans les toutes prochaines années. Car, pour adopter un design panoramique et borderless, Apple a décidé de se passer des services d'un tel équipement pour débloquer l'iPhone X. Quand d'autres, comme Samsung, sont obligés de déporter cet équipement à l'arrière du smartphone, Apple décide de le remplacer purement et simplement par Face ID, un système de reconnaissance faciale 3D plus évolué que celui du Galaxy Note 7.
Et il semble, une fois encore, que les constructeurs de smartphones vont emboiter le pas d'Apple. Selon un rapport de Ming Chi Kuo, analyste taïwanais de la banque d'affaires KGI Securities, ils auraient en effet abandonné l'idée d'intégrer un lecteur d'empreinte type Qualcomm Sense ID sous l'écran au profit de systèmes similaires à celui d'Apple.
Qualcomm est partout
Dans son rapport, cité par nos confrères d'Apple Insider, il affirme que la demande auprès des fournisseurs de pièces détachées liées à la reconnaissance faciale devrait augmenter suite à la keynote de la firme de Cupertino. Et pas uniquement parce que le système de protection est simple à l'usage, mais aussi parce que les applications de réalité augmentée qui utilisent cette technologie, comme les Animojis d'Apple, offrent une valeur ajoutée supplémentaire.
Selon l'analyste, il faudra entre deux et trois ans avant que la reconnaissance faciale prenne le pas sur la lecture d'empreinte digitale. Et les principaux bénéficiaires de cette mode seront Mantis Vision, Orbbec et surtout l'association entre Qualcomm et Himax. Pour le fondeur californien, l'abandon des lecteurs d'empreinte intégrés aux écrans, tels que Sense ID, lui coûtera cher (les coûts de R&D), mais sera contrebalancé par ce nouveau levier de croissance qui touchera, potentiellement, tout le secteur de la téléphonie dans les prochaines années. Soit un marché de plusieurs milliards de terminaux chaque année.
L'OLED a tué Sense ID ?
Il est intéressant de noter que, selon l'analyste, les fabricants de smartphones cherchaient tous jusqu'en août dernier à intégrer une solution de lecture d'empreinte intégrée à l'écran pour éviter de déporter ce composant à l'arrière de leurs mobiles avec écran panoramique (comme ce fut le cas avec le Galaxy S8). Nous nous étonnions que les fabricants aient tant pris de temps à s'interesser à cette technologie, tant elle paraît pratique. D'autant que Sense ID existe depuis près de deux ans maintenant.
Cependant, il semble que cette solution soit intimement liée à la nature de la dalle : elle doit être OLED et non LCD. Or, le prix et les volumes disponibles d'écran OLED n'ont été favorables qu'en 2017 (les plus grands fabricants de dalles LCD, comme JDI et Sharp, sont encore en train de passer leurs lignes de production en OLED). Il n'y a donc pas eu d'occasion de démocratisation. Et les lecteurs d'empreinte intégrés pourraient donc être obsolètes avant même d'arriver sur le marché.