Tout savoir sur : Apple change les règles liées aux achats intégrés dans les jeux
Début décembre, le monde du jeu vidéo a connu un séisme considérable dont les répercussions se sentiront pendant plusieurs années et qui touchera, logiquement, les jeux sur smartphones. Il s’agit de l’affaire « Star Wars Battlefront 2 » et de ses « lootbox ». Qu’est-ce que des lootbox ? Ce sont des paquets-surprises aléatoires que le joueur achète avec de vrais sous. Cette mécanique, plutôt standardisée en téléphonie, est assez rare dans les jeux console. Cela a fait un tôlé. Et cela a attiré l’attention des pouvoirs publics.
Angry Birds Epic s'appuie aussi sur les paquets-surprises
L'affaire Star Wars Battlefront 2
Si vous lisez régulièrement l’actualité de certains confrères spécialisés, vous devriez en avoir entendu parler. Sinon, voici petit résumé. Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Need for Speed, Sims, etc.) a présenté en début de mois Star Wars Battlefront 2, dont le lancement coïncide admirablement bien avec celui du film « Les Derniers Jedi ».
Les joueurs peuvent choisir le personnage avec lequel il souhaite accomplir une mission et le customiser avec de l'équipement. Mais débloquer certains personnages emblématiques, comme Darth Vador ou Luke Skywalker, nécessite de jouer plusieurs dizaines d’heures. Sauf si vous mettez la main à la poche. Ce qui crée naturellement un déséquilibre entre ceux qui ont de la chance, ceux qui ont de l’argent et ceux qui n’ont aucun des deux.
Jeu de hasard ou casino masqué ?
Et c’est là qu’entrent en scène les fameuses pochettes-surprises qui permettent d’acquérir des vaisseaux, des armes et des personnages. Il suffit d’en acheter une pour savoir ce qu’il y a dedans. Et évidemment, vous ne pouvez pas savoir ce qu’il y a dedans avant de l’avoir acheté. Bien sûr, contrairement au casino, vous êtes assuré de ne pas repartir les mains vides. Mais tous les butins n’ont pas la même valeur.
EA a subi une véritable levée de bouclier sur les réseaux sociaux. Des milliers de messages négatifs ont été diffusés. Et cela a attiré le regard des législateurs et des pouvoirs publics. En Belgique, par exemple, un député a soulevé la question du rapprochement des lootbox avec celui des jeux de hasard. Ce qui associerait le jeu vidéo à une tout autre catégorie de loisir. Et à une tout autre catégorie de lois et de taxes. Et des questions similaires ont été soulevées dans de nombreux pays comme les États-Unis, et même la France.
Un principe courant sur mobile
Revenons donc à notre sujet principal. Les lootbox, vous en avez aujourd’hui beaucoup dans le jeu sur mobile. Prenez des titres comme Fire Emblem Heroes, Iron Maiden Legacy of the Beast, Angry Brids Epic ou encore Dungeon Hunter 5. Ce sont tous des jeux où vous pouvez, si le coeur vous en dit, acheter avec vos sous des paquets-surprises (en fait, vous achetez une monnaie virtuelle que vous convertissez ensuite en tirage au sort). Et ce ne sont que quelques exemples parmi des milliers...
Parce que les achats intégrés ont un passé sulfureux (des cas de recours collectif aux États unis contre Apple, Google et Amazon face aux enfants qui ont acheté à l’insu de leurs parents pour plusieurs milliers de dollars d’options payantes), les gestionnaires des boutiques applicatives sont particulièrement prudents vis-à-vis des paquets surpris. Dernier exemple en date (et certainement pas le dernier) : Apple a ajouté une nouvelle règle pour les jeux présents dans l’App Store qui usent de cette pratique : la probabilité d’avoir chacun des objets en jeu devra être clairement indiqué. Cela a deux buts : afficher une véritable transparence et protéger les joueurs.
D'abord Apple, puis Google et Amazon ?
Ces règles, inspirées de la loi chinoise (qui oblige les éditeurs de jeu à afficher les probabilités et à rendre publics les résultats des tirages), ne changeront certainement pas le modèle économique du jeu sur mobile, très porté sur le freemium. Cependant, cela apportera un peu plus de transparence, voire même un rééquilibrage de certains titres qui (ab)usent de cette pratique. Espérons que toutes les boutiques applicatives concurrentes adopteront le même principe. D’autant plus que de nombreuses applications leur sont communes.