Qualcomm rejette l’offre améliorée de Broadcom, mais accepte de négocier

Comme nous le pensions il y a quelques jours, la réponse de Qualcomm vis-à-vis de l’offre d’achat révisée de Broadcom n’a pas été longtemps attendue. Et sans surprise, elle a été rejetée, mais le conseil d’administration est ouvert à une négociation.

La Rédac LesMobiles - publié le 09/02/2018 à 14h55

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Ce n’est pas une victoire pour Hock Tan. Mais l’estocade a clairement fait mouche. Et ce qui semblait être une hypothèse farfelue pourrait bien un jour se concrétiser comme la fusion la plus importante de l’histoire, rien de moins. Car, même si Qualcomm rejette, sans surprise, la proposition de Broadcom, elle entrouvre la porte des négociations.

De possibles négociations ?

Dans le communiqué de presse daté d’hier, le fondeur de San Diego confirme avoir proposé à Broadcom de s’assoir autour d’une table pour voir comment combler certains défauts dans la proposition. C’est évidemment une posture bien moins catégorique que celle à laquelle Qualcomm nous a habitués depuis novembre, quand Broadcom a été déboutée de sa première proposition, jugée insuffisante autant par les actionnaires que les dirigeants de l’entreprise américaine.

Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pourquoi ? Petit rappel des faits : en début de semaine, Hock Tan, le patron de Broadcom, a envoyé une nouvelle proposition de rachat pour la totalité des actions de Qualcomm. Le prix : 82 dollars par action, soit 17 % de plus que sa proposition précédente (70 dollars par action). Le prix en numéraire serait le même (60 dollars), mais le complément en action serait plus élevé. Soit un bonus de 50 % par rapport au cours de bourse de référence. Une somme rondelette qui sonne bien à l’heure où Qualcomm connait quelques désagréments commerciaux et légaux.

Proposition rejetée, mais pas en bloc

Le lendemain, Qualcomm confirme avoir reçu la nouvelle proposition et annonce que sa réponse arrivera rapidement. En effet, au début du mois de mars se tiendra la réunion annuelle des actionnaires durant laquelle seront élus les membres du conseil d’administration. Hock Tan a d’ores et déjà annoncé qu’il présentera des candidats aux postes à pourvoir, lesquels seront donc plus enclins à accepter la proposition de l’homme d’affaires. Encore faut-il que les actionnaires soient d’accord.

Et pour les convaincre à nouveau qu’il ne faut pas laisser ne serait-ce qu’un seul siège à ses représentants, Paul Jacobs et Steve Mollenkopf, respectivement président du conseil d’administration et PDG de Qualcomm, ont donné aujourd’hui leur réponse suite à cette nouvelle proposition : ce sera non. Selon la lettre qui a été envoyée à Broadcom, le conseil d’administration rejette à l’unanimité le prix de 82 dollars par action (valorisant Qualcomm à 121 milliards de dollars), car ses membres estiment qu’ils sont mieux en mesure d’apporter un retour sur investissement significatif à court terme, comme à long terme, avec la 5G comme argument principal.

Parole aux actionnaires

Même ce rejet n’est finalement que consultatif. Car le conseil d’administration ne peut empêcher les actionnaires de vendre leurs actions à Broadcom. D’autant que certains annonçaient déjà, fin 2017, qu’il serait prêt à discuter avec l’industriel singapourien si le prix était supérieur à 80 dollars par action. Une barre symbolique désormais dépassée. Voilà pourquoi, dans un communiqué financier envoyé à tous les actionnaires, Steve Mollenkopf et Paul Jacobs invitent les actionnaires à voter en faveur de l’actuel conseil d’administration lors de l’assemblée annuelle... Une séance qui sera très intéressante.

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