Tout savoir sur : Nokia se demande quoi faire avec Withings
Ce n’est jamais très bon quand votre maison-mère publie un communiqué de presse dont le titre est « examen stratégique de l’activité ». Et c’est ce qu’il se passe pour Withings, start-up française rachetée en 2016 par Nokia Technologies (nous parlons du véritable Nokia, pas de HMD Global qui gère les smartphones sous cette marque). La firme finlandaise a en effet annoncé par un message laconique qu’elle allait examiner son activité liée à la santé connectée afin de convenir d’une stratégie à adopter dans le futur.
Les objets connectés examinés
Cet examen comprend tout le spectre des objets connectés, émanant de Withings ou de Nokia Technologies. Cela inclut les produits grand public, mais aussi les solutions professionnelles. Cet écosystème s’étend des montres connectées aux trackers d’activité. Dans le communiqué de presse, l’entreprise précise que les autres divisions ne sont pas concernées : la vente de licence d’exploitation de technologies ou de brevets et la location de la marque Nokia (comme avec HMD Global).
Le résultat de cet examen sera communiqué « en temps voulu » et ne résultera pas forcément sur la fermeture de la division ou des licenciements économiques parmi les équipes qui travaillent sur le sujet. Dans le communiqué de presse, Nokia affirme même que l’issue de cette procédure pourrait ne rien changer du tout. Cependant, nous n’imaginons pas qu’une entreprise comme Nokia annonce par communiqué de presse examiner une branche de son activité pour le simple plaisir de le faire. C’est qu’il y a un problème.
Après la réalité virtuelle, la santé connectée ?
Un problème qui a déjà eu une conséquence : le projet OZO VR a été arrêté en octobre dernier, affectant 310 employés. Nokia déclarait alors officiellement que l’entreprise souhaitait réorienter ses investissements non plus dans la réalité virtuelle, mais dans la santé connectée. Un choix qui ne semble pas être si clairvoyant, au regard des dernières informations émanant de la société.
Selon nous, l’examen commandé par Nokia sur sa division est une conséquence de la faible évolution du marché des objets connectés. Alors que les études étaient, il y a deux ans encore (quand Nokia a racheté Withings pour 170 millions d'euros), dithyrambiques sur le sujet, les rapports de GfK, IDC et consorts sont, en 2017 et 2018, déjà moins optimistes. Oui, certaines marques, comme Apple, s’en sortent relativement bien. Mais nous sommes loin des prévisions annoncées.
Tout dépend du potentiel
Reste évidemment à savoir quelles sont les issues possibles. Si l’examen révèle que l’activité devrait percer à moyen terme, Nokia pourrait effectivement décider de conserver sa division intacte, tout en étoffant son panel de brevets. Et ce serait une bonne nouvelle. Mais si la conclusion n’est pas aussi positive, il est évident que la santé connectée pourrait connaître une issue plus dramatique, similaire à celle des téléphones ou de la réalité virtuelle.