Certains changements de nom prennent tout leur sens en observant l’évolution d’une entreprise ou d’un produit. Prenons l’exemple de Google. Quand l’entité Google est devenue Alphabet et a créé une filiale appelée Google, la firme de Mountain View se dotait d’une structure chapeau pour séparer son activité principale de ses différentes prises de participation. Quand Android Pay est devenu Google Pay, cela traduisait un changement de stratégie dans le paiement sur mobile vers une approche plus globale.
Android Wear est mort, vive Wear OS !
Mais certains changements ne semblent pas, à première vue, avoir cette même profondeur. C’est le cas de l’histoire d’aujourd’hui. Android Wear est devenu cette semaine Wear OS. Le logo et le nom avaient fait l’objet d’une fuite relayée sur Reddit en tout début de semaine.
Nous nous demandions alors ce que voulait bien vouloir dire cette modification, outre le fait d’uniformiser le logo de cette déclinaison d’Android pour que son design soit plus proche des spécifications ergonomiques des icônes de la firme (comme le nouveau G multicolore de Google Search). Y a-t-il une autre signification ?
Plus qu'un simple changement de nom ?
Oui, il y en a une. Il faut gratter pour la découvrir. Elle ne concerne pas vraiment l’OS en lui-même, lequel devrait rester le même. Une mise à jour sera d’ailleurs déployée simplement pour intégrer le logo et le nom dans l’interface. Cette signification est de nature « business ». Le texte publié sur son blog officiel pour annoncer ce changement évoque une réflexion plus globale autour des montres et des accessoires connectés.
Une réflexion qui souhaite prendre en compte le fait qu’une montre sous Android Wear est un accessoire pour l’écosystème Android. Google affirme en effet qu’un tiers des acheteurs d’une montre sous Android Wear en 2017 est aussi le propriétaire d’un iPhone. Wear OS se veut donc être un OS moins connoté Android.
Draguer les horlogers et non les firmes high-tech
Ce qui sera certainement important pour signer des accords avec les horlogers traditionnels. Car la très grande majorité de la grosse cinquantaine de montres sous Android Wear fabriquées jusqu’ici est issue de partenariat entre Google et les marques de smartphones (LG, Sony, Motorola, Huawei, ZTE, etc.). Alors que la firme de Mountain View préfèrerait convaincre les marques qui développent des montres (ce qui a d’ailleurs déjà commencé en 2017).
Et ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Google se déplacera la semaine prochaine en Suisse, au salon Baselworld, le plus grand rendez-vous annuel de l’horlogerie. Là-bas, Google présentera « Wear OS » à ses partenaires et à ses prospects. Un OS pour les montres qui ne sont plus destinées seulement aux technophiles, mais à tout le monde : amateurs de belles montres, clients d’Apple, etc.