L’actualité d’Apple, ces dernières semaines, n’avait pas grand-chose à voir avec le lancement de nouveaux produits. La très grande majorité des articles évoquant la firme de Cupertino parlaient plutôt des objectifs de vente de l’iPhone X. Les analystes financiers estimaient en effet que le flagship d’Apple ne se vend pas, ce qui représente un risque sur les bénéfices que l’entreprise peut dégager. Car, non seulement la marge des autres iPhone vendus est moins bonne, mais les stocks vont grossir, avec le risque qu’ils soient convertis en perte.
Résultats historiques (encore)
Cette inquiétude, mêlée à bien d’autres (comme la forte concurrence sur le haut de gamme, la baisse du marché du chinois, les taxes sur le marché indien, etc.) font que l’action Apple a été secouée. Le jeudi 19 avril, le titre était coté 177,84 dollars. Le 20 avril, il n’en valait plus que 165,72 dollars. Le cours le plus bas était vendredi dernier, à 162,32 dollars. Soit une baisse de 8,7 %. Et tout cela parce qu’il y avait de la spéculation en attendant la publication, hier, des résultats financiers sur les trois premiers mois de l’année 2018.
Des résultats qui, d’ailleurs, se sont révélés bons. Dans son communiqué, la firme n’a pas pu s’empêcher de dégainer sa phrase fétiche : « les meilleurs résultats sur un premier trimestre calendaire de son histoire ». Oui, ils sont meilleurs que ceux du 1er trimestre 2017. Ils ont même été meilleurs que ceux du 1er trimestre 2015, ancien détenteur du record de la firme. Mieux encore, ils ont dépassé une barre symbolique jamais atteinte lors d’un 1er trimestre calendaire : 60 milliards de dollars.
Plus d'iPhone et d'iPad vendus
Apple a donc réalisé un chiffre d’affaires de 61,1 milliards de dollars en progression de 16 % par rapport à l’année précédente. Une année qui n’avait pas été spécialement facile pour la firme. Au niveau des chiffres de vente, l’iPhone est en progression, de 3 % en volume (pour atteindre les 52,2 millions de terminaux vendus) et 14% en valeur, signe que l’iPhone X se vend relativement bien, malgré les dires, puisque c’est lui qui tire la croissance vers le haut. L’iPhone représente 62 % de l’activité d’Apple.
Derrière, nous retrouvons l’iPad, plutôt en forme avec une croissance de 2 % en volume (9,1 millions d’unités) et 6% en valeur. Puis les Mac qui semblent souffrir avec une baisse de 3 % en volume (4,1 millions d’unités) et une stagnation en valeur. Puis les services (iTunes, Apple Music, Apple Pay, Apple Care, App Store, etc.), toujours en très forte progression (+31%). Ils représentent aujourd’hui 15 % de l’activité du groupe. Enfin, les produits annexes (Apple TV, Apple Watch, AirPods, casques Beats, Homepod, iPod et autres accessoires) voient leurs revenus augmenter de 38 %. C’est toujours la dernière roue du carrosse.
La marge brute recule
La marge brute s’établit ce trimestre à 38,3 %, contre 38,9 % sur le même trimestre en 2017. Le résultat d’exploitation atteint 15,9 milliards de dollars, en augmentation de 12,7 %. Les dépenses ont été plus importantes cette année que l’année précédente, que ce soit en recherche et développement qu’en marketing. Le résultat net d’Apple est de 13,8 milliards de dollars, en progression de 25 %.
Depuis l’annonce de ces chiffres, le cours de l’action Apple est reparti à la hausse, reflétant le bénéfice par action annoncé. Pour le prochain trimestre, Apple prévoit un chiffre d’affaires compris entre 51,5 et 53,5 milliards de dollars, pour une marge brute comprise entre 38 % et 38,5 %. Au deuxième trimestre calendaire 2017, Apple avait réalisé un chiffre d’affaires de 45,4 milliards de dollars. La progression sera donc très importante. En revanche, la marge ne devrait pas être meilleure que l’année précédente, puisqu’elle s’établissait à 38,5 % au deuxième trimestre 2017. Soit le haut de la fourchette des estimations pour le deuxième trimestre 2018.