Cela deviendra peut-être un nouveau rendez-vous annuel, qui sait ? Car, pour la deuxième année de suite, ARM, le concepteur des architectures Cortex et Mali pour chipsets, renouvelle son offre haut de gamme le 31 mai. En 2017, c’était pour présenter le Cortex-A75 et le Mali-G72. Le premier n’est pas encore utilisée dans sa version « standard » (le seul usage actuel est le Kyro 380 qui s’avère être un Cortex-A75 customisé), tandis que le second est intégré aux derniers chipsets premium de Samsung (Exynos 9810), Huawei (Kirin 970) et MediaTek (Helio P60).
Et en 2018, rebelote : la firme britannique a officialisé hier sur son blog les Cortex-A76 et Mali-G76. Le premier arrivera certainement dans certains chipsets en fin d’année 2018, voire en 2019. Il est possible que Qualcomm l’utilise pour réaliser la quatrième génération de cœurs Kryo haut de gamme. Le cœur graphique, lui, devrait arriver un peu plus rapidement, puisqu’aucune customisation n’est réalisée par les fondeurs qui l’exploitent. Ce fut le cas avec le Mali-G72. Pourquoi pas avec son successeur ?
En route vers la gravure en 7 nm
Quelles sont les caractéristiques de ces deux architectures ? Le Cortex-A76 est une version améliorée du Cortex-A75. Il a été dessiné pour être gravé en 7 nm (contre 10 nm pour son prédécesseur). Il peut monter en fréquence jusqu’à 3 GHz, pour des gains de performances de 35 % et une consommation en baisse de 40 %. La bande passante (le nombre d’informations qu’il peut traiter en une seconde) est pratiquement doublée (+90%).
Il est compatible DynamIQ. Cela veut dire qu’il s’intègre aux chipsets hétérogènes où chaque cœur est activé selon les besoins. ARM destine cette architecture aussi bien aux smartphones, aux produits connectés domotiques (une enceinte connectée par exemple), aux systèmes automobiles embarqués et même aux PC, puisque Microsoft travaille avec ARM et Qualcomm pour porter Windows sur ce type d’architecture.
La vidéo 8K bientôt dans votre poche
Le Mali-G76, basé sur l’architecture Bifrost (sur laquelle s’appuyaient déjà les G71 et G72), remplace quant à lui le Mali-G72. Il est 30 % plus performant et consomme 30 % d’énergie en moins. Le gros changement entre le G72 et le G76 est le nombre d’instructions (ou de calcul) qu’un seul cœur peut réaliser : ce chiffre passe de 12 à 24. Simplement le double. Le Mali-G76 peut compter jusqu’à 20 processeurs graphiques (c’est le chiffre après « MP »), contre 32 cœurs pour le G72. Et pourtant, grâce à la multiplication par deux des instructions prises en charge, le G76 reste au-dessus de son prédécesseur, tout en prenant moins de place.
Aux côtés du Mali-G76, ARM a également dévoilé un coprocesseur pour le traitement vidéo : Mali-V76. C’est une architecture qui se dédie au décodage de vidéo et qui est nécessaire dans les chipsets tels qu’Exynos ou Kirin. La version V76 de ce coprocesseur est capable de prendre en charge des vidéos en 8K à 60 images par seconde (rappelons que l’Ultra HD des télévisions actuelles correspond au 4K). Comme cela ne sert presque à rien aujourd’hui, le V76 est en mesure de décoder en même temps jusqu’à 4 flux 4K, ou 16 flux Full HD, en 60 images par second dans tous les cas. ARM estime aussi que le V76 sera parfait pour les applications de réalité virtuelle, augmentée ou mixte.