Selon un article publié par l’agence de presse Reuters, HTC a annoncé un plan de réduction des effectifs dans le but de réduire les dépenses opérationnelles de l’entreprise. Le nombre de postes concernés est de 1500. Cela correspond à 22 % des effectifs de l’entreprise au mois de juin 2018. Tous les départs seront effectifs d’ici la fin du mois de septembre. Une autre mauvaise nouvelle après le départ de Chialin Chang, vice-président en charge des smartphones, en février dernier, dans un contexte économique très difficile.
Coupe franche dans les usines
Ce sont avant tout les postes industriels de HTC qui sont concernés par cette réduction d’effectif. Ce qui veut dire les usines qui fabriquaient jusqu’à présent les HTC U, mais aussi les Google Pixel (les modèles entrée de gamme sont produits en Chine). Cela sous-entend que HTC va progressivement céder ses usines et davantage s’adresser aux fabricants installés en Chine (comme Foxconn ou Wingtech, potentiellement). Elle pourrait même devenir, comme Apple ou Google, une société qui conçoit des mobiles, mais qui ne les fabrique pas.
Le U12+ de HTC, nouveau flagship de la marque (et, espérons-le, pas le dernier)
Il y a une autre cible à cette réduction d’effectif : les directions commerciales locales dédoublées pour les smartphones et les casques de réalité virtuelle. Bientôt, les deux familles seront gérées par les mêmes personnes. HTC n’explique pas dans le détail l’effet que cette nouvelle réduction d’effectif aura sur les comptes de la société. Logiquement, elle perdra moins d’argent. Encore faut-il savoir si cela sera suffisant.
41 % d'effectifs en moins
Selon quelques observateurs anglo-saxons, ce plan de licenciement met plus encore le doute sur la viabilité de HTC à long terme. Pourquoi « encore » ? Parce qu’elle suit de très près le départ chez Google des 2000 employés chargés de concevoir les Pixel pour la firme de Mountain View. Rendez-vous compte : HTC employait, en début d’année, 8450 personnes dans le monde. Elle comptera moins de 5000 dans moins de trois mois. Soit 41 % des effectifs en moins en moins d'un an.
Il y a aujourd’hui trois constructeurs dont la situation est non seulement préoccupante, mais également infiniment triste. Il y a LG Mobile. Il y a Sony Mobile. Et il y a HTC. Ce sont trois anciens fleurons de la téléphonie qui ont subi de plein fouet l’arrivée des constructeurs chinois au niveau mondial. Les trois perdent aujourd’hui de l’argent en vendant des mobiles et les trois ne parviennent pas à rendre leur activité pérenne.
Situation préoccupante
La situation de HTC est certainement la pire des trois (même si les deux autres pourraient argumenter du contraire). Si Sony Mobile et LG Mobile ont pu s’adosser sur la visibilité des autres divisions du groupe (notamment la télévision et les composants dans les deux cas), ce n’est pas le cas de HTC. Car, l’activité « historique » de la firme taïwanaise est la conception de smartphones (et même de Windows Phone, quand la société s’appelait encore Qtek).
Difficile donc pour HTC de se tourner vers une autre activité du groupe pour compenser la chute vertigineuse du chiffre d’affaires depuis trois ans. Avec la gamme Vive et la réalité virtuelle, la firme a bien essayé de trouver un relai de croissance à long terme. Mais ce marché est encore réduit et la concurrence, comme Occulus, est déjà bien présente. Voilà pourquoi nous pensons que la situation de HTC est plus préoccupante. Et ce nouveau plan de réduction ne vient pas améliorer cette impression.