Sony Mobile ne gagne plus d’argent. Les Xperia ne parviennent plus à attirer les consommateurs. Et la division enregistre des pertes. Le mois dernier, nous avons rapporté dans nos colonnes les résultats de Sony pour le trimestre de Noel. La firme a vendu 1,8 million de mobiles dans le monde sur cette période, soit une baisse de 55 % des volumes. Le chiffre d’affaires a chuté de 37 %. Et les prévisions pour l’année fiscale 2019 (qui sera clôturée dimanche prochain), ont été revues à la baisse.
Les Xperia, qui ressemblent à des petites télés, seront desormais gérés avec les Bravia
Malgré ces résultats, Sony a toujours affirmé ne pas vouloir abandonner la téléphonie. Pour plusieurs raisons. D’abord, parce que l’absence de Sony de la téléphonie serait préjudiciable pour la notoriété de la marque. Ensuite parce qu’un jour il y aura une nouvelle croissance du marché. Et le smartphone est au cœur de l’univers électronique de chaque consommateur. Et l’offre de Sony serait bancale sans les Xperia. Kazuo Hirai, l’ancien PDG de Sony, qui prendra sa retraite cette année, est un fervent défenseur de Sony Mobile.
Sony Mobile perd sa structure dédiée
Son remplaçant, Kenichiro Yoshida en est (presque) autant convaincu. Mais il estime clairement qu’une division à part entière n’est plus aujourd’hui une organisation adaptée à la situation financière. Sony a donc décidé de fusionner Sony Mobile avec deux autres divisions dédiées aux produits électroniques : les téléviseurs (qui englobent aussi les appareils audio et les platines de salon) et les appareils photo. Ainsi, les pertes de Sony Mobile seront contrebalancées notamment par les belles performances des télévisions.
Cette nouvelle division s’appellera Sony EP&S (pour « Electronic Products & Solutions »). Elle sera effective à partir du 1er avril, soit le premier jour du nouvel exercice de Sony. Et elle sera dirigée par un duo formé du Shigeki Ishizuka et Ichiro Takagi. Le premier est l’ancien directeur de la division photo et le second est l’ancien directeur de la télévision. Le patron de Sony Mobile, lui, n’est pas cité.
Tout pour faire des économies
Cette restructuration intervient après de nombreuses coupes dans les dépenses de la société. Des coupes qui ont concerné (pas exclusivement) la filiale suédoise de Sony Mobile, basée à Lund (dans les anciens locaux de Sony Ericsson), ou 200 postes ont été supprimés. En outre, selon l’agence de presse Reuters, Sony aurait également décidé de fermer une usine à Beijing où les smartphones étaient produits. La capacité de production devrait être transférée en Thaïlande où les coûts sont moins chers que dans cette province chinoise.