Tout savoir sur : Et si Huawei dévoilait cette année son alternative à Android ?
Nous évoquons cela tous les jours dans nos colonnes : Huawei subit des restrictions économiques de la part des États-Unis. Même si ces dernières ont été partiellement allégées lundi, pour faciliter la maintenance et la mise à jour des produits d’ores et déjà commercialisés (que ce soit des tablettes, des smartphones ou des équipements pour les opérateurs), elles empêchent Huawei de s’approvisionner pour créer de nouvelles plates-formes.
Plus d'accès à l'écosystème Android
En gros, Huawei ne peut plus acheter de produits matériels et logiciels chez un fournisseur américain. Cela inclut Qualcomm, Intel, Broadcom ou encore Google. Si Android est un système d’exploitation open source (qu’il est possible d’utiliser gratuitement), Huawei disposait jusqu’à présent d’un accès privilégié aux versions beta, pour accélérer l’adoption des nouveautés développée par Google. Un accès fermé depuis quelques jours. D’ailleurs, conséquence de cet embargo, le Mate 20 Pro ne fait plus partie du programme beta d’Android Q.
Le successeur du Mate 20 Pro pourrait être le premier à bénéficier du futur OS de Huawei
En outre, Huawei achetait une licence d’exploitation des applications commerciales de Google : Gmail, Search, Chrome, YouTube et surtout le Play Store, ainsi que tous les services associés comme le Play Protect. Si en Chine, ces licences n’ont pas d’intérêt (puisque les services Google n’y sont pas accessibles), elles sont très importantes pour les consommateurs européens. D’où une question que posent de nombreux observateurs : comment la firme chinoise continuera-t-elle son activité sans l’écosystème Android ?
Un OS signé Huawei dès 2019 ?
Une partie de la réponse a été apportée par la presse chinoise en début de semaine. Selon le magazine Caijing (qui a publié un résumé de l’information sur les réseaux sociaux), Richard Yu, le patron de la division grand public de Huawei, aurait déclaré que le premier smartphone avec système d’exploitation maison serait prêt d’ici le printemps prochain (soit pour les successeurs des P30 et P30 Pro). Si les travaux avancent bien, le premier modèle équipé pourrait même arriver dès cet automne (soit avec le successeur du Mate 20).
L’existence de ce système d’exploitation n’est pas une surprise. Il y a quatre ans, presque jour pour jour, nous rapportions dans nos colonnes une rumeur sur ce projet appelé à l’époque « Kirin OS ». Le but de ce projet, en cours depuis 2012 : créer une alternative à Android qui permettrait à Huawei de ne plus être dépendant de Google et de son écosystème. À l’époque, nous avions craint que ce projet ne mène qu’à une nouvelle tentative infructueuse de casser le duopole iOS-Android (sur lequel Microsoft, HP avec Palm, Mozilla, Samsung, Canonical et BlackBerry se sont cassé les dents).
Nativement compatible avec les applis Android
Cependant, le système d’exploitation de Huawei profiterait des erreurs des autres tentatives. À commencer par la compatibilité avec Android : elle serait native dès le départ. Et Huawei proposerait à tous les développeurs de distribuer leurs applications via une alternative au Play Store. Cependant, si les applications sont réadaptées pour le nouvel OS, le gain de performance pourrait atteindre 60 %. En outre, le système d’exploitation serait adaptable à toutes les tailles d’écran. Smartphones, tablettes, ordinateurs, téléviseurs, montres connectées et même système automobile embarqué. Le projet serait donc très ambitieux. Et pourrait voir le jour, sans que cela dépende de l’issue du conflit.