Depuis que les smartphones sont devenus nos ordinateurs du quotidien, offrant aussi bien un accès à Internet, de la messagerie instantanée, des fonctions musicales et audiovisuelles, des jeux et même des outils pour travailler, la batterie est un sujet récurrent. Car elle se décharge toujours trop vite et elle ne recharge jamais assez vite.
Régulièrement, les constructeurs de téléphones, aidés des concepteurs de composants (comme Qualcomm avec Quick Charge), dévoilent de nouveaux produits capables d’offrir une charge rapide toujours plus… rapide. Nous avons par exemple vu émerger les premiers smartphones dont la batterie est capable de recevoir des puissances de 50 ou 55 watts, comme le Mate X de Huawei ou le Reno d’Oppo. Cela représente plus de 5 fois ce qu’un chargeur traditionnel apporte.
Une chaîne de plus en plus complexe
Pour apporter ce type de service, il faut trois composants importants. Et la batterie en elle-même n’en fait pas partie. Le premier est le chipset de gestion d’énergie (ou Power Delivery Controller en anglais). C’est lui qui dit quand la batterie peut être chargée ou non et avec quelle puissance. C’est grâce à lui si un mobile chauffe (et surtout s’il ne chauffe pas) pendant un cycle de charge, évitant ainsi un scandale comme celui du Galaxy Note 7.
Le deuxième est le chargeur qui se branche à la prise murale. C’est lui qui développe la puissance du flux électrique. Et c’est lui qui communique avec le gestionnaire d’énergie. Le troisième est le port USB. Les ports de type-C sont non seulement capables de gérer beaucoup de puissance en provenance du chargeur, mais sont aussi en mesure de faire transiter simultanément de la donnée entre le téléphone et le chargeur.
Une charge rapide jusqu'à 100 watts
Voici donc le contexte. Venons-en à l’information qui motive cet article : Samsung a présenté cette semaine deux composants appelés MM101 et SE8A. Ce sont deux gestionnaires d’énergie. Ils s’installent donc dans le téléphone. Leur particularité est de gérer des puissances allant jusqu’à 100 watts (20 volts et 5 ampères). Soit environ deux la charge rapide la plus puissante actuellement. Ces puissances ne concernent pas forcément les smartphones, puisque les deux composants sont aussi destinés aux tablettes et aux ordinateurs portables.
Les deux composants sont des modules intelligents. Ils embarquent de la mémoire flash pour héberger un firmware. Ainsi, ces nouveaux gestionnaires d’énergie pourront être mis à jour après fabrication et évoluer avec le temps, en fonction des nouvelles normes. Les deux composants embarquent également des capteurs qui permettent de mesurer l’environnement (comme la moisissure) et l’état physique de la batterie. Ils sont bien sûr adaptables selon le modèle de la batterie et selon le modèle de chargeur (fini les problèmes de batterie causés par des chargeurs trop puissants).
Protection de la batterie et sécurité des données en même temps
Le SE8A est un modèle plus évolué. Il embarque dans son firmware des routines supplémentaires de sécurité. Deux types de sécurité : un coffre fort numérique avec clé de sécurité. Et un système d’authentification des accessoires connectés en USB type-C (permettant par exemple d’identifier un chargeur et d’adapter son usage selon les spécifications de batterie). Les deux nouveaux gestionnaires d’énergie de Samsung seront bientôt disponibles pour les constructeurs de téléphones. SE8A est déjà en production de masse et pourrait arriver dans de futurs terminaux dès 2019 (tous les regards se tournent évidemment vers le prochain Galaxy Note).