L'affaire Huawei prend des proportions considérables. Chaque semaine, plusieurs grands noms du marché des technologies, rejoignent les rangs de ceux qui ont décidé de suivre les directives du gouvernement américain. Rappelons que la Maison-Blanche a décidé, le mois dernier, de placer Huawei dans la liste des entreprises exclues de l?écosystème technologique américain. Selon les termes de cet embargo, Huawei ne pourra bientôt plus acheter de produits hardware ou software d'origine américaine, même partiellement.
Facebook appliquerait l'embargo
Dernier épisode de cette fresque commerciale et internationale : Facebook. Selon Reuters, Facebook aurait décidé de suivre les directives du gouvernement américain en mettant un terne à toute relation commerciale entre le géant américain et le constructeur chinois. Ce dernier avait un accord avec le réseau social dont les applications étaient préinstallées dans EMUI. Selon l'agence de presse, les smartphones qui sortent aujourd?hui des usines de la firme, même des modèles déjà commercialisés, n'intègrent plus d'applications de la firme de Mark Zuckerberg (Facebook, Instagram ou Whatsapp).
Le P30 Pro de Huawei intègre Facebook. En sera-t-il autant du prochain Mate ?
Cette décision aurait été prise malgré la suspension temporaire et partielle de l'embargo à l'encontre de Huawei. Rappelons en effet que le département américain du commerce a décidé de reporter l'application totale de l'embargo jusqu'en août afin de garantir le support technique (notamment les mises à jour Android) des terminaux existants. Selon Reuters, le retrait des applications de Facebook ne tient pas compte de cette suspension, contrairement à Google qui a temporairement repris ses relations commerciales avec Huawei.
Un modèle économique malmené
Même si cela paraît anodin, la décision de Facebook est importante. Car, le l?équilibre économique des terminaux de Huawei (et surtout de Honor) dépend des relations commerciales avec ces partenaires éditeurs. La préinstallation d'applications dans EMUI (et surtout le positionnement de ces applications dans l'interface) est comparable à la vente d'un espace publicitaire.
Captures de l'interface EMUI sur le P30 Pro. A droite, Facebook, Booking et Amazon sont installés
Les partenaires paient Huawei quand ce dernier vend un smartphone contenant leurs applications. Cela augmente les revenus par unité, tout offrant à la marque l'opportunité de baisser le prix de vente. Voilà l'une des raisons qui expliquent comment des terminaux très bien lotis sont proposés moins chers que la concurrence. Huawei compte deux autres partenaires éditeurs : Twitter et Booking. Aucun des deux n'a commenté l'information publiée par Reuters.
Une liste qui s'allonge
Rappelons que, selon une décision de la Maison-Blanche, Huawei n'aura plus le droit, dès le mois d'août (puisqu'une suspension est en cours), d'acheter des technologies d'origine américaine (même partiellement). Cela inclut les designs de processeur ARM (qui sont utilisés par HiSilicon, mais aussi des fournisseurs de Huawei comme Qualcomm et MediaTek), les applications sous licence d'exploitation de Google, les composants de Broadcom et Qualcomm (comme des modems et des contrôleurs réseau), les processeurs pour serveurs d?Intel et bien d'autres produits encore. Cela concerne en premier lieu les modèles qui n'avaient pas été annoncés à date.