Après le Z3, pris en main en novembre dernier (à l'occasion de ce test),voici le Z5, présenté officiellement début janvier lors du dernier CES de Las Vegas. Théoriquement, les deux mobiles sont très semblables, notamment au niveau de la plate-forme technologique. Ce sont tous les deux des produits d'entrée de gamme, accessibles. Le premier est vendu sous la barre des 100 euros tandis que le second est proposé à 169 euros, hors subvention opérateur et offre de remboursement différé.
Une fiche technique très économique
Bien sûr, il existe quelques différences. Voici en détail la fiche technique :
- Android 4.2.2 Jelly Bean
- Écran 5 pouces doté d'une définition FWVGA (854 x 480 pixels)
- Chipset dual-core MT6572 1,2 GHz avec processeur graphique GPU Mali-400 MP
- 512 Mo de mémoire vive
- 4 Go de mémoire interne, extensible via microSD
- Capteur photo 5 mégapixels avec flash LED
- Caméra visio compatible VGA
- Dual-SIM
- Compatible 3G+, WiFi n, Bluetooth 3.0
- Batterie non amovible 2000 mAh
- Dimensions : 145,5 x 73,5 x 8,8 mm
- Poids : 150 grammes
iPhone 5 et Liquid Z5
L?élément le plus flagrant est la taille de l?écran. Si le Z3 propose une dalle 3,5 pouces, le Z5, lui, offre un écran de 5 pouces, soit la taille d'un grand smartphone, ou d'une petite phablette. Heureusement, Acer a également augmenté la définition de son écran, pour atteindre le FWVGA, soit 480 x 854 pixels. Ce n'est donc toujours pas de la HD, même du 720p. Nous atteignons le 196 pixels par pouce. Le capteur photo est mieux défini. La batterie est plus large. Et curieusement, la coque est plus fine.
Un bouton matériel très surprenant
Nous nous rendons d'ailleurs assez rapidement compte que le Z5 est ergonomiquement très différent du Z3. Même si quelques lignes semblent être communes, même si les boutons tactiles sous l?écran arborent les mêmes icônes, le Z5 profite essentiellement des phablettes d'Acer. Cela se ressent avec les deux haut-parleurs placés en haut et en bas de l?écran. Pas de lignes incurvées en revanche : le Z5 conserve des lignes sobres et très masculines. Sur les tranches, quelques boutons matériels (volume et vérrouillage) , ports (jack 3,5 mm et microUSB), ainsi que deux trappes : une pour la microSD (à côté des commandes du volume) et une pour les deux cartes SIM (à l'opposé de la microSD). La coque du mobile n'est donc pas amovible. De même pour la batterie.
À l'arrière, une grosse surprise : un bouton matériel se situe sous le capteur photo protubérant. Il s'agit d'AcerRapid, un raccourci matériel paramétrable, pour lancer n'importe quelle application (même celle téléchargée). Le logo DTS confirme la bonne tenue théorique du mobile dans les usages audio.
A l'arrière, le bouton AcerRapid, sous le capteur photo
Un écran en dessous de la concurrence
À l'allumage, l?écran du mobile se révèle à la hauteur des attentes, vis-à-vis de la fiche technique : assez terne. Les angles de vision ne sont pas ouverts (notamment en mode panoramique), le contraste manque de piqué et les couleurs délavées. L'impression générale n'est pas bonne, mais nous ne nous arrêtons généralement pas à cela. Une fois le mobile en main, la dalle tactile manque de glisse. La sensation au bout des doigts n'est pas si agréable. La différence avec le S2 est ici flagrante : le verre Corning Gorilla n'apporte pas uniquement une protection à l?écran, il lui offre aussi une glisse agréable.
Des boutons tactiles entre l'écran et l'un des haut-parleurs
Une interface Android sans la surcouche Float UI
En débloquant le mobile, nous obtenons l'interface Android Jelly Bean pratiquement brute. Pour mémoire, la version employée ici est estampillée 4.2.2. Contrairement au S2, Acer n'a pas inséré son interface Float. Quelques petites touches de personnalisation sur les icônes nous rappellent que le constructeur taïwanais est à l'oeuvre. Vous pouvez apercevoir sur l?écran d'accueil « Mode Rapide ». Il s'agit d'un mode d'utilisation très simplifié pour utiliser les fonctions usuelles du téléphone. Pas très belle, pas très fonctionnelle, cette interface est loin d?être l?élément le plus réussi d'Acer.
Comme sur les mobiles précédents, Acer propose quelques ajouts forts sympathiques à la suite logicielle de Google. À commencer par Acer Cloud, l'outil de sauvegarde en ligne, couplé à Acer Photo qui se charge de sauvegarder les clichés en ligne. Horloge Numérique et Météo est une belle interface pour consulter les prévisions d'Accuweather. Mon Style est une façon simple de paramétrer les écrans d'accueil et de verrouillage. Polaris Office est une suite bureautique susceptible de vous sauver la mise?
Dans un usage quotidien, limité aux réseaux sociaux, à la messagerie et à quelques applications, le Z5 offre une expérience très correcte. C'est en revanche quand vous souhaitez aller un peu plus loin que tout se gâte. En jeu vidéo, avec notre titre étalon Dead Trigger 2, nous avons été déçus. La glisse perfectible de la dalle tactile, le manque de répondant de la plate-forme technique, les ralentissements : tout cela a amoindri l'expérience ludique.
Dead Trigger 2 de Madfinger
De même avec la vidéo. Les fichiers de test en 720p sont tous passés. En Full HD, le mobile connait de quelques ralentissements à de nombreuses saccades. Cela n'est pas dû à Acer, mais au chipset que le fabricant à choisi pour équiper son mobile. Seule vraie consolation, les deux haut-parleurs frontaux offrent une bonne sonorisation. Accompagné du codec DTS, le son est très bon, meilleur parfois que certains modèles haut de gamme de la concurrence. Curieusement, sur certains fichiers, le son (enregistré en stéréo) sort uniquement sur l'un des deux haut-parleurs, et non pas sur les deux?
La batterie en jeu et en vidéo est bien malmenée. Quand les usages sont gourmands et que le chipset est très sollicité, elle ne tient pas longtemps la distance. Il faut donc veiller à utiliser le mode stamina et à réduire l'intensité lumineuse pour ne pas avoir à recharger le mobile dans la journée.
Dernier test : la photo. Ici, nous avons affaire avec un capteur 5 mégapixels qui ne brille pas par ses grandes qualités photographiques. Cependant, le Liquid Z5 s'en sort mieux que certains concurrents, même milieu de gamme. Les couleurs tirent un peu vers le bleu. Le cliché manque de piqué et de contraste. Mais l'essentiel est là. L'interface photo en revanche est quelconque. Pas de pinch-to-zoom. Quatre modes scène seulement. Cinq effets de couleur et quatre niveaux de correction de l'exposition. Tout cela est bien chiche. Mais rappelons que le Z5 n'est pas un photophone?
Interface photo du Acer Liquid Z5
Photo prise avec l'Acer Liquid Z5
En conclusion, le Z5 offre une expérience en rapport avec son prix de vente : quelques atouts, beaucoup de concessions, mais une économie notable. Jouant dans la cour des Archos, Thomson, Kazam, ce Z5 aurait gagné à bénéficier d'une plate-forme technique bien meilleure pour offrir des services au-dessus de la concurrence. Car ici, le Liquid Z5 ne parvient pas à sortir du lot.