La France a accueilli plusieurs nouveaux constructeurs ces derniers mois : Kazam, Sugar ou encore Meizu, chacune visant un public bien différent. Yezz tente aujourd'hui sa chance dans l'Hexagone. Venu presque tout droit des Etats-Unis (il fait tout de même un crochet par la Chine pour la fabrication de ses smartphones), le constructeur espère séduire les jeunes avec des tarifs attractifs et une approche « freestyle ».
Nous avons déjà passé en revue les deux plus grands modèles qu'il propose en France, les Andy A6 et Andy A5. C'est cette fois au tour du plus petit et économique d'entre eux de passer sur la sellette, l'Andy A4M. Avant de rentrer dans le vif du sujet, voici un rappel de ses principales caractéristiques techniques :
- Android 4.2.2 Jelly Bean
- Ecran WVGA (800 x 480) de 4 pouces
- Processeur dual-core MT6572 1,2 GHz
- GPU Mali-400
- 512 Mo de RAM
- 4 Go de mémoire interne (+ microSD jusqu'à 32 Go)
- APN 8 mégapixels
- Webcam 1,3 mégapixels
- Connectivités 3G, Wifi, Bluetooth
- Batterie 1400 mAh
Commercialisé au prix public conseillé de 129,99 ?, l'Andy A4M ne fait pas réellement dans la débauche de caractéristiques ronflantes. Qu'importe puisqu'il ne vise pas les technophiles mais, à l'opposé, ceux qui accordent plus d'attention au capot qu'à ce qui se cache dessous.
Trois capots, trois couleurs, trois styles
Petit, l'Andy A4M l'est assurément en comparaison des standards actuels. Il est toutefois loin d'être minuscule en main avec les larges bordures qui entourent son écran de 4 pouces. De quoi installer confortablement les habituelles touches de navigation Android en bas, ou encore une webcam et l'indispensable haut-parleur en haut. Nous y aurions bien vu là le logo « YEZZ » comme sur le modèle 4,5 pouces, histoire d'occuper l'espace.
Seul le cadre argenté apporte un peu de fantaisie à l'avant. Il se prolonge sur les tranches jusqu'aux différents boutons, pour le volume à droite et, étrangement, pour la mise sous tension à gauche. Un peu déroutant et, surtout, peu pratique. Tout comme le port micro-USB placé sur la tranche supérieure, aux côtés du jack 3,5 mm.
A l'arrière, les utilisateurs pourront choisir une couleur un peu plus osée puisque trois capots sont livrés avec le smartphone : blanc, noir et rouge. Contrairement à ceux offerts avec les autres modèles, ceux-ci sont texturés et présentent l'avantage de ne pas imprimer les traces de doigts. Qui dit capot interchangeable dit également accès à la batterie. La même voie devra être empreintée pour accéder aux emplacements pour cartes SIM (l'un de taille et l'autre microSIM, bizarrement) et carte mémoire. Notons que l'appareil photo casse la ligne plutôt fine du smartphone. Une coque de protection transparente est également incluse.
De l'Android « prêt-à-l'emploi », mais pour les jeunes
Comme nous le disions, c'est sur la tranche gauche qu'a été placé le bouton de mise sous tension et, plus généralement, de sortie de veille. Une fois atteint, peiniblement, l'Andy A4M prend vie et dévoile un écran des plus modestes. Diagonale de 4 pouces. Résolution WVGA. Luminosité et angles de visions moyens. Tactile capricieux sur les bords. Il ne vaut pas plus que le prix demandé et c'est évidemment l'expérience multimédia qui en pâtit.
Avant d'en arriver là, revenons brièvement sur l'interface utilisateur. Basée sur Android 4.2.2 Jelly Bean, elle est des plus classiques. L'écran de verrouillage donne l'heure. L'écran d'accueil est composé de 7 bureaux où répartir widgets et raccourcis. Le centre de notification intègre quelques réglages rapides. Le menu Applications regroupe toutes les applications installées.
Yezz a préféré se concentrer sur l'offre logicielle, composée visiblement pour les jeunes. Outre Facebook, Twitter, Instagram, Skype et Whatsapp, le smartphone est livré avec plusieurs jeux Gameloft (Green Farm 3, Kingdoms & Lords, Texas Hold'em, Little Big City, Wonder Zoo) et une boutique Yezz proposant une sélection de jeux et applications... « freestyle », évidemment.
Le bureau (à gauche) et le Yezz App Store (à droite)
Une configuration un peu juste
Une sélection de jeux, c'est bien. Encore faut-il que la configuration du Andy A4M permette d'en profiter. Un processeur dual-core 1,2 GHz signé MediaTek, un GPU Mali-400 un peu daté et 512 Mo de RAM, autant dire que ce n'est pas gagné d'avance. Les performances sont à l'image des résultats obtenus sur les benchmarks : pas nécessairement catastrophiques mais trop justes pour les jeux 3D. Minigore 2 passe encore, mais Angry Birds Go ! manque de fluidité.
AnTuTu (à gauche) et 3DMark (à droite)
Quant à Dead Trigger 2, nous n'avions pas assez d'espace pour l'installer puisque seul 1 Go (0,98 pour être précis) est finalement disponible pour l'utilisateur. Notre carte mémoire était, quant à elle, pleine avec les habituels échantillons vidéo, lesquels ont tous été décodés sans trop de problèmes jusqu'en HD 720p (AVI, MKV, MP4), puis avec des ralentissements trop gênants en HD 1080p. Une bonne suprise. La qualité de l'écran et le volume sonore n'offrent, en revanche, pas un confort optimal. Navigation web et lecture musicale souffrent également de cet équipement au rabais.
Pas trop « freestyle », l'appareil photo
Pour la capture, Yezz a opté pour un capteur principal de 8 mégapixels tout de même. En pratique, les résultats sont corrects lorsque de bonnes conditions sont réunies. Cela exclut les scènes en contrejour et, évidemment, peu éclairées.
Un mode HDR aurait été le bienvenu. En règle générale, l'application photo est pauvre en modes et réglages : deux résolutions (8 ou 1 mégapixels), deux modes scène (Automatique et Nuit), correction de l'exposition et de la balance des blancs. Quelques effets ont été ajoutés. C'est suffisant pour le partage sur les réseaux sociaux, mais il ne faudra pas en attendre beaucoup plus. Les enregistrements vidéos en HD 720p sont, eux aussi, de qualité passable.
Photo prise avec le Yezz Andy A4M
Oui, si c'est pour les coques supplémentaires
Yezz ne livre pas un mauvais smartphone en soi. Malheureusement, la prestation est en léger décallage avec les attentes du public visé. Si l'on part du principe que les jeunes passent leur temps à jouer, prendre des photos, regarder des vidéos et naviguer sur internet, alors il passe à côté de sa cible. Loin d'être catastrophique dans ces différentes tâches, il les accomplira souvent péniblement. Mieux vaut donc qu'elles soient occasionnelles.
Autre problème, la concurrence est rude sur ce segment. Wiko (avec l'Iggy), Archos (avec le 40B Titanium) ou Huawei (avec l'Ascend Y530) proposent des smartphones équivalents à des prix plus intéressants. Toutefois, si vous êtes du genre à investir dans des coques supplémentaires pour changer fréquemment l'apparence de votre smartphone, l'Andy A4M reprend l'avantage avec son coffret complet.