Sony semble enfin prêt à mettre de l'ordre dans son catalogue. Longtemps, les lettres se sont accumulées sans réelle signification. Elles sont désormais doublées de chiffres et laissent entrevoir une continuité au sein de ce qui s'apparente à des gammes bien définies. Z est désormais synonyme de haut de gamme. M, de milieu de gamme. Et T, de grand écran à en juger par les deux derniers modèles venus la rejoindre : le T2 Ultra, et le T3 que nous testons aujourd'hui.
Avec son écran de 5,3 pouces, le Xperia T3 n'atteint pas, en taille, l'autre modèle cité mais se présente tout de même comme une plateforme multimédia confortable. Il se veut ainsi plus facile à transporter mais aussi moins fragile, grâce à l'utilisation de matériaux résistants, sans pour autant aller jusqu'à emprunter l'étanchéité aux modèles plus huppés.
En fait, c'est précisément là que se situe ce Xperia T3 : entre le milieu et le haut de gamme, ce qui explique son prix de près de 400 ? et sa configuration plutôt inédite. En voici un rappel :
- Android 4.4 KitKat
- écran HD (1280 x 720 pixels) TRILUMINOS de 5,3 pouces
- processeur quad-core Snapdragon 400 1,4 GHz
- GPU Adreno 305
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne
- APN Exmor RS de 8 mégapixels
- webcam 1,1 mégapixel
- connectivités 4G / Wi-Fi / Bluetooth / NFC
- batterie 2500 mAh
- dimensions : 150,7 x 77 x 7 mm
- poids : 148 grammes
Fin, mais tout de même très encombrant !
Sony met en avant la finesse du Xperia T3. Il n'en reste pas moins imposant à première vue. Son écran est grand mais cela ne justifie qu'en partie la taille du smartphone. Les principales fautives sont autour. Les bordures sont larges, bien plus que nécessaire. Le logo du constructeur, le haut-parleur, la webcam et les capteurs de luminosité/proximité ne manquent pas de place au-dessus de l'écran. Le même espace se retrouve en-dessous, sans doute par souci de symétrie. Quant aux côtés, toujours pas l'ombre d'un effort de la part de Sony.
Ne vous méprenez pas, nous avons tout de même affaire à un joli produit. Nous aurions simplement aimé que Sony apporte autant de soin à l'ensemble qu'il n'en a apporté aux tranches, lesquelles rappellent la gamme Z. Une fine bande métallique couvre chacune d'entre elles. Les différents boutons et connectiques y ont été intégrés avec élégance et intelligence. Déclencheur photo, réglage du volume, alimentation et trappe pour cartes microSIM et microSD à droite. Prise jack en haut. Le port microUSB est la seule exception. A gauche, il n'est pas toujours des plus pratiques à utiliser.
A l'arrière, on redescend d'un cran. Pas de plaque de verre ici, mais du plastique avec finition douce. Le résultat n'est pas désagréable au toucher mais les traces de doigts s'accumulent rapidement et irritent la vue. L'appareil photo, son flash et son microphone occupent le coin supérieur gauche. Le haut-parleur, la partie inférieur juste sous l'inscription « Xperia » alors que la marque trône au milieu. Le capot ne fléchit pas sous la pression. Il est non amovible et parfaitement maintenu, comme le reste. Un assemblage sans faille qui procure une impression de robustesse très agréable.
Le Triluminos fait mouche !
A l'allumage, le grand écran de 5,3 pouces du Xperia T3 ne déçoit pas. La résolution HD ne permet pas de distinguer les pixels et la technologie Triluminos soigne les couleurs. Le temps où les écrans de Sony manquaient de contraste et de chaleur est bien révolu. Les angles de vision sont également très larges. Notre seul reproche ira à la luminosité, un peu trop faible pour les journées ensoleillées.
Sony altère Android sur la forme plus que sur le fond
Du côté de l'interface utilisateur, nous sommes en terrain connu. Adaptée sur Android 4.4 KitKat, elle a peu évolué ces dernières années et reste assez fidèle à la vision de Google dans son fonctionnement, même si plusieurs effets visuels sont ajoutés. Le déverrouillage s'opère d'un glissement vertical et mène à un bureau composé de plusieurs panneaux à faire défiler de gauche à droite. Il est évidemment possible d'y intégrer des raccourcis vers ses applications favorites ainsi que des widgets, dont certains sont propres à Sony. Le centre de notification regroupe quelques raccourcis rapides et le gestionnaire de multitâche permet de lancer des micro-applis flottantes.
Sony modifie en revanche l'offre logicielle initiale de Google puisqu'il remplace la suite multimédia d'Android par la sienne (Walkman, Album et Films). Il ajoute également plusieurs outils pratiques (assistance, mises à jour, agrégateur de news, reconnaissance de chansons et programmes télévisés ou encore synchronisation avec d'autres appareils) ainsi que quelques applications tierces dont OfficeSuite, PixlrExpress ou Navigon by Garmin (démo). Le Play Store est évidemment présent pour en télécharger de nouvelles. Il est également possible de passer par Sony Select pour obtenir la sélection de Sony.
Le Snapdragon 400 au meilleur de sa forme
Avec son Snapdragon 400 à quatre coeurs cadencés à 1,4 GHz et son Go de RAM, le Sony Xperia T3 s'est montré réactif en tout temps. Il nous a même impressionné dans certains domaines, comme la lecture vidéo. Là où la plupart des smartphones sous Snapdragon se cassent les dents, lui ne bronche pas : le décodage du format MKV. Même en HD1080p, nos fichiers de test sont passés comme des lettres à la poste. Il en va évidemment de même pour les formats plus courants, type MP4.
Le smartphone n'est pas en reste non plus lorsqu'il est question de traitement graphique. L'Adreno 305 s'est toujours montré performant et c'est encore le cas ici. En 2D comme en 3D, vous devriez pouvoir jouer sans trop de peine. Dans notre cas, Dead Trigger 2 a souffert de très légers ralentissements ci et là mais s'est avéré parfaitement jouable. De quoi tirer profit de ce bel et grand écran, mais aussi du puissant haut-parleur au dos.
Les bonnes performances du Xperia T3 se retrouvent également sur les benchmarks.
La résolution du capteur ne fait pas tout !
La photo est un autre domaine dans lequel nous avons été surpris. Il faut dire que nous étions plutôt pessimiste à la lecture de la fiche technique du Xperia T3. Un APN principal de 8 mégapixels sur un smartphone à près de 400 ?, c'est peu. D'autant qu'avant d'atteindre les 20,7 mégapixels des modèles plus huppés, il y a tout de même de la marge. Mais la résolution ne fait pas tout.
Tout d'abord, parce que l'application de prise de vue compte aussi et celle de Sony est, comme toujours, complète et simple d'accès. Les nombreux modes et réglages permettront aux néophytes comme aux experts de s'amuser.
Ensuite, parce que d'autres facteurs entrent en jeu, comme le type de capteur et le traitement des données qu'il capture. Et force est de reconnaître que Sony a fait du bon travail à ces niveaux là, si ce n'est pour le lissage des textures toujours un peu trop marqué. La technologie Exmor RS permet d'obtenir des clichés lumineux et peu bruités, même lorsque l'éclairage vient à manquer.
Photo prise avec le Sony Xperia T3
Dommage qu'il soit aussi cher
Au final, nous devons bien avouer que ce Xperia T3 nous a séduits. Une fois la barrière de l'encombrement franchie, nous sommes allés de bonne surprise en bonne surprise : finitions soignées, affichage confortable, connectivité complète, performances acceptables en lecture comme en capture multimédia. Reste tout de même un problème épineux : le prix.
A 399 ?, l'Xperia T3 est loin d'être un mauvais smartphone mais il n'est pas un excellent rapport qualité/prix pour autant. A ce jeu là, et toujours en restant dans la catégorie des grands écrans, le Desire 816 de HTC est bien meilleur à nos yeux. Cela dépend évidemment des priorités de chacun. Les deux modèles ne misent pas sur les mêmes atouts : construction solide chez Sony, convivialité (avec Sense, notamment) chez HTC. Le choix s'annonce difficile !