Comme le S4 Mini, mais aussi le G3S de LG ou le One Mini 2 de HTC, le Galaxy S5 Mini est une déclinaison appauvrie d'un modèle « porte-étendard ». Il en reprend le design, l'interface utilisateur et une partie des fonctionnalités, mais cache derrière ces beaux atours une diminution drastique des composants et des fiches techniques. Nous déplorons souvent que Sony soit le seul à offrir à sa déclinaison « compact » une fiche technique digne du très bon haut de gamme. Cette année encore, le Z3 Compact devrait être excellent (sauf sur son prix...).
Seulement, comme la concurrence est un peu plus dure ces derniers temps, surtout sur le milieu de gamme, les fabricants hésitent à tout enlever. La visée laser du G3 est donc restée dans le G3S. La belle coque en aluminium du One (M8) équipe le One Mini 2. Et le Galaxy S5 Mini n'est pas totalement démuni non plus, comme vous allez pouvoir le constater tout au long de ce test.
Une fiche technique meilleure que celle du S4 Mini
Soyons clairs, le S5 Mini ne remplacera pas le S5 traditionnel. Et ce n'est pas l'objectif. Il se veut clairement être le représentant de Samsung sur la tranche des smartphones de 4,5 pouces et moins. Cependant, Samsung n'a pas été aussi chiche que d?habitude. Comparé au S4 Mini, ce S5 Mini est une meilleure affaire, même si nous pourrions trouver cela un peu trop cher. Faisons ensemble le tour du propriétaire :
- Ecran Super Amoled 720p de 4,5 pouces, pour une résolution de 326 points par pouce
- Chipset Exynos 3 Quad 3470 formé d'un quad-core Cortex-A7 cadencé à 1,4 GHz
- GPU ARM Mali 400MP4 cadencé à 450 MHz
- 1,5 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensible par microSD)
- Batterie 2100 mAh
- Compatible LTE catégorie 4, WiFi dual band, NFC, Bluetooth 4.0, GPS Glonass
- Lecteur d'empreinte digitale certifié PayPal et cardiofréquencemètre
- Capteur photo principal 8 mégapixels, enregistrement vidéo Full HD
- Webcam 2,1 mégapixels
- Android KitKat 4.4.2 avec surcouche Touchwiz
- Étanchéité IP67
- Poids 120 grammes
- Épaisseur : 9,1 mm
Le joint d'étanchéité se voit ici parfaitement
Plusieurs remarques dans cette fiche technique. D'abord, l'arrivée de la HD dans un smartphone petit format chez Samsung, cela se fête. Nous avons enfin une image précise qui fait honneur à la dalle Super Amoled. Ensuite, l'intégration de l?Exynos 3470, réponse certaine au Snapdragon 400 de Qualcomm. Ce chipset, sorti cette année, n'a été intégré, pour le moment, que dans le Galaxy S5 Mini. Compatible LTE, il équipera certainement une partie des modèles internationaux économiques de Samsung sur 2015. Ses performances sont, comme nous le verrons, légèrement au-dessus de la concurrence de Qualcomm. Enfin, dernière bonne nouvelle, quelques caractéristiques du S5 sont restées, comme l?étanchéité de la coque, le lecteur d'empreinte digitale, le capteur de rythme cardiaque et la dernière version de Touchwiz. Mais il n'y a pas que de bonnes nouvelles, comme nous le verrons.
A côté de l'appareil photo, le cardiofréquencemètre
Visuellement, c'est vraiment un petit Galaxy S5
Côté design, le S5 Mini reprend les lignes du S5, plus carrées et plus qualitatives que le S4. Nous avons ici un smartphone plutôt épuré, avec une face avant qui reprend les codes du géant coréen. Le bouton matériel « home » qui cache le lecteur d'empreinte est toujours entouré d'un pavé tactile. La touche fonction est remplacée par la touche du multitâche. Les bordures restent assez larges.
Au dos, là encore, rien d'inhabituel en comparaison du S5. Nous y retrouvons quasiment tous les atours du flagship. Un capteur photo sous lequel se trouve le flash et le capteur de rythme cardiaque. Tout en bas, le haut-parleur mono. Et tout autour de ces éléments, une coque en plastique avec le fameux revêtement en pointillés « façon cuir » du S5. Cette coque est amovible pour découvrir la batterie, un emplacement microSD et un emplacement microSIM à côté duquel se trouve un deuxième emplacement optionnel ici obstrué. Derrière la coque, nous retrouvons le joint d?étanchéité qui entoure les éléments électriques.
Sur les tranches, nous retrouvons aussi la protection en plastique imitation métal. Cela donne du cachet de loin, mais une fois en main, cela ne trompe personne. Sur la tranche de gauche, le volume sonore. Sur celle de droite, la mise en veille. Sur la tranche inférieure, le port microUSB et le microphone. Sur la bordure supérieure, le port jack 3,5 mm, le capteur infrarouge très important pour les Coréens (pour contrôler la télévision) et le micro secondaire pour la réduction de bruit.
Enfin un bon écran dans un petit Samsung
La prise en main de ce Galaxy S5 est plaisante. Ce matériau à l'arrière presque gommé empêche le téléphone de glisser (et potentiellement de tomber). La préhension est meilleure que sur le Galaxy S4 Mini, un effet secondaire de l'augmentation des dimensions du mobile (notamment de l?épaisseur qui gagne 0,2 mm, certainement à cause de l?étanchéité). Il est étonnant de voir que Samsung adopte pour un petit format un emplacement des boutons similaire à celui d'une phablette (notamment sur la touche d'allumage).
Précis, lumineux, contrasté : voilà un bel écran
L?écran du S5 Mini est l'un des points forts de ce modèle. Avec une dalle Super Amoled et une résolution supérieure à 320 points par pouce, la qualité d'image est enfin au rendez-vous dans un petit format signé Samsung. Cela se ressent partout : dans l'interface, pour les jeux, la vidéo ou la photo. Les couleurs sont belles (et plus naturelles). Le contraste est bon et les angles de vision sont juste excellents. Bref : ça fait plaisir. En revanche, contrairement au Galaxy S4 Mini, ce nouveau modèle ne semble pas protégé par un verre Gorilla 2 de Corning. Cela se ressent, car les doigts glissent un peu moins bien. Mais c'est très léger.
Des applis, des applis, beaucoup d'applis
Une fois allumé, le Galaxy S5 vous propose l'interface traditionnelle TouchWiz, ici agrémentée de quelques retouches signées Orange (comme vous pouvez le voir sur les captures d?écran), puisque le modèle testé est simlocké par l'opérateur. La version de TouchWiz, qui habille Android Kitkat, est la même que sur le Galaxy S5, avec le même menu de paramétrage, la même zone de notification et les mêmes applications maison.
Ecran d'accueil, zone de notification et menu des applications
Le volet des raccourcis est entièrement personnalisable
Les applications Samsung sont désormais bien connues : Samsung Apps (nouveau nom de la boutique Samsung), S Planner (agenda), Smart Remote (télécommande universelle et guide des programmes interactif), S Voice (assistant virtuel) et naturellement S Health, l'application apparue avec le Galaxy S4 et refondue pour le Galaxy S5. D'autres sont téléchargeables gratuitement depuis Samsung Apps (ou en appuyant sur le lien « Les indispensables Samsung » en passant par la touche « menu » dans le menu des applications).
Samsung Apps, Smart Remote, S Voice
S Health et cardiofréquencemètre
En vous rendant dans la liste des applications disponibles, vous remarquerez la profusion d?éléments parasites : les applications Orange (Cloud, Cinéday, Dailymotion, Deezer, App Shop, Jeux, Orange et Moi, Ligue 1, Passe NFC, Orange TV, WiFi d?Orange), les applications tierces (Lookout, Flipboard) et les jeux en version d'essai (Wonder Zoo, Spider-Man Ultimate Power, Little Big City et Bejeweled 2). Heureusement, Samsung a eu la bonne idée de doubler la capacité de la déclinaison annuelle de son flagship.
Des performances très honnêtes
Malgré cette surcharge logicielle, le smartphone est plutôt rapide. Une petite latence ou deux (notamment dans la sortie de veille), mais rien de comparable aux ralentissements des S3 et S4. La faute bien évidemment à KitKat, plus léger. Samsung a certainement bien oeuvré sur TouchWiz aussi, pour rendre la surcouche moins oppressante. Mais le chipset n'est pas à oublier non plus.
La preuve avec les tests de performance réalisés sur AnTuTu. Le smartphone atteint le score de 20 148 points. Il se retrouve donc coincé entre le Xperia T3 de Sony (sous Snapdragon 400 à 1,4 GHz) et le Desire 816 de HTC (sous Snapdragon 400 à 1,6 GHz). Comme nous le pensions, l?Exynos 3470 est donc une réponse au Snapdragon 400 de Qualcomm.
Une bonne plate-forme multimédia
Ces bonnes performances se ressentent naturellement dans les usages multimédias. À commencer par le jeu vidéo. Nous avons testé l?éternel Dead Trigger 2 sur ce petit smartphone et nous avons été agréablement surpris par la qualité de l'affichage et le dynamisme du jeu. Même en forçant la meilleure qualité d'affichage, il est resté fluide tout du long. Trois petites déceptions en revanche. Le placement du haut-parleur est une fois encore exactement là où il ne devrait pas être (sans parler de la qualité sonore qui baisse considérablement si vous augmentez le volume). L?écran glisse moins bien qu'avec un Gorilla (comme le OnePlus One testé la semaine dernière). Et la batterie, même plus puissante ce que celle du S4 Mini, est un peu trop légère.
L?écran montre cependant toutes ses qualités en visionnage de film. Enfin une belle image dans un smartphone Samsung à moins de 400 euros ! Il ne reste plus à Samsung qu'une seule mission : développer un lecteur vidéo qui prend en charge un panel plus large de codecs audios. Car il ne lui manque plus que cela pour faire de son media player une excellente alternative à VLC et Archos Video. Capable d'aller chercher des contenus sur des serveurs distants, le lecteur décode les fichiers Full HD même en MKV et affiche des sous-titres que d'autres ne voient pas. Une bonne surprise.
Très étonnant en photo
Côté photo, lors de l'annonce officielle du S5 Mini, nous avons clairement été déçus de voir que Samsung n'a pas changé d'un iota le duo de capteurs entre le S5 Mini et son prédécesseur. Mais, nous avons gardé de très bons souvenirs du capteur photo du S4 Mini. C'est donc avec un certain plaisir que nous avons retrouvé un capteur 8 mégapixels tout à fait capable. La prise de cliché est vive. Les photos sont contrastées, piquées et relativement fidèles au niveau colorimétrique. La balance des blancs montre un certain équilibre, même si la scène semble un peu plus sombre qu'en réalité. Le résultat est vraiment bon.
Photo prise avec le Galaxy S5 Mini
L'application photo, elle, a beaucoup changé en un an. Elle conserve ses modes automatiques et ses réglages (lesquels peuvent être enrichis depuis Samsung Apps). Mais elle est désormais personnalisable (en ajoutant des raccourcis à côté de l'icône du flash) vers des réglages que vous utilisez régulièrement : ISO, mode de mesure de l'autofocus, effets, balance des blancs, correction d'exposition, etc. Les outils d?éditions sont également plus nombreux. Vous y retrouvez aujourd?hui l'essentiel pour retoucher les clichés, notamment un mode automatique bien pratique.
Interface photo en haut et gestion des modes de prise de vue en bas
Une très bonne affaire... pour un Samsung !
Belle évolution du S4 Mini, le S5 Mini nous a montré une belle facette de sa personnalité. Pour les amateurs de taille modeste (qui aurait pu croire il y a 5 ans que ce serait une taille modeste), le S5 Mini est une option à ne pas écarter. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il est capable de réaliser de belles choses (notamment en multimédia). Ensuite, parce qu'il est complet (peut-être même un peu trop au niveau logiciel). Enfin, parce que sa construction est bonne (si vous n?êtes pas allergique au plastique).
Bien sûr, nous ne le trouvons pas parfait. Il est clairement surclassé par le Xperia Z3 Compact. Et il souffre de la comparaison avec les smartphones 4G à 200 euros, comme le Wax de Wiko. Cependant, pour son niveau d?équipement (capteur NFC, lecteur d'empreinte, étanchéité, cardiofréquencemètre), cette proposition de Samsung est moins onéreuse que d?habitude, puisqu'il est positionné à 369 euros sur le site du constructeur. Le groupe coréen a fait un effort sur le prix, notamment vis-à-vis du S4 Mini, lequel était vendu pratiquement 100 euros plus cher et a été boudé par les consommateurs. Un sort que ce S5 Mini ne mérite franchement pas.