Wiko n'aime pas faire comme tout le monde, et c'est plutôt compréhensible pour un constructeur principalement actif sur le segment très concurrentiel de l'entrée de gamme. Ainsi, alors que tout le monde se tournait vers Qualcomm et ses Snapdragon pour démocratiser la 4G, lui optait pour des choix beaucoup plus exotiques et pas toujours très glorieux, comme celui d'ajouter un modem à des chipsets MediaTek parfois dépassés. Les Wax et Highway 4G sous Tegra 4i ont néanmoins étaient de bonnes surprises mais rien n'y fait. Qualcomm reste perçu comme la référence des chipsets pour mobile. Et c'est d'autant plus vrai en France, le premier marché de Wiko qui semble finalement s'être rendu à l'évidence comme le prouve le Ridge 4G, son premier smartphone sous Snapdragon 410.
Pour autant, le constructeur n'a pas abandonné sa différence puisque, si le plus économique des chipsets 64-bit de Qualcomm est plutôt commun, nous ne sommes pas forcément habitués à le trouver aussi bien entouré. En contrepartie, le prix est évidemment un peu plus élevé que la moyenne. Le smartphone est commercialisé à 229,90 ?, ce qui en fait une proposition intéressante, à condition que la puce parvienne à suivre bien sûr. Avant d'en arriver là, revenons sur la fiche technique complète du Ridge 4G :
- Android 4.4.4 KitKat
- écran IPS HD (1280 x 720 pixels) de 5" avec verre Gorilla 3
- processeur quad-core Snapdragon 410 cadencé à 1,2 GHz
- GPU Adreno 306
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne (+ microSD jusqu'à 64 Go)
- APN dorsal 13 mégapixels compatible HD 1080p en vidéo
- APN frontal 5 mégapixels
- connectivités 4G (cat. 4) / Wi-Fi b/g/n / Bluetooth / GPS
- fonction double-SIM (ou SIM + microSD)
- batterie 2400 mAh
- dimensions : 143 x 72 x 7,5 mm
- poids : 125 grammes
Un petit air de déjà vu... mais pas chez Wiko !
Si les constructeurs de haut rang préfèrent désormais le métal ou le verre pour donner un aspect plus premium à leurs smartphones, Wiko est la preuve qu'il est aussi possible de travailler le plastique avec élégance. Tout ce qu'il faut, c'est de la précision et un peu d'imagination ou, à défaut, un bon sens de l'observation. Car, si le Ridge 4G est plutôt joli, pas sûr que ce soit grâce à la seule créativité des designers de Wiko. Nous y retrouvons quelques idées piochées à droite et à gauche même si l'assemblage leur revient, tout comme le choix des coloris : Noir/Gris, Noir/Bleen, Noir/Clémentine, Arctic/Or.
Nous lui avons notamment trouvé un petit air de OnePlus One. Dans la forme tout d'abord, avec un léger arrondi accentué, à l'avant, par un cadre plus épais autout de la vitre en haut et en bas. L'aménagement est également très similaire. La sortie du haut-parleur est percée au centre de la vitre, sur la même ligne que la webcam et les capteurs de proximité et au-dessus de l'écran. Nous retrouvons en-dessous une large bande noire inutile puisque les boutons de navigation Android sont intégrés à l'interface.
Le traitement du plastique rappelle également le travail de OnePlus. L'arrière est couvert d'une texture douce, presque feutrée, mais un peu plus douce que celle du One. L'aménagement est en revanche différent de ce côté. L'appareil photo occupe le coin supérieur gauche, avec un flash LED à sa droite. Le logo est centré un peu plus bas, tout comme le haut-parleur plus bas encore. Le capot est par ailleurs amovible et donne accès à un emplacement microSIM et un autre pouvant accueillir, au choix, une carte nanoSIM ou microSD mais pas à la batterie.
Du côté des tranches, le travail rappelle plutôt celui de huawei sur la gamme P avec des arrondis en haut et en bas et des bandes de plastique imitation métal incrustées de chaque côté. Les boutons (volume et alimention) sont à droite. Le port microUSB, en bas. La prise casque, à l'opposé. Bref, tout est là où il faut. L'ensemble est harmonieux et bien assemblé. Le capot tient bien en place et sa finesse/souplesse devrait l'aider à absorber les chocs pour y rester en cas de chute. Cela ne le protégera évidemment pas le Ridge 4G des déformations (bosses, rayures, etc) mais il a l'air solide et c'est déjà bien. D'autant qu'il est particulièrement léger pour sa taille.
Affichage tout confort, ou presque
A l'allumage, nous découvrons un écran d'assez bonne facture. L'affichage est plutôt confortable avec une diagonale de 5" et une définition de 1280 x 720 pixels. Le résultat est une densité de 294 pixels par pouce. Ce n'est pas particulièrement fin mais c'est suffisant pour profiter du navigateur internet et, évidemment, des autres contenus. Wiko a de plus eu la bonne idée d'opter pour une dalle IPS pour des angles de vision bien ouverts.
En contrepartie, et malgré l'assemblage Full Lamination, les couleurs sont plutôt vives mais manquent un peu de profondeur en comparaison de ce que peut offrir une dalle AMOLED, saturation parfois excessive en prime. C'est donc une bonne balance. Le Gorilla Glass 3 est un autre choix judicieux puisqu'il apporte une bonne protection en plus d'une glisse agréable. Dommage que la luminosité soit en revanche un peu faiblarde.
De l'Android avec surcouche chez Wiko ?
Petite surprise avec Android, Wiko est resté sur 4.4.4 KitKat mais a décidé d'aller un peu plus loin que d'habitude dans la personnalisation de l'interface. En plus de l'écran de verrouillage avec raccourcis supplémentaires et des icônes redessinées, nous découvrons que le menu regroupant les applications installées a été supprimé. Elles se retrouvent donc toutes sur le bureau, comme sur iOS ou sur la surcouche de Huawei.
L'avantage, c'est qu'il y a une étape de moins pour y accéder. L'inconvénient, c'est que les accrocs aux applications ou aux widgets risquent de se sentir un peu à l'étroit au bout d'un moment même si les dossiers et les 12 panneaux disponibles devraient permettre de limiter la casse. Soulignons au passage que plusieurs effets de transitions sont proposés. La zone de notifications n'a pas été modifiée. Le gestionnaire de multitâche non plus. Wiko est donc resté raisonnable.
Et il l'a été tout autant sur le choix des logiciels à préinstaller puisqu'il n'y a pas grand chose une fois la suite de Google et les habituels outils de maintenance (mises à jour, gestion SIM et mémoire, booster de performances) écartés. En fait, il n'y en a qu'une. C'est TouchPal X, un clavier tiers plutôt complet avec plusieurs modes de saisie (classique, glissement et système de prédiction à la BB10), des thèmes et des émoticônes. Mieux vaut peu que trop pour éviter d'encombrer inutilement la mémoire interne (un peu plus de 11 Go à disposition) mais tout de même. Le Play Store permettra évidemment de corriger le tir mais ce n'est pas forcément le plus excitant pour une première utilisation.
Des performances honorables, surtout en jeu
Au moins, la nouvelle surcouche de Wiko ne pèse pas trop sur le modeste Snapdragon 410, lequel se compose ici d'un CPU quad-core Cortex-A53 cadencé à 1,2 GHz et d'un Adreno 306 pour la partie graphique. Même si le chipset laisse apparaître quelques faiblesses lors de la transition entre les panneaux du bureau avec les effets 3D, l'interface reste réactive et les applications se lancent rapidement. Vous n'aurez de plus pas trop à vous soucier de les fermer avec les 2 Go de RAM à disposition.
Comme toujours, nous avons lancé quelques benchmarks pour la forme. Le RIDGE 4G obtient environ 20000 points sur AnTuTu, environ 5000 sur 3DMark et environ 600 sur Benchmark OS II. Jusqu'ici, rien de bien surprenant.
Les résultats étaient également ceux attendus en lecture multimédia, avec le support du 1080p en vidéo mais, comme toujours, quelques codecs non pris en charge par le lecteur natif. Il faudra également trouver une autre solution pour l'affichage des sous-titres. Sachez au moins que vous n'aurez pas de mal à les lire, l'affichage étant suffisamment confortable. Notons au passage que le haut-parleur est plutôt puissant mais que le son produit manque de finesse.
En revanche, nous avons été un peu plus surpris en jeu. Parfois dans le mauvais sens, avec des bugs d'affichage parfois gênants sur Modern Combat 5. Le bilan est donc mitigé. Mais parfois aussi dans le bon, avec un Dead Trigger 2 plus réactif que sur les autres plateformes testées sous Snapdragon 410. Un exploit sans doute dû au booster de jeux de Wiko, lequel optimise le chipset pour en tirer le meilleur parti. Le gain de performance est estimé à 35 %. Difficile de vérifier sa portée réelle mais l'expérience en ressort bien meilleure et c'est le principal.
Plutôt bon en photo
Ce test s'achève comme toujours sur la partie photo. Et Wiko a fait les choses bien pour une fois. Sur le plan matériel tout d'abord, puisqu'il est allé se fournir chez Sony pour le capteur principal, d'une résolution de 13 mégapixels. Le second offre par ailleurs une résolution de 5 mégapixels pour régaler les amateurs de selfies. Sur le plan logiciel également avec une application qui, à défaut d'offrir une interface travaillée, offre tout de même de nombreux réglages et modes scènes. Peu de modes de prise de vue sont en revanche proposés : Auto, HDR et FaceBeauty. Pas de Panorama, par exemple.
Et ces efforts se ressentent dans les résultats puisqu'ils sont plutôt bons. La compression est propre. Point de lissage excessif. Les clichés sont détaillés, autant au centre qu'en périphérie. En contrepartie, du bruit peut apparaître dans les zones sombres mais vous ne le remarquerez qu'à l'agrandissement. Et ces bonnes performances se maintiennent en intérieur. Nous avons en revanche relevé de sérieux problèmes d'exposition, comme vous pourrez le constater dans l'exemple ci-dessous. Le ciel est totalement brûlé pour laisser la rue dans la lumière. Il faudra y remédier manuellement.
Il n'excelle dans aucun domaine, mais s'en sort bien dans tous
Le RIDGE 4G ne manque pas d'atouts pour séduire. Le design est plutôt réussi. L'affichage est de bonne facture. L'appareil photo ne s'en sort pas trop mal. Pas de gros impairs sur les connectivités. Même les performances, que nous craignions de ne pas trouver à la hauteur des 229 ? demandés, sont satisfaisantes grâce à une optimisation logicielle efficace. En fait, nous n'avons trouvé aucun défaut réellement gênant.
Au final, le Ridge 4G est donc un smartphone milieu de gamme très équilibré et capable de satisfaire la plupart des utilisateurs même si le Wax reste un meilleur choix pour les gamers.