Il y a trois semaines, nous avons publié dans nos colonnes le test du Galaxy S6 Edge. Un très bon smartphone à l'intérieur servi par un design particulièrement innovant. Seule vraie faiblesse : un usage particulièrement limité des bordures incurvées de chaque côté. De fait, le smartphone était clairement beau, mais pas si fonctionnel que cela.
Bref, le Galaxy S6 Edge est un gadget beau, ostentatoire, qui vaut certainement les 860 euros qu'il faut débourser pour l'acquérir. Mais malheureusement, pour tous les aficionados des performances, il faudra peut-être jeter votre dévolu sur le Galaxy S6 classique. Car voilà le nouveau patron de AnTuTu.
Une différence avec le S6 Edge qui ne s'explique pas
Le Galaxy S6 est en effet d'une puissance brute sans commune mesure aujourd?hui sur le segment des chipsets ARM. Nous en reparlerons plus longuement dans la partie réservée aux performances de ce test. Mais sachez qu'il dépasse très largement le S6 Edge, comme le suggéraient les benchmarks relayés dans nos colonnes. Nous ne nous expliquons pas vraiment la raison : les deux versions du flagship s'appuient sur la même plate-forme. Cependant, le fait est là. D'ailleurs, observons celle du Galaxy S6 :
- dimensions : 143,4 x 70,5 x 6,8
- poids : 132 grammes
- Protection en verre renforcé Gorilla 4 de Corning à l'avant et à l'arrière
- écran Super Amoled Quad HD de 5,1 pouces d'une résolution de 577 pixels par pouce
- rapport entre écran et taille du mobile : 70,7 %
- chipset Samsung Exynos 7 Octa 7420 composé de 4 coeurs Cortex-A57 cadencés à 2,1 GHz, 4 coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz et un GPU ARM Mali T-760-MP8 cadencé à 772 MHz
- 3 Go de RAM LPDDR4
- 32 ou 64 Go de stockage interne au format UFS 2.0 (non extensible)
- batterie 2550 mAh non amovible
- Coque compatible recharge sans fil Qi et paiement mobile LoopPay
- capteur photo 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.9, flash LED simple, stabilisateur optique, balance des blancs par infrarouge, compatible 4K en vidéo (mode ralenti 120 images par seconde en 720p)
- webcam 5 mégapixels à l'avant, objectif ouvrant à f/1.9, compatible 1080p en vidéo
- capteur infrarouge logé dans le bouton central et cardiofréquencemètre à l'arrière
- compatible LTE catégorie 6, WiFi ac dual band, Bluetooth 4.1, NFC, MHL 3.0, ANT+, infrarouge et GPS Glonass
- Android 5.0.2 Lollipop avec surcouche Touchwiz
Les plus attentifs d'entre vous auront peut-être remarqué les rares différences entre le S6 et le S6 Edge. Elles sont au nombre de deux. D'abord les dimensions du mobile sont légèrement différentes. Le S6 est plus long et plus large de quelques dixièmes de millimètres. Mais il est aussi plus fin, conséquence certainement du passage de l?écran plat à l?écran incurvé. De fait, l'occupation de l?écran sur la surface avant du mobile est légèrement plus basse (70,7 %). Seconde conséquence, la puissance de la batterie est légèrement plus faible : 2550 mAh, soit 50 mAh de moins. Ce n'est pas beaucoup, mais cela correspond tout de même à 2 %.
Un design de haut de gamme typique
C'est naturellement au niveau du design que le smartphone est différent de son frère incurvé, même si les bases sont identiques. Les tranches sont rondes sur toute leur longueur. L'emplacement pour la carte SIM n'est plus sur la tranche supérieure, mais à côté du bouton de mise en veille. Bien sûr, le S6 est moins clinquant que le S6 Edge. Plus classique. Peut-être même un peu trop proche de certains concurrents, comme l'iPhone 6 pour ne pas le citer.
Il faut dire que bon nombre de haut de gamme en ce début d'année se rapprochent d'un standard où le flagship d'Apple fait figure d'exemple : le Galaxy S6, le Huawei P8, le Meizu MX4 Pro, Xiaomi Mi Note, Nubia Z9 Max, Sony Xperia Z4. Un, deux, voire trois traits communs entre tous ces mobiles : les tranches rondes, du métal pour les tranches et de l'aluminium ou du verre pour le dos. Tiercé gagnant pour le Galaxy S6.
Plus encore que le S6 Edge, ce modèle conserve certaines caractéristiques de la ligne Galaxy. L'organisation des éléments, à l'avant, comme à l'arrière et sur les côtés : webcam, bouton home avec lecteur d'empreinte, bouton de mise en veille à l'opposé du volume, capteur infrarouge, etc. À l'arrière, nous retrouvons une dalle très différente des habituelles coques en plastique, avec le verre minéral, le capteur photo protubérant (comme sur l'iPhone, mais aussi comme de nombreux smartphones bas de gamme. Étrange impression...) et surtout l'absence de haut-parleur dorsal. Ce dernier est quand même bien mieux sur la tranche inférieure.
Une prise en main plus ferme qu'avec le S6 Edge
La prise en main du Galaxy S6 est plus traditionnelle que celle du S6 Edge, naturellement. Elle est aussi plus ferme et plus agréable. C'est peut-être une question d?habitude ou de goût, mais ce mobile est plus facile à manipulé que sa déclinaison incurvée. Si la dalle de Gorilla 4 à l'arrière a tendance à augmenter le risque de glissade et de vol plané, le S6 y semble moins sujet. La construction est au global exemplaire, avec une véritable sensation qualitative. Et contrairement à la version noire, la mouture blanche est moins salissante au quotidien.
L?écran est évidemment l'une des forces de ce smartphone. Comme avec le Edge, Samsung a réalisé ici quelques réglages sur l?Amoled pour que celui-ci soit tout aussi lumineux qu'auparavant tout en étant moins saturé. Il reste cependant plus chargé qu'une dalle LCD traditionnelle, mais certains aiment ça. Nous restons évidemment sur une dalle de 5,1 pouces QHD dont la résolution atteint les 577 pixels par pouce. Contrairement au S6 Edge, cet écran semble moins étriqué, plus vaste. Les angles de vision sont ouverts, le contraste est bon. La dalle Gorilla 4 de Corning est toujours aussi agréable sous les doigts.
L'interface du smartphone ici ne change quasiment pas de celle observée avec le S6 Edge. Nous ne reviendrons donc pas amplement dessus. Notez simplement l'absence d'EtiquEdge, la fonction qui tire parti des bordures incurvées. Compte tenu de son utilité au quotidien, autant vous dire qu'elle ne nous a pas manqué. Pour le reste, vous retrouvez Touchwiz dans sa plus grande expression, appliquant à sa façon tous les changements opérés par Google lors du passage à Lollipop, version sur laquelle se base la surcouche ici présente.
L'accent est mis sur la sécurité
Puisque le mobile se targue d?être compatible avec certains moyens de paiement (Samsung Pay, PayPal), nous avons choisi pour le Galaxy S6 de tester les outils de sécurité. Commençons par l?écran de déverrouillage. Il propose évidemment les systèmes de déblocage classiques, comme le dessin, le mot de passe, le code PIN et enfin les empreintes digitales. Ces dernières se configurent assez simplement. Et il est possible d'en importer plusieurs, et pas forcément toutes du même utilisateur.
Nous vous conseillons cependant, si cela vous tente, d'enregistrer vos deux pouces pour être en mesure de débloquer le mobile des deux mains. En effet, l'avantage de l'empreinte est l'automatisation de la procédure. Mais son inconvénient est la latence désagréable entre la saisie de l'empreinte et le déblocage du mobile. Sinon, cela fonctionne très bien. Pour éviter de déverrouiller à outrance, certains lieux, voix ou appareils de confiance sont paramétrables dans Smart Lock. Celui-ci analyse chaque élément et, dans certaines circonstances, débloque le mobile sans avoir à saisir un mot de passe ou une empreinte.
Second outil de sécurité, l'application de protection contre les logiciels malveillants. Elle est basée sur deux technologies. MacAfee pour l'antivirus. Et Knox pour le cryptage. La recherche de menace n'est pas automatique et elle est clairement opaque : que cherche-t-il ? Dans quelle partie de la mémoire ? Notez que MyKnox, l'application qui permet de séparer vie privée et vie professionnelle, n'est pas préinstallée. Mais elle est gratuite...
Dernier outil observé durant ce test, « Traçage du mobile ». Comme toutes les solutions équivalentes, cet outil sert à localiser le mobile, à le bloquer, à en prendre le contrôle à distance et à verrouiller sa réactivation en cas de perte ou de vol. Il sert aussi à bloquer le smartphone si la carte SIM est extraite et qu'une autre la remplace. C'est plutôt complet.
Une interface légère parce que le chipset est puissant
Pour le reste, Touchwiz reste Touchwiz, notamment dans cette version basée sous Lollipop que nous avons pris en main lors de notre test précédent. Nous avons remarqué les efforts consentis par Samsung dans la simplification de l'interface. Notez sur l?écran de Smart Manager que le stockage est plein à 38 % (sur 32 Go), alors que nous avons installé un jeu et quatre applications de benchmark, et que la RAM est utilisée à 70 % alors que nous n'avons plus aucune application en arrière-plan. Heureusement, le mobile reste fluide et réactif. Les différents partenariats commerciaux, notamment avec Microsoft, doivent avoir un lien avec le poids du système.
Comme sur le S6 Edge, le S6 s'appuie sur une plate-forme à base d'Exynos 7 Octa 7420 (octo-core gravé en 14 nm et cadencé à 2,1 GHz pour ses coeurs Cortex-A57) et de 3 Go de LPPDR4. Sur le S6 Edge, cette plate-forme parvenait à réaliser les meilleurs scores AnTuTu jamais réalisés dans nos colonnes : 61 270 points sur AnTuTu. Les autres scores étaient excellents, mais moins stupéfiants : 21 958 points sur 3DMark et 1788 sur Basemark OS II. Le Galaxy S6 remonte encore la barre : 66 840 points sur AnTuTu (prenant ainsi la première place du S6 Edge).
Sur Basemark OS II, il obtient un honnête 1695 points (seul test technique où le S6 Edge est au-dessus du S6), un score freiné par le GPU (notamment en comparaison du Snapdragon 810). Le GPU, un Mali-T760MP8, est plutôt capable. Ce dernier réalise ici un score de 22 240 points. Nous nous posons évidemment la question de la différence de puissance entre le S6 et le S6 Edge, sans avoir trouvé de réponse concrète. N?hésitez pas à nous donner vos impressions dans les commentaires... Côté AnTuTu Video, ce dernier a changé sa technique de test. Nous obtenons donc un score de 1013 points qui n'est malheureusement plus comparable à celui du S6 Edge. Les manquements sont d'ordre, ici aussi, audio.
Ergonomiquement meilleur en multimédia que le S6 Edge
En usage multimédia, le S6 s'avère être clairement meilleur que le S6 Edge. L?écran est à nouveau plat et offre une visibilité optimale à l'ensemble. Nous avons pris plaisir à lancer quelques parties de Dead Trigger 2 lequel s'est laissé chatouiller avec les graphismes HD au maximum. Nous avons eu plaisir de constater que les ralentissements sont absents et les temps de chargement réduits. Une vraie bonne plate-forme pour jouer, même pour les plus exigeants d'entre vous. Notez que le positionnement du haut-parleur est plutôt bon.
En vidéo, même constat : le rendu est clairement meilleur que sur le S6 Edge puisque l'image n'est plus rognée par les bordures. Le lecteur vidéo natif du smartphone reste une très bonne référence, comme le suggère AnTuTu Video. Le décodage de nos fichiers s'est passé sans plus d'encombre qu'avec le modèle incurvé : certains codecs audio ne sont toujours pas pris en charge. Un lecteur alternatif sera donc utile.
De très belles photos
La photo est aussi un point fort de cette génération de Galaxy Sx. Le résultat est très bon avec des prises de vue lumineuse, finement exposées et à la colorimétrie respectée. Le capteur, et notamment l'infrarouge du cardiofréquencemètre qui règle la balance des blancs, offre un bel équilibre entre le ciel bien dégagé et les rues avoisinantes. Les détails restent bien visibles, même en zoomant dans la photo. Voici certainement l'une des meilleures photos prises cette année avec un smartphone. Notez que tout est ici réglé en automatique et que le mode HDR est désactivé.
L'interface photo est quant à elle la même que celle du S6 Edge. Nous ne reviendrons pas sur tous les changements opérés lors du passage à Lollipop. Mais l'ensemble reste cohérent et finalement assez proche de ce que peut offrir la concurrence directe. Rappelons que la touche virtuelle Mode sert à sélectionner le mode scène spécifique à votre prise de vue et à en télécharger d'autres si vous ne trouvez pas votre bonheur.
La copie presque parfaite ?
Le Galaxy S6 est sans aucun doute possible la meilleure proposition de Samsung à l?heure actuelle. À 700 euros, avec un design plus classique, mais plus ferme, ce smartphone offre une redoutable plate-forme technique pour des performances à la hauteur de l'attente d'un vrai sursaut de la part du constructeur. Si certains préfèrent les lignes plus tranchées du S6 Edge, les plus traditionalistes devraient trouver leur bonheur dans ce haut de gamme qui n'en a pas que l'air.
Deux petits points nous chagrinent. La baisse de la puissance de la batterie, déjà assez légère, malgré un bel effort effectué sur l'optimisation de la consommation et une autonomie qui reste à la hauteur de la concurrence. Et l'absence de la version 64 Go en France, car le système d'exploitation, malgré sa fluidité apparente, ne laisse pas beaucoup de place pour les applications tierces. Et malheureusement, il n'y a pas d'emplacement pour une carte mémoire. Des défauts que nous retrouvons parfois chez les concurrents, notamment l'iPhone concernant la batterie. La ressemblance et le positionnement entre les deux mobiles sont d'ailleurs proches. Très proches. Trop proches ? Possible. En même temps, cela réussit à Apple. Pourquoi pas à Samsung ?