L'année dernière, LG avait réussi à nous bluffer. Avec son écran QHD, son appareil photo plus rapide que l?éclair, sa nouvelle interface et son châssis tout en rondeur, LG parvenait à offrir un smartphone très agréable à l'utilisation. Bien sûr, quelques petits défauts dans la plate-forme ont eu raison de ce bel engagement et le G3 a rapidement été rattrapé par des smartphones plus agressifs et plus ambitieux. Comme le OnePlus One, par exemple. Mais le concept offert par LG n?était alors pas sans intérêt.
Un concept inchangé et une recette améliorée
C'est une copie remaniée que nous propose le constructeur coréen avec le G4. Remanié aussi bien à l'intérieur, avec une plate-forme 64-bit haut de gamme, qu?à l'extérieur, à un châssis qui garde certaines caractéristiques de la marque, comme vous le verrez tout au long de ce test. Les bonnes idées du G3 restent heureusement. Certains petits défauts aussi, notamment sur le statut exact d'un Gx sur le marché : dans un monde où le visuel est prédominant, être beau suffit-il à être haut de gamme ? Avant de répondre à cette question, passons en revue les différents éléments de la fiche technique :
- dimensions : 148,9 x 76,1 x 6,3 - 9,8 mm, avec châssis incurvé
- poids : 155 grammes
- écran IPS Quantum QHD de 5,5 pouces pour une résolution de 538 pixels par pouce.
- protection en verre minéral Gorilla 3 de Corning
- ratio écran/ taille du mobile : 72,5 %
- chipset Snapdragon 808 hexa-core composé de deux coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,8 GHz, quatre coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,4 GHz et un GPU Adreno 418
- 3 Go de mémoire vive
- 32 Go de stockage interne extensible par microSDXC
- batterie amovible 3000 mAh
- connexions : WiFi ac dual-band, Bluetooth 4.1 (compatible apt-X), A-GPS Glonass, NFC, radio FM RDS, LTE catégorie 6/9, HDMI SlimPort
- capteur photo 16 mégapixels, autofocus laser, objectif ouvrant à f/1.8 avec stabilisation optique de l'image, compatible 4K en vidéo
- Webcam 8 mégapixels compatible 1080p en vidéo
- Android 5.1 Lollipop avec surcouche LG UX 4.0
Vous remarquerez bien évidemment la présence du Snapdragion 808 dans ce smartphone, en lieu et place du Snapdragon 801 du G3 et du Snapdragon 810 du G Flex2. Comparé au G3, le G4 est plus grand et plus lourd. Il se démarque aussi par un nouveau chipset et de nouveaux capteurs photo. Pour le reste, le mobile reste techniquement très proche de son prédécesseur. La batterie est d'ailleurs restée identique : LG annonce un temps de veille plus court sur le G4 que le G3. Un mauvais point, donc. Ergonomiquement, il y a aussi quelques différences.
Un châssis entre le G3 et le G Flex2
Le G4 se distingue de tous les autres Gx par son châssis « gentiment courbé ». LG appelle cela Slim Arc Design. Comme le G Flex2, le smartphone est totalement incurvé (rayon de courbure de 3000 mm, comme le Magna et le Spirit). Visuellement différent de son prédécesseur, il l'est également par le ratio entre la taille de son écran et les dimensions de sa coque : 72,5 % contre plus de 75 % auparavant. C'est dommage, le G4 est plus gros, tout en conservant la même taille d?écran. Il paraît même plus massif. Une impression renforcée par des tranches supérieures et inférieures plus droites. En outre, les bordures autour de l?écran semblent être plus épaisses que sur le G3.
Sur la seconde d'entre elles, vous retrouvez les deux connectiques habituelles, le microUSB et le jack 3,5 mm. Toutes les autres tranches, protégées par un châssis en polycarbonate, sont vierges de tout élément (hormis les microphones et l'encoche pour ouvrir le capot). Depuis deux ans, LG a nettoyé le contour de ses smartphones en déportant les boutons au dos de l'appareil. En retournant le G4, vous retrouvez une configuration proche de celle que vous connaissez avec le G3 : un capteur photo (ici plus gros) est entouré à gauche de l'autofocus laser, à droite d'un flash true-tone avec capteur de couleur, et en dessous le contrôle du volume et l'allumage du mobile.
La coque est amovible et d'autres motifs sont vendus chez LG. Nous avons ici l?habillage en cuir « camel » (moitié chameau, moitié caramel). Sur le site officiel, LG indique qu'il s'agit d'un cuir végétal tanné. En vrai, cela rappelle l'effet faux cuir du Note 4, mais en mieux. Vous remarquerez en bas à gauche l'ouverture pour le haut-parleur : le constructeur n'a toujours pas décidé de changer cet élément de place. C'est dommage.
Un smartphone agréable à regarder
Le smartphone est plutôt élégant, malgré une évidente grosseur. Une fois en main, le mobile est très agréable au toucher, que ce soit l?écran ou le châssis. Mais il n'est pas très évident à manipuler, compte tenu de ses dimensions. Comme le G Flex2, la courbure y est pour quelque chose. C'est un atout, comme un inconvénient : certains apprécieront, d'autres non. Mais personne ne sera indifférent. De même pour les boutons déportés, qui rendent les captures d?écran pas toujours évident à produire.
L?écran est en revanche l'un des points forts de ce mobile. Les acquis du G3 profitent évidemment à ce smartphone qui prouve que LG est en mesure d'offrir plus que du Full HD dans un écran incurvé. Ici, les couleurs sont belles, le piqué de l'image juste imperceptible, le contraste de qualité, les angles bien ouverts et la luminosité suffisante en toute circonstance. L'effet cinémascope n'est en revanche pas aussi franc qu'avec les G Flex.
Une interface « gentiment » smart
Une fois allumé, le G4 propose Android en version 5.1 Lollipop agrémentée par la surcouche LG UX (ou Optimus UX) 4.0. Il s'agit d'une mise à jour de l'interface déjà rencontrée dans tous les smartphones LG précédents (G Flex2 compris). Cette nouvelle mouture intègre les changements apportés par Lollipop, LG en profitant aussi pour revoir légèrement l'aspect graphique de ses icônes et de certaines applications système.
Accueil, personnalisation et paramètres de l'interface
Dès l'arrivée sur l'accueil de l?OS, plusieurs indices sont à découvrir. D'abord, le widget smart notification n'est plus séparé en trois fenêtres, mais en deux. La séparation est une courbe qui rappelle celle du mobile. En dessous, les dossiers ne sont plus ronds, mais carrés. Encore en dessous, les icônes ont adopté le Material Design de Google. Le menu application ne change que très peu et le menu paramètre est légèrement modernisé. La galerie a été modifiée pour inclure une vue par « souvenir ». Un effet météo a été ajouté à l?écran de verrouillage. La séduction visuelle doit être assurée ici aussi.
Interface « smart » : Smart Notice, Smart Bulletin, personnalisation des boutons, Smart Settings,
Smart Cleaning et la nouvelle Galerie (de gauche à droite etde haut en bas)
Les petits plus de LG sont évidemment présents. De KnockOn à KnockCode, en passant par Smartworkd, QuickMemo+, QuickRemote, LG BackUp et LG Health. En farfouillant dans les paramètres, vous trouverez quelques options intéressantes. Notre préférée est la personnalisation des touches de navigation d'Android Lollipop. Alors que les concurrents proposent juste de changer la couleur de fond (noir ou blanc) et d'inverser la touche « retour » et la touche « menu », LG propose de modifier l'ordre comme vous le désirez. Mieux encore, il est possible d'ajouter un raccourci supplémentaire parmi quatre propositions (notification, QuickMemo, QSlide et double fenêtre).
LG Backup, LG Heath et LG Smartworld
Des performances légèrement en retrait
Le système tourne agréablement bien sur ce G4, malgré un système (Lollipop) plus lourd que sur le G3 (KitKat). Le Snapdragon 808 n'est pas étranger à cela : faire tourner Android semble assez aisé, même avec un écran QHD. La présence de 3 Go de LPDDR4 est également à porter au crédit du mobile. Cependant, cette fluidité n'est pas assurée en toute circonstance. Même si le Snapdragon 808 est une plate-forme intéressante, il montre ici des caractéristiques techniques plus proches du « très bon » milieu de gamme que du « haut de gamme ». S'il surclasse le 801 du G3, il est nettement dépassé par le 810. Il s'avère même assez proche du 805.
Antutu, 3DMark et Basemark OS II
Sur AnTuTu 64-bit, le LG G4 atteint 50 783 points. Sur 3DMark, il atteint 18 657 points. Sur Basemark, il obtient 1581 points. Et enfin, sur AnTuTu Video, il décroche 941 points. Comparons donc ces résultats à ceux du G3, du G Flex2, du One M9, du Galaxy S6 et du Nexus 6. D'abord, la différence entre le G3 (34 500) et le G4 est pratiquement la même qu'entre le G4 et le Galaxy S6 (66 800 points).
Ensuite, le Snapdragon 810 est clairement au-dessus du Snapdragon 808 de plusieurs milliers de points (53 000 pour le G Flex2, 55000 pour le One M9). Enfin, et c'est peut-être le principal enseignement : AnTuTu classe le 808 et le 805 au même niveau. Côté graphisme, le 808 est clairement en dessous de la concurrence : l?Exynos 7420 atteint 22 000 points, ce qui est en dessous du Snapdragon 810 et du 805. Et pourtant le G4 ne dépasse pas les 20 000 points. L?Adreno 418 est un GPU milieu de gamme. C'est une belle déception.
Antutu Video
Le bon niveau sur Basemark est obtenu grâce à la RAM et la fluidité que cela apporte au système. Face aux autres mobiles, le G4 est généralement distancé sur les performances graphiques. C'est dommage, mais c'est logique : les coeurs les plus performants ne sont qu'au nombre de deux et le GPU est moins puissant. Si cela n'empêche pas le G4 d'obtenir un très bon score sur AnTuTu Video, même face au Galaxy S6.
Multimédia : le G4 se défend plutôt bien
En multimédia, ces résultats se confirment. En jeu avec Dead Trigger 2, le mobile reste fluide et agréable à prendre en main, notamment grâce à ce design légèrement recourbé. Mais il tend à donner plus que de raison. Il chauffe donc un peu plus que certains concurrents, notamment le Galaxy S6. Cela reste cependant très raisonnable. Mais cela montre que le mobile atteint plus rapidement ses limites. Notez que, comme avec le One M9, Dead Trigger 2 choisit automatiquement de passer les graphismes du jeu en qualité intermédiaire et non optimale. C'est certainement un signe.
En vidéo, le smartphone offre une excellente expérience vidéo, portée par son bel écran et un lecteur natif capable de décoder de nombreux formats et d'afficher les sous-titres (il n'interprète pas correctement les balises CSS lesquelles s'intercalent dans le texte, comme c'est le cas dans la capture ci-dessous). Comme indiqué par AnTuTu Video, quelques codecs audio, comme le DTS, ne sont pas pris en charge. Si vous détenez des fichiers les exploitant, téléchargez VLC ou MXPlayer pour corriger cela.
Une recette améliorée en photo
En photo, nous retrouvons une grande partie des sensations offertes par le G3, à savoir cette rapidité extrême à prendre des photos nettes. Le flagship de 2014 était même trop rapide l'empêchant de mesurer la luminosité suffisamment finement pour offrir des clichés qualitatifs. Avec le G4, le résultat est très différent. Certainement grâce à ce capteur de couleur (intégré au flash) qui analyse la scène, le capteur (lequel a été amélioré) obtient un excellent résultat. Les nuages du ciel parisien sont bien dessinés. La photo est lumineuse et détaillée. Et les couleurs sont mieux respectées. Voilà un très bon résultat.
Photo prise avec le LG G4
L'autre déception soulevée l'année dernière en photo était l'application qui contrôle ce capteur. Cette année, l'application reste la même, à une exception : l'inclusion d'un mode expert. Contrôle de la sensibilité, de la balance des blancs, de l'ouverture, de la vitesse d'obturation, de la distance focale : tout y est ou presque pour obtenir des clichés de qualité pratiquement professionnels. Les amateurs seront ravis. Pour les autres, le mode automatique (utilisé ici) fait également des merveilles.
A 700 euros, le mieux est l'ennemi du bien
Le G4 a tout pour séduire au premier coup d'oeil. L?écran QHD lumineux et précis. Le capteur photo fulgurant aux nombreuses options de prise de vue. Son interface Android aux couleurs pastel, aux options innovantes et à la fluidité quasi parfaite. Son design doucement incurvé et ses robes en cuir (véritable ou faux, qu'importe). C'est par le sens de la vue que ce smartphone joue son atout principal et, il faut l'avouer, le charme opère plutôt bien. Car il s'agit vraiment d'un bon modèle, avec des atouts indéniables.
Cependant, c'est à l'usage que les désillusions arrivent. L?équilibre du mobile ne dépend pas vraiment du Snapdragon 808, mais de ces 3 Go de LPDDR4 qui assurent les arrières. Sa définition QHD, une force visuelle, pourrait être aussi l'un de ses freins, notamment si vous décidez de pousser le G4 dans ses retranchements, en jeu ou en vidéo. Et que dire de cette batterie qui n'a pas grandi et qui risque d'avoir quelques difficultés à servir cet ensemble qui aurait bien besoin d'un petit coup de pouce pour rivaliser avec les autres. Dans un benchmark réalisé par nos confrères de PhoneArena au début du mois de mai, il plaçait le G4 derrière tous ses concurrents, G3 compris, seul l'iPhone 6 ayant un moins bon score. Heureusement, le G4 est aussi un peu moins cher. Un argument qui pèse dans la balance. surtout à l'heure où tous les flagships flirtent avec les 700 euros hors subvention opérateur.