Samsung a décidé de restructurer sa famille Galaxy en 2014. Elle s'articule désormais autour de quatre gammes, dont la J est l'une des moins ambitieuses, avec les On et derrière les A et E. Le premier modèle était le très modeste, pour ne pas dire carrément décevant, Galaxy J1 mais le Coréen a décidé de se rattrapper avec les Galaxy J5 et J7 qui placent finalement la gamme à cheval sur l'entrée et le milieu de gamme.
Pour le catalogue simplifié, il y a donc encore du chemin mais le Galaxy J5 que nous avons reçu pour ce test devrait nous aider à y voir un peu plus clair sur les intentions de Samsung avec cette gamme J.
Commençons par le commencement. Le Galaxy J5 a été lancé en France au prix de 199 ?. Un créneau déjà bien occupé, notamment par de nombreux acteurs chinois qui n'hésitent pas à faire dans la surenchère technique. Ce n'est pas vraiment le cas de Samsung, même si nous trouvons tout de même quelques détails intéressants en y regardant d'un peu plus près comme l'utilisation d'une dalle Super AMOLED, l'appareil photo avec ouverture f/1.9 au dos ou encore le flash qui accompagne celui de devant. Voici la fiche technique complète :
- Android 5.1.1 Lollipop + TouchWiz
- écran Super AMOLED HD de 5 pouces
- chipset quad-core Snapdragon 410 cadencé à 1,2 GHz
- GPU Adreno 306
- 1,5 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne
- connectivités 4G cat.4 / Wi-Fi b/g/n / Bluetooth 4.1 / NFC / GPS
- appareil photo principal de 13 mégapixels avec flash LED et ouverture f/1.9 appareil photo secondaire de 5 mégapixels avec flash LED
- capture vidéo 1080p
- batterie 2600 mAh
- dimensions : 142,1 x 71,8 x 7,9 mm
- poids : 146 grammes
Un mileu de gamme plutôt soigné
Les présentations étant faites, rentrons désormais dans le vif du sujet avec le design. Compte tenu des habitudes de Samsung avec ses smartphones les plus modestes, nous devons bien avouer que nous n'attendions pas grand chose dans ce domaine mais nous sommes finalement ravis de découvrir que les changements opérés dans le haut de son catalogue commencent à se répandre. Le Galaxy J5 surprend par la qualité de ses finitions et dégage une belle impression de solidité, accentuée par un poids somme toute élevé mais bien réparti, même si le design ne change pas fondamentalement.
Nous retrouvons en effet les éléments habituellement présents sur les smartphones entrée de gamme de Samsung : des coloris sobres (noir et blanc), une vitre qui couvre la face avant tout en laissant place au fameux bouton mécanique et au haut-parleur autour de l'écran, un cadre en plastique argenté et un capot amovible, pour l'accès à la batterie et aux ports microSIM et microSD, avec la sortie du haut-parleur. L'ensemble est en revanche plus harmonieux et mieux travaillé.
Le cadre plus épais absorbe une partie des bordures d'écran qui paraissent un peu plus étroites alors que la forme arrondie qui lui a été donnée sur les côtés, où sont comme toujours répartis les boutons d'alimentation (à droite) et du ;volume (à gauche), rend la prise en main plus agréable. Les connectiques (microUSB et prise jack) sont intégrées dans un léger renfoncement en bas qui, sans rien apporter sur le plan ergonomique, témoigne au moins du soin apporté aux détails.
L'arrière rappelle de son côté les Galaxy A avec son aspect nacré et la disposition des différents éléments. L'appareil photo est centré en haut, avec le flash d'un côté et la sortie du haut-parleur de l'autre. Cette dernière profite au passage du léger relief de l'appareil photo puisqu'il lui évite d'être obstruée lorsque le smartphone est posé à plat. Il n'y a donc pas grand chose à redire, si ce n'est peut-être que nous apprécirions une petite pointe d'originalité pour la suite mais c'est une belle réalisation.
Parfois, il suffit d'une dalle Super AMOLED...
Et les bonnes surprises continuent à l'allumage puisque l'écran du Galaxy J5 est un plaisir à utiliser, mais surtout à regarder. Certes, ce n'est pas le meilleur si l'on s'arrête aux chiffres, 5 pouces, 1280 x 720 pixels et 294 pixels par pouce, mais ils ne définissent pas à eux seuls la qualité d'un écran. La technologie d'affichage employée y est aussi pour beaucoup. C'est du Super AMOLED que nous trouvons ici, avec les couleurs vives et les contrastes forts que nous lui connaissons, et que certains n'apprécient pas forcément d'ailleurs mais cela n'a jamais été notre cas. S'ajoutent à cela des angles de vision bien ouverts et une bonne luminosité, qu'il est encore possible d'augmenter avec un mode Extérieur pour les journées trop ensoleillées. Vous aurez plaisir à y visualiser photos et vidéo, jouer ou encore naviguer sur le web ou même simplement dans Android.
TouchWiz a bien fondu cet été !
L'OS de Google est ici livré en version 5.1.1 Lollipop et accompagné, comme toujours avec Samsung, par la fameuse surcouche TouchWiz. Le Coréen a cependant eu la bonne idée d'alléger cette dernière pour épargner la mémoire interne dont il ne reste déjà plus que 4,5 Go (sur 8 au total). A tel point qu'il n'en reste finalement plus grand chose : l'interface colorée, les thèmes, le mode simplifié, les modes d'économie d'énergie et... trois applications maison seulement.
Attention. Ce ne sont pas les seules qui s'ajoutent à la suite de Google puisque Samsung s'est engagé à préinstaller les applications de Microsoft sur ses smartphones mais il est amusant de noter qu'elles remplacent finalement les siennes, dont il ne reste que S Planner pour le calendrier, Smart Manager pour la maintenance, et Galaxy Apps pour les applications. Ce n'est pas plus mal, d'autant que Microsoft offre 100 Go de stockage en ligne avec OneDrive. Encore faut-il utiliser sa solution plutôt que le Drive de Google bien sûr...
Décevant en jeu mais bon en lecture vidéo
Cette surcouche allégée fait également beaucoup de bien au système puisqu'il tourne comme un charme malgré une configuration somme toute modeste. Le Galaxy J5 repose sur le Snapdragon 410 de Qualcomm, avec CPU quad-core Cortex-A53 cadencé à 1,2 GHz et GPU Adreno 306, que nous retrouvons ici accompagné de 1,5 Go de RAM. Les choses se gâtent en revanche un peu en multimédia et surtout en jeu, mais jetons d'abord un oeil aux benchmarks pour les amateurs de performances brutes.
Il n'y a pas réellement de surprise. Le chipset entrée de gamme de Qualcomm n'en est pas à son premier passage à la rédaction et il enregistre ici des scores normaux : 21 000 points sur AnTuTu, 500 sur Basemark OS et 4000 sur Ice Storm Unlimited de 3Dmark. Ce n'est pas bien folichon et le GPU est en grande partie responsable. Inutile donc de chercher bien loin si certains jeux, 3D surtout, tournent un peu au ralenti. Angry Birds Go! par exemple...
Nous n'avons en revanche pas rencontré de problèmes particuliers en lecture vidéo si ce n'est l'éternel problème de compatibilité de certains codecs avec les lecteurs natifs, même si celui de Samsung s'en sort déjà mieux que celui de Google. Il lit les sous-titres et prend en charge plus de codecs mais toujours pas autant qu'un VLC par exemple. Le constat est le même en audio.
Vous pourrez donc au moins profiter du bel écran du Galaxy J5 pour regarder des vidéos. Le haut-parleur n'est pas mal non plus pour cette catégorie de prix puisqu'il est relativement puissant tout en maintenant un son clair et pas trop criard au volume maximal.
Il s'en sort en photo... surtout quand il fait jour
Après la lecture arrive enfin la capture, pour laquelle Samsung a choisi un premier capteur de 13 mégapixels qu'il a associé à un flash LED et une optique lumineuse ouvrant à f/1.9 et un second de 5 mégapixels également associé à un flash LED (ou plus exactement une lampe torche puisqu'il ne s'allume pas en continu). L'application qui les commande est plutôt simpliste avec une petite sélection de modes automatiques accessibles depuis le viseur et les principaux réglages coincés dans un menu textuel.
Il y a tout de même un mode Pro mais il ne donne que la main sur la balance des blancs, l'exposition et la sensibilité (ISO). Le Galaxy J5 se prête donc davantage à la prise spontanée. Il y a d'ailleurs un raccourcis pour dégaîner rapidement. Appuyez deux fois d'affilée sur le bouton Accueil depuis n'importe quel écran et l'application s'ouvre. Cela marche même avec l'écran éteint. Le déclenchement est de plus quasi-instantané.
Reste donc à espérer que les réglages automatiques sont bien calibrés. Et c'est plutôt le cas. Nous sommes globalement satisfaits des résultats délivrés par l'appareil photo principal, en plein jour au moins. Les clichés sont généralement détaillés, malgré une petite tendance au lissage. C'est notamment flagrant sur un animal à fourrure mais à peine visible dans l'exemple ci-dessous, où nous apprécions particulièrement la juste restitution des couleurs et la bonne gestion de la luminosité. Deux domaines dans lesquels le Galaxy J5 s'en sort généralement bien.
Photo prise avec le Samsung Galaxy J5
N'attendez en revanche pas de miracle en nocturne, ni de l'appareil photo frontal en règle générale d'ailleurs. L'absence d'autofocus en est la principale cause. Les selfies manquent souvent de détails et de piqué. A noter que la lampe torche qui l'accompagne n'est pas très puissante et altère assez dramatiquement les couleurs.
Pas assez équilibré pour plaire à tous
Si vous cherchez un smartphone 4G doté d'un bel écran pour regarder des vidéos et d'un appareil photo correct à moins de 200 ?, ce Galaxy J5 fera l'affaire, mais il ne faudra pas en attendre beaucoup plus. Les gamers peuvent clairement aller voir ailleurs. Nous regrettons également que la mémoire interne soit si étriquée, même si Samsung a fait un effort pour ne pas trop l'encombrer avec TouchWiz et propose un port microSD.
Pour le même prix, il vaut peut-être mieux se tourner vers le plus équilibré 50 Diamond d'Archos. Il offre une mémoire plus confortable et des performances meilleures sans pour autant décevoir dans les domaines de prédilection du Galaxy J5.