Si le Galaxy S4 a certainement été l'un des modèles haut de gamme de Samsung les plus déclinés (Active, Advance, Zoom, Mini, Value Edition, Mini Value Edition), le Galaxy S5 n'est pas en reste (Active, K, Advance / Plus, Mini, Sport). Certainement le plus mal aimé des Galaxy Sx, le S5 est toutefois aujourd?hui l'un des meilleurs rapports qualité-prix du marché : Snapdragon 801, écran Full HD, châssis étanche, lecteur d'empreinte, bon appareil photo. Le tout pour 350 euros en open market.
Une bonne fiche technique sur laquelle Samsung compte s'appuyer pour commercialiser le Galaxy S5 New, un modèle qui reprend le principe du Galaxy S3 Neo (ça ne nous rajeunit pas) en l'adaptant au flagship de 2014 et en incluant quelques retouches plus actuelles encore. Nous allons donc vivre un vrai voyage dans le temps...
Plus différent à l'intérieur qu'à l'extérieur
Car d'aspect extérieur, comme nous le verrons, le smartphone est clairement très proche du modèle original : même écran, même châssis en plastique, même capteur biométrique, même coque amovible Il faut vraiment être pointilleux pour trouver des différences extérieures. En revanche, à l'intérieur, ce n'est pas la même chanson. Heureusement, Samsung n'a pas eu la mauvaise idée de revoir au rabais la configuration du S5 d'origine, comme vous allez pouvoir vous en rendre compte.
- dimensions : 142 x 72,5 x 8,1 mm
- poids : 145 grammes
- ratio écran / taille : 69,6 %
- châssis étanche certifié IP67
- écran Super Amoled 1080p de 5,1 pouces (résolution de 432 pixels par pouce)
- chipset Samsung Exynos 7480 avec huit coeurs coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,55 GHz.
- GPU ARM Mali-T720 MP2
- 2 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensibles par microSDXC)
- batterie de 2800 mAh (amovible)
- compatible LTE catégorie 6, WiFi ac dual band, Bluetooth 4.1, GPS (Glonass), NFC, radio FM, Mirrorlink
- cardiofréquencemètre à l'arrière
- capteur photo 16 mégapixels avec Flash LED et optique ouvrant à f/1.9. Compatible 1080p en vidéo
- webcam 5 mégapixels, optique grand-angle ouvrant à f/1.9, compatible 1080p en vidéo
- Android 5.1.1 avec interface Touchwiz
Vis-à-vis du premier Galaxy S5, vous pourrez observer quelques changements. En premier lieu, la vitre de protection n'est plus en Gorilla Glass. Elle semble donc plus sensible aux agressions extérieures. Le Snapdragon 801 a été remplacé par un chipset Exynos maison. Le mobile perd de fait un excellent GPU. Le modem intégré dispose de versions plus récentes des connexions sans fil (notamment LTE, WiFi et Bluetooth). Le lecteur d'empreinte disparaît. La webcam est largement améliorée. Et Android a été mis à jour en version 5.1.1. Le mobile devrait logiquement passer sous Marshmallow.
Design : le même à 99 %
Comme nous vous l'avons indiqué en préambule, le Galaxy S5 New ressemble beaucoup au Galaxy S5 d'origine. Les dimensions, le poids, le châssis, les matériaux, l?écran : autant de détails qui n'ont strictement pas bougé. Puisque la construction est identique, le smartphone dispose d'une coque amovible et donc d'une batterie qui peut se changer facilement. En enlevant la batterie, vous accédez aux ports SIM et microSD (toujours l'un sur l'autre). Nous sommes en terrain relativement connu, puisqu'une large proportion du catalogue 2015 de Samsung a hérité de la majorité des caractéristiques ergonomiques du Galaxy S5. Au dos du capot, vous découvrez les joints qui assurent l?étanchéité du téléphone. Il faut se rappeler, tout de même, la prouesse technologique de Samsung à l?époque : l'entreprise a été la seule à créer un design étanche avec coque extractible et batterie amovible.
La proximité avec le Galaxy S5 s?étend jusqu'au capteur photo toujours accompagné du cardiofréquencemètre. Comme toujours chez Samsung, nous retrouvons une grande dalle AMOLED soulignée par un bouton « home » entouré des deux touches capacitives de navigation. Puisque Samsung n'a pas l'intention de supprimer ce bouton physique, autant que l'espace autour serve à quelque chose. En revanche, le lecteur d'empreinte qui était caché sous ce bouton dans le S5 (et dans le S6) disparaît. La localisation des éléments physiques distinctifs est reprise à l'identique : allumage à droite, sous le pouce, volume à gauche, jack 3,5 mm en haut et microUSB en bas. Vous remarquerez que ce dernier n'est plus protégé ici d'une trappe, contrairement au S5 : un signe que Samsung évolue. Les tranches sont toujours entourées de ce matériau plastique argenté et brillant. Le polycarbonate règne sur ce téléphone, même s'il est ici travaillé (par ce motif en pointillé distinctif) pour masquer sa véritable nature.
Les habitudes reprennent vite
Une fois en main, le Galaxy S5 New ressemble donc beaucoup au Galaxy S5, même si quelques petits détails ont changé. Les dimensions du produit sont idéales, car son utilisation à une main ne pose aucun problème. La qualité de la construction reste la même, avec une ou deux petites améliorations (comme l'absence de trappe de protection pour les ports externes). L'utilisation du téléphone reste aussi identique. Nous sommes évidemment déçus de la disparition de la dalle Gorilla Glass, tant celle-ci offre une bonne protection contre les rayures tout en assurant une excellente réactivité des sollicitations tactiles.
Côté écran, que des points positifs et un point légèrement négatif. Commençons par ce dernier : alors que Samsung nous habitue depuis le début de l'année 2015 à des bordures toujours plus fines (voire inexistantes dans le cas du S6 Edge) autour de l?écran, le Galaxy S5 New dispose de celle de son modèle original. Ce n'est qu'un détail, mais c'est dommage. D'autant que Samsung a fait quelques modifications technologiques intelligentes (encore une fois, l'isolation du port microUSB) quand il a repris le design du Galaxy S5. Pourquoi ne pas raboter les bordures ? À l'image des smartphones Aquos de Sharp, de fines bordures relèvent encore plus les qualités d'un bel écran. D'autant que celui du S5 New est magistral : cette dalle Super Amoled est bien définie, très lumineuse, très contrastée et offre des couleurs riches, sans pour autant exagérer sur la saturation. Et les angles sont toujours très ouverts. Voilà un élément technique qu'il aurait été dommage de sacrifier.
Un corps de 2014, une interface de 2015
Côté interface, nous retrouvons l?habituelle Touchwiz au-dessus d'Android 5.1.1 Lollipop. La version de Touchwiz ici présente est celle des récents smartphones, comme le Galaxy J5 que nous avons testé la semaine dernière, ou du Galaxy S6 et de ses variantes. Aucune révolution donc à attendre dans Touchwiz, notamment si vous connaissez la surcouche de Samsung. Si vous n'avez pas eu l'occasion de découvrir ou redécouvrir l'interface depuis le lancement du S5, sachez qu'elle a beaucoup changé en un an et demi. D'abord, elle est moins volumineuse, et donc plus facile à porter sur des modèles plus économiques. Elle est graphiquement moins chargée (les widgets commerciaux ont pratiquement tous disparu). Les modes enfant et privé sont également passés à la trappe.
Ensuite, certains logiciels Samsung ne sont plus préinstallés (comme Gear), offrant ainsi le choix à chaque utilisateur d'enrichir leur expérience Touchwiz selon leur goût. Parmi les applications présentes au lancement, nous avons relevé S Planner, S Voice, S Health, Galaxy Apps (logique) et Smart Manager, sans oublier les applications système customisées (Galerie, Musique, Vidéo, Radio, Internet, Horloge, etc.). Ils ne sont pas forcément visibles, mais d'autres logiciels notables sont à relever : Theme Shop, pour appliquer des thèmes à Touchwiz, Smart Connect, pour connecter plusieurs appareils Samsung, ou encore Download Booster, pour télécharger des fichiers à l'aide du WiFi et de la 4G en même temps. Le menu des paramètres a légèrement évolué pour mettre en avant des raccourcis paramétrables et non plus une liste arbitraire de réglages.
Bien sûr, compte tenu des partenariats commerciaux récents avec Microsoft, l'ensemble de la suite Office Mobile (Word, Excel, PowerPoint, OneDrive, OneNote, Skype) est inclus. Mais elle est accompagnée de 100 Go de stockage sur OneDrive pendant deux ans. Ce qui n'est pas plus mal, surtout si vous n?êtes pas un adepte de Dropbox et que vous avez atteint le plafond de votre quota sur Google Drive. Autre partenaire présent : Flipboard, via l?écran Magazine, à gauche de l'accueil de l'interface.
Des performances pas si égales que ça
Au final, avec moins, Samsung parvient à faire plus. Et c'est tant mieux, naturellement. D'autant que le passage du Galaxy S5 au Galaxy S5 New a eu un effet considérable à l'intérieur du smartphone. Nous en parlions précédemment : il s'agit du chipset. Le Snapdragon 801 a laissé sa place à un Exynos 7 Octa 7480, un chipset milieu de gamme cadencé à 1,6 GHz et composé de coeurs applicatifs économiques et d'un GPU plutôt « moyen ». Le Snapdragon 801 restera certainement l'un des chipsets préférés des technophiles, car il était énergique, puissant et maîtrisé. Le meilleur exemple est le OnePlus One. Testé dans nos colonnes, le flagship killer originel atteignait 48 000 points sur AnTuTu et 20 500 points sur 3D Mark (Ice Storm Unlimited). Avec le 7480, ce n'est pas la même chanson. Car, autant les huit coeurs Cortex-A53 sont capables de rivaliser avec les quatre coeurs Krait 400, et encore, autant le GPU ARM Mali-T720 ne vaut pas un Adreno 330.
De gauche à droite : Basemark OS et AnTuTu sur le S5 New, AnTuTu sur l'ancien S5
Voici donc les résultats du Galaxy S5 New dans les benchmarks : 38 355 points sur AnTuTu, 805 points sur Basemark 0S II, 7884 points sur 3D Mark (Ice Storm Unlimited), 724 points et 3570 points sur Geekbench 3 (respectivement en single-core et multi-core). Une remarque à propos d'AnTuTu. Hormis les écarts dus à la mémoire vive (3 Go chez OnePlus, 2 Go chez Samsung), la différence entre le OnePlus One (et tous les autres produits sous Snapdragon 801) et le Galaxy S5 New n'est pas sur les opérations liées au calcul. Comme nous l'avons remarqué, les huit coeurs se comportent bien. En revanche, c'est sur la partie graphique 3D que le bât blesse : l?Exynos réalise la moitié du score du Snapdragon. Cela se confirme d'ailleurs avec 3D Mark, qui semble indiquer que le chipset n'est peut-être pas forcément taillé pour afficher du Full HD... Et cela se confirme également avec les scores que nous avons enregistrés avec le Galaxy S5, il y a un an et demi : l'ancien flagship atteignait les 36 000 points seulement.
Toujours une bonne plate-forme multimédia ?
Cela empêche-t-il le Galaxy S5 New d?être une bonne plate-forme multimédia ? D'une certaine manière, non. D'abord parce que l'interface Touchwiz est clairement plus légère. Elle pèse donc moins sur les ressources système (qui n'ont pas vraiment évolué en un an et demi). Ensuite, parce qu'un smartphone ne peut pas être jugé uniquement sur son chipset. C'est le cas par exemple en vidéo où la qualité de l?écran, déjà brossée précédemment, le lecteur dédié et les codecs intégrés sont tout aussi importants. Et force est de constater que Samsung continue d'offrir une excellente application, largement meilleure que celle d'Android Vanilla. Car, autant sur d'autres aspects de l'interface (horloge, prise de note, navigateur web), les apports de Touchwiz ne sont pas évidents, autant sur le lecteur vidéo, c'est un plaisir à chaque fois renouvelé. Dommage que la sortie audio, un haut-parleur mono situé à l'arrière du téléphone, soit d'aussi mauvaise qualité. Ce n?était pas le fort du Galaxy S5. Ce ne sera pas le fort du S5 New.
En jeu, la musique n'est pas la même. Si la qualité de l?écran est ici indiscutablement importante (et nous regrettons une fois encore l'absence d'un verre Gorilla de Corning), le chipset (notamment sa partie graphique) est particulièrement sollicité. Avec Dead Trigger 2, nous avons eu l?heureuse surprise de constater qu'il était possible de forcer le passage aux graphismes les plus qualitatifs. De plus, ce sont les graphismes de qualité moyenne sur lesquels le jeu s'était réglé. Pour les deux constats, ce n'est pas toujours le cas. Un bon point donc. Après avoir changé le paramètre, nous avons constaté que le jeu manquait légèrement de fluidité à certains passages. Rassurez-vous, ces quelques ralentissements n'ont jamais été gênants, même si cela peut provoquer quelques hoquets de surprises. Pour l'occasion, nous avons également testé un second jeu dans le même style, mais plus récent : Dead Effect 2 de BadFly Interactive. Un jeu de zombies, encore une fois, dans des environnements orientés science-fiction. Un jeu plutôt beau et qui fonctionne plutôt bien, malgré ce GPU Mali...
Dead Trigger 2 avec effet de lumière à gauche, Dead Effect 2 à droite
Ouf, rien n'a changé en photo !
Côté photo, nous avons une bonne nouvelle : le S5 New n'est pas un S5 au rabais, bien au contraire. Nous sommes ravis de constater que Samsung a repris le capteur photo du Galaxy S5 d'origine (ou peut-être même son successeur depuis le temps). Doté d'une résolution de 16 mégapixels, comme sur le Galaxy S6, ce composant offre de très beaux clichés. Dans l'exemple ci-dessous, l'appareil photo est arrivé à préserver un bon niveau de détail dans les parties sombres, malgré une exposition lumineuse forte sur le bâtiment en face. De même, le niveau de détail est préservé sur les parties ensoleillées et les couleurs n'ont pas été sacrifiées (comme vous pouvez le constater avec les plantes vertes). Même en zoomant, le bruit reste restreint.
Photo prise avec le Galaxy S5 New
Photo prise en surexposition avec le Galaxy S5 New
L'application photo, quant à elle, ne change guère. Elle offre toujours des modes spécifiques avec des préréglages d'ouverture et d'exposition. En mode automatique, vous avez la possibilité d'augmenter manuellement la correction d'exposition afin d'apporter un peu plus d?éclat à la photographie. Notez cependant que, comme souvent chez Samsung, il est préférable de ne pas modifier les réglages, car le capteur, l'objectif et le processeur d'image le feront certainement mieux. C'est le cas dans le second exemple ci-dessus, où nous avons surexposé l'image pour augmenter la luminosité de la rue. Malgré tout, l'ensemble reste visible et exploitable.
Un bon milieu de gamme, mais pas encore le meilleur
En conclusion, le Galaxy S5 New est, dans son ensemble, le digne remplaçant (et non son successeur) de l'ancien flagship. Si certains éléments ont été rajeunis ou actualisés, pas toujours dans le sens d'une amélioration (comme dans le cas du chipset, du bouton home ou de la protection de l?écran), la recette reste dans son ensemble la même, avec ses qualités et, parfois aussi, ses défauts. Mais nous sommes globalement satisfaits, même si c'est un segment de marché où nous aurions aimé que Samsung soit un peu plus incisif pour être capable de concurrencer OnePlus, Meizu et Honor. Notamment sur le stockage interne et la RAM. Peut-être Samsung aurait-il dû choisir d'enlever le cardiofréquencemètre, toujours aussi gadget, et non le lecteur d'empreinte digitale, lequel sera plus utile pour Samsung Pay et Android Pay ?
Nous souhaitons répondre ici à deux questions qui orienteront certainement votre décision d'acheter le mobile (ou non). D'abord, le Galaxy S5 New est-il meilleur que le Galaxy S5, aujourd?hui vendu pratiquement au même prix ? Pas toujours. Le remplacement du Snapdragon 801, que nous pensons être une question d?équilibre économique, est regrettable si votre mobile est aussi votre console de jeu portable. Le retrait du lecteur d'empreinte en est une autre moins justifiable. En revanche, cette faiblesse est compensée par l'apport d'une meilleure connectivité, notamment LTE. Ensuite, le Galaxy S5 New vaut-il son prix ? Oui, à n'en pas douter. La photo, l?écran, la construction (si l'on fait exception des matériaux), l?étanchéité, la connectivité et même Touchwiz (qui l'aurait cru) sont des atouts indéniables qui en font un bon rapport qualité-prix. Le meilleur ? Ne poussons pas le bouchon non plus...