Le Rainbow a été lancé en 2014, et il faut croire qu'il a plutôt bien marché puisque Wiko a décidé de le maintenir dans son catalogue depuis tout en le déclinant pour suivre l'évolution du marché. Lorsque la 4G s'est démocratisée, il a été équipé d'un modem compatible. Cette année, c'est visiblement le prix qui a pesé le plus lourd dans la décision de renouveler son offre puisque, s'il tournait jusqu'ici toujours autour des 150 ?, il descend désormais bien plus bas avec les Rainbow Jam et le Rainbow Lite. C'est le dernier que nous testons aujourd'hui.
Lancé à 99,99 ?, le Rainbow Lite se positionne comme le moins cher de sa gamme avec le Rainbow Jam, à la différence que lui ne sacrifie pas la 4G pour en arriver là. Il fallait cependant bien sacrifier quelque chose. C'est ici l'écran, la mémoire interne et la photo qui prennent pour une fiche technique qui n'est au final pas très alléchante :
- Android 5.1 Lollipop
- écran FWVGA (800 x 480 pixels) de 5 pouces
- chipset quad-core Snapdragon 210 cadencé à 1,1 GHz
- GPU Adreno 304
- 1 Go de RAM
- 4 Go de mémoire interne + microSD jusqu'à 64 Go
- appareil photo principal de 5 mégapixels compatible HD 720p en vidéo
- appareil photo secondaire de 2 mégapixels
- connectivités 4G, Wi-Fi b/g/n, Bluetooth 4.0, GPS
- fonction double SIM
- batterie 2000 mAh
- dimensions : 143 x 71,2 x 9 mm
- poids : 158 grammes
Le Rainbow Lite fait donc partie des rares smartphones encore équipés de 4 Go de RAM, ce qui ne devrait sans doute plus exister à l'approche de 2016 à moins que le prix soit réellement bas pour le justifier. Nous placerions la limite à 80 ? pour être gentil et elle est déjà largement dépassée ici. Le reste n'est guère plus réjouissant mais, puisque nous sommes là pour le tester, creusons un peu. Enfin, après l'habituel tour du propriétaire.
Pas de doute, c'est un Rainbow !
Le Rainbow Lite incarne parfaitement l'esprit de la gamme avec ses nombreux coloris. Cinq sont proposés : Noir, Blanc, Bleen, Bleu, Corail. Il est cependant amusant de remarquer qu'il ne reprend le design d'aucun autre membre de la gamme, d'autant que la terminaison Lite désigne généralement une déclinaison. Ce devrait donc être le cas. Or le Rainbow Lite semble plutôt mélanger les genres, en apportant même quelques nouveautés.
L'avant rappelle davantage les premiers Rainbow, avec le haut-parleur coloré et allongé au-dessus de l'écran, mais aussi de la webcam et des capteurs environnementaux ici, et les boutons de navigation conservés en-dessous. Un bon point selon nous, puisque cet espace n'est pas réduit sur les autres modèles de 2015, comme le Rainbow Up, qui utilisent des boutons virtuels. Autant l'utiliser donc, d'autant que cela permet de dégager l'écran.
L'influence des nouveaux modèles se retrouve en revanche sur les côtés, avec les tranches arrondies, ainsi qu'à l'arrière, avec l'appareil photo rond et la sortie du haut-parleur allongée. Quelques différences sont cependant à noter : le bouton rond pour l'alimentation à droite, plutôt qu'allongé comme d'habitude et comme ceux du volume juste en-dessous, et le capot amovible qui s'arrête avant les tranches.
Ces deux éléments n'apportent pas grand chose à la prise en main mais ils montrent au moins que Wiko a tenu à soigner l'apparence du moins cher des Rainbow, et c'est évidemment tout à son honneur. Saluons également l'assemblage précis qui participe, avec le plastique doux et les courbes, à rendre la manipulation très agréable. De belles prestations pour cette gamme de prix.
Seuls le poids élevé et l'emplacement du port microSD et du port SIM secondaire, contre la batterie qu'il faut obligatoirement retirer en plus du capot pour en libérer l'accès, nous a un peu gênés.
L'écran, notre plus grosse déception avec le Rainbow Lite
Les choses se gâtent malheureusement vite à l'allumage, lors duquel nous avons découvert une dalle IPS de bien piètre qualité. 854 x 480 pixels, c'est déjà peu compte tenu des standards actuels alors imaginez sur un grand écran de 5 pouces. Le résultat tourne rapidement à la bouillie de pixels sur les pages web. Et s'il n'y avait que ça... Les couleurs sont ternes et manquent de profondeur, la luminosité est faible et les angles de vision sont peu ouverts. C'est à se demander s'il s'agit réellement d'une dalle IPS...
Même si tous les utilisateurs ne sont pas aussi exigeants que nous, nous sommes obligés de sanctionner Wiko qui se contente ici du minimum syndical alors que l'on trouve au moins un affichage HD sur le Rainbow Jam pourtant vendu au même prix.
Une surcouche Android légère, et même très légère
Du côté d'Android, nous sommes sur une version à peine modifiée d'Android 5.1 Lollipop. Comprenez que Wiko y applique une surcouche mais elle est très légère. Les icônes des applications système changent et le menu principal est supprimé, laissant les applications installées sur le bureau avec les widgets. Dernière petite différence, deux nouveaux boutons apparaissent à la visualisation des applications ouvertes : l'un permet de voir la part de RAM utilisée par chacune d'elle avec la possibilité de les arrêter, l'autre de toutes les arrêter en même temps. Des ajouts bienvenus.
Les autres sont à chercher dans la liste d'applications pré-installées, où nous retrouvons, en plus de la suite de Google, un outil de mise à jour, des gestionnaires de fichiers et de téléchargements ainsi que le désormais habituel Clean Master pour gérer la mémoire, la sécurité et optimiser le système. Bref, rien de bien folichon. D'un autre côté, avec 4 Go de mémoire interne... Notez qu'il reste en réalité environ 1 Go pour l'utilisateur. Heureusement qu'il est possible d'ajouter une carte mémoire, mais c'est loin d'être une solution idéale. Certaines applications refusent de s'y installer.
Pour terminer sur l'interface, notons que la navigation est plutôt fluide dans l'ensemble. Des ralentissements peuvent survenir mais c'est surtout la lenteur avec laquelle se lancent parfois les applications qui nous a gênés. Rien de surprenant cependant compte tenu de la configuration du Rainbow Lite.
Le multimédia « sauvé » par la définition de l'écran ?
Il ne pouvait en effet en être autrement avec un Snapdragon 210 pour coeur. Il s'agit pour rappel du plus modeste chipset 4G de Qualcomm, avec un CPU quad-core Cortex-A53 cadencé à 1,1 GHz et un Adreno 304 pour la partie graphique. Inutile donc d'attendre des performances de haut vol, mais voici tout de même une petite série de scores obtenus sur plusieurs benchmarks pour vous le rappeler :
Le Rainbow Lite se classe logiquement parmi les terminaux les moins performants de 2015 avec un score inférieur à 20000 points sur AnTuTu, à 400 points sur Basemark OS et à 4500 points sur 3Dmark. Il a néanmoins le mérite d'arriver au bout des différents tests, ce qui n'est pas le cas pour tous les entrée de gamme, comme l'Archos 50 Helium Plus. Ce n'est donc pas le pire non plus. Il est même parvenu à nous surprendre en situation réelle, sans doute aidée par la faible définition de l'écran.
Nous avons ainsi pu profiter d'une expérience multimédia presque décente. En jeu, Dead Trigger, avec les graphismes au plus bas bien sûr, s'est montré jouable malgré quelques ralentissements, tout comme Angry Birds Go! que nous avons pourtant vu tourner réellement au ralenti sur de nombreuses autres plateformes entrée de gamme. Quant aux vidéos, une fois un bon lecteur téléchargé, tout est passé comme une lettre à la poste. Même les contenus Full HD.
Evidemment, cela n'a pas grand intérêt sur l'écran du Rainbow Lite mais il est toujours bon de savoir que c'est possible. Nous aurions cependant préféré nous contenter de vidéos HD affichées en pleine définition pour parfaire l'expérience multimédia qui nous laisse finalement tout de même sur notre faim malgré des performances décentes, mais aussi un haut-parleur plutôt puissant et pas trop criard.
Un appareil photo d'appoint correct
Pour finir, évoquons la partie photo que, avouons-le, nous avons abordé non sans un peu d'appréhension puisque ce n'est pas vraiment le domaine de prédilection de Wiko et que cela fait bien longtemps que nous n'avons pas eu un smartphone de la marque doté d'un équipement si modeste entre les mains : capteur 5 mégapixels accompagné d'un flash LED à l'arrière, capteur 2 mégapixels à l'avant. La découverte commence cependant assez bien avec l'application dédiée.
Peu travaillée en apparence, elle propose néanmoins pas mal de réglages même s'ils relèvent plus de la bidouille qu'autre chose en l'absence de réel mode manuel. Il est ainsi possible de prendre la main sur la sensibilité et d'ajuster la balance des blancs, l'exposition, le niveau de contraste et celui de la saturation. Sans oublier quelques effets de couleur. Bien sûr, plusieurs modes scènes sont également proposés en plus du classique HDR pour ceux qui préfèrent aller à l'essentiel.
Ce n'est malheureusement pas forcément comme ça que l'on obtient les meilleurs résultats, mais commençons par le positif. Le capteur parvient à délivrer un niveau de détails acceptable compte tenu de sa résolution, et cela sans trop de parasites et de manières plutôt homogène. Pas de gros problèmes en périphérie ou au second plan ici. C'est déjà une bonne chose. La restitution des couleurs n'est pas désastreuse non plus. La gestion de la luminosité, en revanche, l'est un peu plus. Le Rainbow Lite use et abuse de la sous-exposition à la moindre occasion.
Evidemment, tout cela s'applique à la photo en extérieur et en plein jour. Passez en intérieur avec un faible éclairage et c'est le drame. Mise au point lente et parfois inefficace, niveau de détails en baisse, couleurs ternes? mais pouvions-nous réellement attendre mieux d'un smartphone à moins de 100 ? ? Du côté de la webcam, il faudra plus encore qu?à l'arrière privilégier les prises en plein jour mais les selfies sont plutôt corrects.
La 4G à moins de 100 ?, c'est rarement une bonne affaire...
Avec sa connectivité 4G, le Rainbow Lite aurait au moins pu faire un bon support pour surfer et se connecter aux réseaux sociaux mais la mauvaise qualité de son écran vient gâcher l'expérience. N'espérez pas non plus impressionner avec la qualité des photos si vous les partagez. Finalement, c'est encore en lecture audio/vidéo et jeu que le Rainbow Lite s'en sort le mieux. C'est également là que la faible définition de l?écran est la moins gênante mais la capacité de stockage pose rapidement problème.
En fait, il y a toujours un problème dès lors que l'on s?éloigne des fonctions de base. Smartphone, oui mais cela devient donc presque secondaire. Tout ça pour accéder à la 4G sans se ruiner? Mieux vaut peut-être s'en passer puisqu'il existe des smartphones 3G plutôt correct autour des 100 ?, comme les Lumia de Microsoft.