Le Galaxy A5 (2016) nous avait déjà fait bonne impression lors de notre prise en main, en janvier dernier, à l'occasion de leur présentation officielle française. Une bonne impression que nous avons immédiatement retrouvé dans ce téléphone non seulement séduisant, mais aussi bigrement bien fourni pour un prix qui reste raisonnable : autour de 400 euros hors subvention.
Une fiche technique améliorée sur tous les points
Bien sûr, vous trouverez toujours plus puissant ou plus grand chez les marques de second rang, comme Meizu, Asus ou Archos. Mais force est de constater que ce Galaxy A5 et sa plate-forme milieu de gamme nous surprennent, parce que Samsung ne nous avait pas habitués à un équipement aussi riche pour ce prix. Reprenons dans le détail la fiche technique :
- dimensions : 144,8 x 71 x 7,3 mm
- poids : 155 grammes
- rapport écran / taille : 72,5 %
- écran 2.5D Super Amoled 1080p de 5,2 pouces (résolution de 424 pixels par pouce)
- châssis premium avec verre renforcé Gorilla Glass 4 de Corning de chaque côté
- chipset Exynos 7580 composé de huit coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,6 GHz
- GPU ARM Mali-T720 MP2
- 2 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensibles par microSDHC)
- batterie de 2900 mAh (non amovible) compatible chargement rapide
- compatible LTE catégorie 6, WiFi n, Bluetooth 4.1, GPS, NFC, radio FM, ANT+
- lecteur d'empreinte digitale
- compatible Samsung Pay (technologie LoopPay intégrée)
- capteur photo 13 mégapixels avec flash LED, stabilisateur optique et objectif ouvrant à f/1.9, compatibilité Full HD en vidéo
- webcam 5 mégapixels avec objectif ouvrant à f/1.9
- Android 5.1.1 Lollipop avec interface Touchwiz
Imaginez-vous donc : une dalle Super Amoled Full HD, châssis premium en verre et en métal, un lecteur d'empreinte, un lecteur de carte microSD (absent du Galaxy S6), une batterie de 2900 mAh, un stabilisateur optique pour l'appareil photo, la compatibilité Samsung Pay (avec technologie LoopPay), le tout dans un mobile à 400 euros, ce n?était jamais arrivé chez Samsung. Voilà pourquoi le A5 (2016) est intéressant. Et voilà pourquoi nous pensons qu'il s'agit du téléphone à suivre en ce début d'année (peut-être plus encore que le Galaxy S7). Car c'est un produit qualitatif et presque abordable que la marque pourrait vendre par camion entier si elle ne fait pas d'erreur stratégique entre temps...
Un design de Galaxy S6... ou presque
Comme nous l'avons vu lors de notre prise en main initiale, le Galaxy A5 (2016) est un smartphone qui répond à deux caractéristiques : il fait partie de la gamme A et il s'appuie sur les lignes du Galaxy S6. Nous avons donc un produit qui ressemble au flagship du Coréen de 2015 sur un positionnement milieu de gamme. En pratique cela donne quoi ? D'abord, le mobile est habillé de verre et de métal. Le verre couvre les deux faces du produit, lesquelles sont légèrement bombées (dalles 2.5D). Notez que les angles du téléphone sont toujours ronds, mais plus courts, donnant au A5 (2016) une forme plus rectangulaire que le S6.
À l'avant, nous retrouvons les codes habituels de la marque : l?écran est entouré, en haut, du marquage du groupe et du haut-parleur téléphonique et, en bas, du bouton « Home » flanqué à gauche et à droite de deux zones tactiles pour les touches de navigation d'Android. La webcam est à gauche du haut-parleur. À l'arrière, la ressemblance avec le S6 est plus flagrante avec cette grande surface lisse où sont perdues le logo de la marque, le bloc photo protubérant (mais moins que sur le modèle haut de gamme) et flash double LED. Pas de cardiofréquencemètre évidemment. Mais est-ce bien la peine d'en vouloir ? Pas vraiment.
Second point sur le design après les faces : les tranches. Elles sont donc couvertes d'aluminium et sont découpées en quatre parties grâce à des séparations positionnées par paire sur les tranches supérieures et inférieures. C'est ici que la différence entre le S6 et la gamme A (2016) est la plus flagrante. D'abord, l'aluminium est rectiligne et non plus courbe (ce qui participe à l'impression d'un mobile très rectangulaire). Ensuite, la partie centrale des tranches est toujours creusée pour amoindrir la protubérance des touches physiques, mais le résultat est moins raffiné.
Une prise en main de qualité
Ne boudons cependant pas notre plaisir. Une fois en main, le Galaxy A5 (2016) reste un produit agréable à manipuler. Le verre Gorilla, qui marque très bien les traces de doigts (cela n'a pas que des avantages), glisse très bien (attention si vous avez les mains humides à ne pas le faire tomber) et répond très bien aux sollicitations. Les touches matérielles (volumes à gauche et mise en veille à droite) sont astucieusement positionnées. Vous remarquerez que le tiroir de la SIM est étrangement large : les deux emplacements (SIM et microSD) sont positionnés côte à côte, à la perpendiculaire du téléphone, et non côte à côte en parallèle. La finalité est cependant la même.
Par rapport au Galaxy A5 (2015), ce nouveau modèle dispose d'un écran Super Amoled Full HD de 5,2 pouces, pour une résolution légèrement supérieure à 430 pixels par pouce. Soit une concentration de pixels équivalente à certains haut de gamme (notamment chez Apple). Nous sommes évidemment loin des 577 pixels par pouce du Galaxy S6, mais cet écran est d'une très bonne qualité. Beaucoup de luminosité, de contraste, de couleurs riches. Et les angles de vision sont bien meilleurs que sur du LCD, même IPS. Difficile de faire mieux. Ou plutôt difficile de se rendre compte que Samsung est capable de faire mieux.
La dernière version de Touchwiz, mais pas celle d'Android
Une fois l?écran allumé, nous arrivons sur Touchwiz sur une base d'Android 5.1.1. Il s'agit de la même version de Touchwiz que celle offerte avec les mobiles du second semestre de la marque coréenne, notamment le Galaxy S6 Edge+. Le design gagne donc en rondeur (icônes des dossiers et des applications). L'interface gagne une gestion des thèmes plus fournie (accessible via le menu de paramétrage). Et certains widgets ont disparu ou ont été déplacés pour plus de clarté. Notez que Briefing (ex Magazine UX) est préinstallé et activé de facto sur le Galaxy A5 (2016). Il est, comme toujours accessible sur le panneau à gauche de l?écran d'accueil.
Accueil, Briefing et Thèmes
Côté application, là encore, Samsung a fait de nombreux efforts puisque l'ensemble des logiciels préinstallés tient sur deux panneaux dans le menu des applications. Vous retrouvez S Health, S Planner, Samsung Galerie, S Voice, Smart Manager, Galaxy Apps, Samsung Meteo et les outils systèmes sur le premier panneau où Samsung s'est gardé la place de rêve (le Play Store étant l'intrus). Notez que le Galaxy A5 (2016) est nativement compatible avec les Gear (ce qui n'est pas le cas du Galaxy A3 (2016 qui devra subir une mise à jour pour cela) et Smart Connect est préinstallé.
Météo, Samsung Apps et Smart Manager
Sur le second se trouvent ceux de Google et ceux de Microsoft, chaque partenaire ayant son petit dossier dédié. Dans le dossier de Google sont rangées une dizaine d'applications (Hangouts, Play Musique, Play Films, Search, Maps, YouTube, Chrome, Voice Search, Drive, Photos, Gmail). Nous sommes surpris de constater que les applications Facebook (Messenger, WhatsApp et le client Facebook) ont été supprimées : visiblement, Samsung cherche à libérer de l'espace sur les 16 Go de stockage interne... Nous avons évidemment comparé la place occupée par le système sur le Galaxy S5 New et sur le Galaxy A5 (2016). Et le résultat est très similaire.
Des performances limitées par le processeur graphique
Contrairement aux idées reçues, le problème ne serait donc pas forcément les applications préinstallées par Samsung, mais peut-être l'interface en elle-même qui ajoute au poids naturel d'Android celui d'une surcouche complète. Nous avons d'ailleurs été surpris de subir quelques (très légers) ralentissements lors de la navigation dans les menus, ce qui n?était plus arrivé depuis le Galaxy S5. Il faut dire que la plate-forme de ce A5 (2016) ressemble excessivement à celle de l'ancien porte-étendard de la marque, les scores obtenus sur les benchmarks par les deux mobiles (et le S5 New également) étant très similaires.
Sur AnTuTu, le mobile et son Exynos 7580 atteignent le score de 42406 points, le plaçant devant le MT6753 de MediaTek et les Snapdragon 615/616/617 qui équipent la grande majorité des mobiles milieu de gamme actuels. Bien sûr, l'arrivée du Helio P10 et des Snapdragon 650/652 dégraderont cette bonne impression. Mais, pour l?heure, le téléphone respecte son engagement de positionnement milieu de gamme. Sur Basemark OS II, il obtient 815 points. C'est un score en dessous des chipsets milieu de gamme de Qualcomm qui s'explique par les performances graphiques, largement en dessous de l?Adreno.
Cela se confirme avec Geekbench et 3D Mark. Avec le premier, le A5 (2016) obtient 690 points en mono-core et 3687 points en multi-core. Avec le second, il atteint les 8019 points sur Ice Storm Unlimited. 3DMark a même refusé de lancer Slingshot ES 3.1 en Quad HD, le téléphone étant « incompatible » (sous-entendu qu'il n'atteint pas les prérequis techniques minimum). Comme toujours donc avec les architectures Exynos, les coeurs applicatifs sont au rendez-vous, mais le GPU Mali lui fait défaut...
En multimédia, il est sauvé par les apparences
Une faiblesse qui est contrebalancée par d'autres éléments techniques en sa faveur. D'abord, le chipset est assez économe pour une autonomie supérieure à la journée en utilisation normale. Ensuite, le bel écran Super Amoled (dont la consommation énergétique est optimisée avec les interfaces majoritairement noires), est parfait pour regarder quelques films. D'autant que le A5 (2016) est équipé, comme toujours chez Samsung, de l'un des meilleurs lecteurs vidéo du marché : sous-titres, gestion des pistes audio encapsulées, formats vidéos hétéroclites, ce lecteur est presque aussi intéressant que celui de Meizu et d'Archos. Nous sommes ravis de constater que cet atout ne faiblit pas avec les années chez Samsung.
Côté jeu, le constat est presque similaire. L'ouverture du haut-parleur est placée de façon adéquate pour ne pas être bouchée par les doigts. L?écran apporte un excellent rendu visuel et le verre Gorilla 4 de Corning offre de bonnes sensations sous les doigts. Avec les graphismes positionnés à leur niveau de détail maximum, Dead Trigger 2 est resté fluide durant les parties, mais a souffert naturellement de quelques ralentissements durant les chargements. Heureusement, cela n'est pas pénalisant. Cependant, si vous êtes joueur, pensez à ne pas lui en demander de trop, à cause du GPU Mali, certainement le plus gros défaut de ce téléphone.
Un très bon appareil photo milieu de gamme
Passons enfin à la photographie. Le smartphone dispose ici d'un couple capteur 13 mégapixels et objectif ouvrant à f/1.9. L'ensemble est accompagné d'un autofocus classique et d'un stabilisateur optique. Enfin, pour contrôler l'ensemble, nous retrouvons l'application que nous avons appréciée avec le Galaxy S5 New et tous les mobiles dotés des dernières versions de Touchwiz. Cette dernière contrôle très bien les différents paramètres de prise de vue et offre quelques options intéressantes, notamment pour les photographes experts (gestion de la sensibilité, de la correction d'exposition et de la balance des blancs).
Le résultat est à l'image de la gamme Galaxy : très bon pour un smartphone milieu de gamme. Malgré une météo très capricieuse cette semaine, le Galaxy A5 (2016) a réalisé quelques clichés intéressants, toujours très lumineux, équilibrés (malgré une petite surexposition sur le ciel) et surtout très détaillés. Grâce au stabilisateur optique, aucun flou à l?horizon, même dans les parties plus sombres. Le bruit est légèrement présent (notamment dans les coins) et les détails s?évanouissent rapidement en zoomant, une limitation du capteur 13 mégapixels. La comparaison, sur ce point, est difficile face au 16 mégapixels du Galaxy S6. D'autant que ce dernier est tout aussi lumineux.
Photo prise avec le Samsung Galaxy A5 (2016)
Il n'y a jamais eu meilleur rapport qualité-prix chez Samsung !
Dès les premières informations officielles sur ce smartphone, notre attention a été captée. Car Samsung avait rarement montré autant de réalisme dans ses ambitions. Si le Galaxy S5, le Galaxy Alpha, toute la gamme Galaxy A et même, dans une certaine mesure, le Galaxy S6 et ses variantes, péchaient toujours par un défaut relativement frustrant, notamment vis-à-vis des prix pratiqués par la marque et face à l'iPhone presque toujours irréprochable, ce Galaxy A5 (2016) est beaucoup plus intelligent dans son approche.
Une bonne plate-forme (malgré un gros défaut au niveau du processeur graphique). Un très bel écran. Un équipement digne du haut de gamme. Un design premium. Le tout pour un prix qui est moins incohérent qu'auparavant, le Galaxy A5 (2016) pourrait presque être considéré comme une version « lite » du Galaxy S6 dont il emprunte quelques atouts techniques et esthétiques.
À 400 euros, il concurrence directement le HTC One A9 (dont le prix a été baissé de 40 % en trois mois pour passer sous la barre des 400 euros en open-market), le OnePlus X, le Sony Xperia M5 et le Meizu MX5. Et si certains d'entre eux sont un peu mieux lotis au niveau des performances, il est clair que le décalage est largement compensé par les services à valeur ajoutée, comme le lecteur d'empreinte, le NFC, le stabilisateur optique, Samsung Pay (qui finira par arriver en France) et la dalle Super Amoled. Bref, Samsung démarre fort l'année. Reste à savoir comment la concurrence réagira.