La pression des acteurs chinois a poussé Samsung Mobile a revoir entièrement sa stratégie en 2014, et c'était une bonne chose. Les nouvelles séries lancées depuis nous ont parfois réservé de bonnes surprises. Le Galaxy J5 en faisait partie. Non sans défauts, il remplissait la plupart des critères du smartphone moyen de 2015. Pourrons-nous en dire autant de la version 2016 cette année ? Réponse à la fin de notre test mais faisons les choses dans l'ordre.
Le Galaxy J5 (2016) est arrivé en France avec un prix de lancement de 269 ?, soit 70 ? de plus que pour son prédécesseur. La hausse est donc importante. Dommage, d'autant qu'elle est principalement justifiée par l'intégration de métal sur le tour alors que la fiche technique ne bouge pratiquement pas :
- Android 6.0.1 Marshmallow + TouchWiz
- écran Super AMOLED HD de 5,2 pouces
- Snapdragon 410 avec CPU quad-core Cortex-A53 cadencé à 1,2 GHz
- GPU Adreno 306
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne (+ microSD)
- connectivités 4G (cat. 4) / Wi-Fi / NFC / Bluetooth / GPS
- appareil photo principal 13 mégapixels avec flash LED et optique ouvrant à f/1.9
- appareil photo avant 5 mégapixels avec flash LED
- batterie 3100 mAh
- dimensions : 145,8 x 72,8 x 8,1 mm
- poids : 158 grammes
Hormis pour la batterie et le stockage, les changements sont minimes ou inexistants. C'est un peu léger pour justifier la hausse de 70 ? mais, comme indiqué plus tôt, le design est aussi à prendre en compte. Regardons-le d'un peu plus près.
Du métal... et ?
L'une des grandes nouveautés du Galaxy J5 (2016) est son cadre métallique, et c'est réellement agréable en main. Le smartphone paraît non seulement qualitatif mais aussi solide. Une impression que nous connaissions déjà chez Samsung mais uniquement avec les flagships et les Galaxy A. Il est donc bon de constater que le Coréen poursuit ses efforts dans les autres séries même s'il s'arrêtent ici aux matériaux. Le design global reste plus ou moins le même. Mais pourquoi changer une équipe qui gagne d'un autre côté ? On retrouve vite ses repères et l'ergonomie est plutôt bonne.
Comme toujours chez Samsung, l'écran est souligné par un bouton mécanique dont le tour est argenté (comme le cadre sur notre modèle noir mais c'est également valable pour la version dorée). Autour se trouvent deux touches sensitives pour naviguer dans Android et, à l'opposé, le haut-parleur entouré des capteurs, de la webcam et du flash. Une vitre recouvre l'ensemble. Classique, comme pour les tranches avec les connectiques en bas (jack et microUSB) et les boutons d'alimentation et du volume répartis entre la gauche et la droite.
Il y a guère plus de surprises au dos. Le capot est bombé et amovible pour libérer l'accès aux emplacements SIM/MicroSD ainsi qu'à la batterie et l'appareil photo, toujours carré et coincé entre le haut-parleur et son flash, dépasse légèrement. Le tout est bien assemblé. Nous n'avons rencontré aucune gêne réelle à la manipulation si ce n'est peut-être avec les commandes du volume un peu trop hautes pour que l'index tombe naturellement dessus. Déjà qu'il faut qu'il soit assez long pour traverser toute la largeur du smartphone...
Nous en venons donc à notre seul vrai regret : la taille. Bien que le Galaxy J5 (2016) reste en règle générale manipulable à une main, Samsung aurait sans doute mieux fait d'en rester à un écran de 5 pouces plutôt que de monter à 5,2. La différence peut paraître négligeable mais ajoutez des bordures relativement larges et vous obtenez un smartphone tout de même imposant. C'est d'autant plus regrettable que la hausse ne bénéficie pas réellement à l'affichage...
Le SUPER Amoled au secours de la définition
Eh oui. Ce que l'affichage gagne en surface, il le perd en finesse puisque la définition n'a, elle, pas bougé. Nous sommes donc toujours sur du 720p. Heureusement que Samsung n'est pas parti trop loin... La perte, par rapport au Galaxy J5 de 2015, est ainsi négligeable ou presque et l'écran reste confortable dans la plupart des situations mais s'il faudra toujours préférer les pages optimisées pour surfer sur internet. Nous retrouvons au moins tous les bienfaits de la technologie Super AMOLED de Samsung, à savoir les couleurs vibrantes, les contrastes marqués et la luminosité élevée. De quoi compenser le manque de finesse par rapport aux smartphones 1080p disponibles au même prix, même si nous aurions tout de même apprécié une évolution de la définition.
TouchWiz allégé, mais toujours pas assez...
C'est de l'OS que provient la première vraie bonne surprise de ce Galaxy J5 (2016). Il est livré sous Android 6.0.1 Marshmallow, soit la dernière version en date. Ce n'est pas toujours le cas chez Samsung. Loin de là même, lorsqu'il s'agit d'appareils milieu et entrée de gamme. Evidemment, TouchWiz est installé avec. L'habillage est donc modifié, tout comme l'écran d'accueil et les menus mais les nouvelles fonctionnalités de Google type Doze et les permissions individuelles ne sont pas altérées.
A l'usage, la surcouche de Samsung est agréable. Les amateurs d'informations devraient apprécier le panneau Briefing, extension de l'agrégateur de news Flipboard, ajouté à gauche du bureau. Il permet d'accéder directement au dernières infos avec une sélection personnalisée en fonction des centres d'intérêts à sélectionner au démarrage. L'accès aux réglages rapides du centre de notifications est par ailleurs simplifié et le gestionnaire de multitâche est enrichi d'un bouton pour fermer toutes les applications d'un coup.
Samsung ajoute également quelques raccourcis à partir du bouton mécanique sous l'écran. Deux pressions pour l'appareil photo. Trois pour passer sur l'interface à une main. Comprenez une interface écrasée sur une portion de l'écran, pour ceux qui peinent à atteindre le haut de l'écran de 5,2 pouces. Cela fait partie des réglages ajoutés par Samsung mais il y en a d'autres : différents profils couleur pour l'écran, des thèmes, un mode Simplifié pour les débutants, différents modes d'économie d'énergie...
TouchWiz est donc livré dans une version assez complète, même si Samsung a rogné sur les applications qui vont habituellement avec. Et il a bien fait. Déjà que celles qu'il a gardées ne sont pas forcément utiles. Nous pensons surtout à Galaxy Apps, qui vient en plus avec un widget sur le bureau. Nous retiendrons plutôt S Health pour se maintenir en forme avec des objectifs quotidiens et S Planner qui se présente comme un agenda complet et bien intégré avec les services de Google. Soulignons aussi que la suite Office de Microsoft est préchargée avec OneDrive, s'il y a des utilisateurs parmi vous...
Le Play Store est évidemment présent, avec les autres applications Google, pour compléter la collection et vous disposerez d'environ 8 Go en interne pour cela. La moitié de l'espace total est donc occupé par le système et les applications pré-installées. C'est beaucoup. Et ce n'est pas fini pour les mauvaises nouvelles. Le système manque clairement de réactivité. Les actions même simples, comme revenir en arrière, demandent un peu de patience. Dommage, mais pas réellement suprenant.
Un chipset vieillissant...
Le Galaxy J5 (2016) repose sur le Snapdragon 410 de Qualcomm. On y retrouve donc un CPU quad-core à base de Cortex-A53 cadencé à 1,2 GHz ainsi qu'un GPU Adreno 306 comme sur le modèle de 2015. Samsung s'est contenté d'augmenter la RAM qui va avec. Et encore. A peine. La capacité passe de 1,5 à... 2 Go ! Inutile d'attendre du mieux du côté performances donc. Dommage puisque c'était le principal point à améliorer. Nous retrouvons donc les mêmes problèmes que l'an dernier.
Le Galaxy J5 nouvelle formule est toujours aussi mauvais pour jouer. Il faudra privilégier les titres 2D ou se contenter d'environnements peu détaillés en 3D. Il se rattrape néanmoins en lecture audio et vidéo grâce à des lecteurs relativement complets, autant du point de vue des options que des codecs supportés, et son bel écran Super AMOLED 720p parfaitement exploitable couplé à un haut-parleur peu puissant mais restituant un son clair et relativement riche. Le casque reste évidemment toujours la meilleure solution pour une ambiance audio plus satisfaisante.
Le bilan est donc moyen et nous n'avons même pas encore évoqué les benchmarks. Nous y retrouvons le Galaxy J5 (2016) au milieu d'une foule de smartphones vendus entre 50 et 100 ? moins cher avec moin de 30000 points sur AnTuTu v.6, 600 points environ sur Basemark OS II et 4500 points environ sur 3Dmark. Le seul avantage du Snapdragon 410 ici et qu'il est peu gourmand permet ainsi à la batterie de 3100 mAh embarqué d'offrir près de 2 jours d'autonomie en faisant un minimum attention? Nous aurions préféré quelques heures de moins pour des performances meilleures.
Toujours aussi efficace en photo
En tant qu'appareil photo, le Galaxy J5 (2016) s'en tire avec les honneurs mais ce n'est pas réellement une surprise puisque c?était déjà le cas pour le modèle de 2015 dont l'ensemble de l?équipement est repris. Nous retrouvons donc des résultats similaires. Le capteur principal de 13 mégapixels couplé à l'optique ouvrant à f/1.9 rend des clichés propres et détaillés avec des couleurs éclatantes et une exposition généralement bien contrôlée mais c'est encore en basse luminosité qu'il étonne le plus avec des clichés clairs et peu bruités. Ce n'est pas le meilleur dans l'absolu mais il n'en est pas loin dans la catégorie des smartphones à moins de 300 ?.
Le capteur 5 mégapixels à l'avant est un peu plus décevant et semble souvent livré des visages amincis ou déformés alors que le réglage dédié n'est pas activé mais les clichés restent propres. Le flash permet quant à lui de conserver un rendu assez naturel quand l?éclairage vient à manquer.
Du côté de l'application photos, nous retrouvons finalement assez peu de modes et même de réglages malgré le mode Pro. Pas de mise au point manuel ici, il ne permet que de prendre la main sur l'exposition, la sensibilité ISO et la balance des blancs. Nous regrettons aussi que les paramètres généraux n'aient pas été intégrés directement à l'interface. Une application un peu décevante mais en phase avec la cible qui ne devrait pas trop s'attarder sur les réglages et, puisque le capteur s'en sort très bien en mode automatique, ce n'est pas vraiment un problème.
Trop peu d'améliorations en un an
Samsung semble avoir manqué le coche avec cette édition 2016 du Galaxy J5. A vouloir trop faire plaisir par le design, il en oublie le reste et notamment le principal défaut du premier modèle : les performances. Entre le manque de réactivité de l'interface et les jeux 3D qui tournent au ralenti, il ne reste plus grand chose pour profiter du bel écran Super AMOLED et c'est dommage. Surtout pour un smartphone vendu plus de 250 ?. Il faut vraiment aimer le métal et la touche Samsung pour se tourner vers ce Galaxy J5 (2016)...
Mieux vaut en rester au modèle de 2015 qui offre pratiquement les mêmes prestations pour presque 100 ? de moins désormais, si ce n'est pour l'autonomie. Profitons-en d'ailleurs pour rappeler qu'il est/sera mis à jour vers Android marshmallow. Sinon, l?Honor 5C est une alternative intéressante à 199 ?.