Si Samsung a réussi à devenir le plus grand constructeur de la planète, ce n'est pas par hasard. Chaque année, il occupe avec des dizaines de modèles tous les segments du marché. Du smartphone vendu 1 ? avec un forfait au haut de gamme à plus de 600 ? nu, c'est bien simple, vous retrouverez le père Sammy à peu près partout. La gamme « Galaxy S » a d'ailleurs une place toute particulière dans cette stratégie : c'est celle qui vend du rêve. Les smartphones estampillés « S » sont chaque année les fers de lance du bataillon coréen. Du coup, à première vue, on ne comprend pas trop l'idée commerciale derrière ce S3 Mini?
A première vue seulement, car si l'on réfléchit un peu, on s'aperçoit que la taille des smartphones haut de gamme a augmenté tous les ans, jusqu?à l'absurde. Alors qu'en 2011, le Galaxy Note était présenté comme un « hybride » entre la tablette et le smartphone, cela ne dérange personne que la norme de 2013, côté téléphonie haut de gamme, soit un ensemble de modèles aux écrans de 5 pouces. Pourtant, les mains humaines n'ont pas grossi ! Il est donc nécessaire de contenter ceux qui se satisfont de smartphones plus petits tout en apportant à ces petites diagonales le traitement qualitatif d'un appareil haut de gamme. Voilà l'idée derrière le Galaxy S3 Mini. Regardons ce qu'il en est en pratique.
Quand on entend « mini », on s'imagine bien que le premier élément du cahier des charges est la taille de l'appareil. Point de folie cette fois : l'appareil de Samsung dispose d'un écran de 4 pouces, comme l'iPhone 5 diront les langues les plus aiguisées. Dans un langage compris par le monde entier sauf les USA, le Libéria et la Birmanie, ses mensurations sont les suivantes : 121,5 mm x 63 mm pour 9,8 mm d?épaisseur et 112 grammes. On a donc bien un engin compact.
Côté « mini », cela semble bien parti. Regardons maintenant ce que ce modèle a hérité techniquement du « Galaxy S3 ». Eh bien pas grand-chose. On retrouve un écran Super AMOLED de 4 pouces défini en 480 x 800 pixels, soit une densité de 233 pixels par pouce. On est loin de la norme 720p du haut de gamme Android de cette année. Côté processeur, le recul est tout aussi flagrant : en lieu et place de l?Exynos survolté du Galaxy S3, on trouve un processeur ST Ericsson U8420, dual-core cadencé à 1 GHz et épaulé d'un processeur graphique Mali-400. Sur le papier, c'est donc même moins bien que? le Galaxy S2, sorti il y a plus d'un an. Nous verrons plus loin ce que cela implique en pratique.
On trouve enfin une batterie correcte, pour la taille de l'engin, de 1500 mAh et un appareil photo de 5 mégapixels contre 8 mégapixels pour le Galaxy S3 classique. Voilà donc terminé ce petit tour de la fiche technique qui déjà fait plus peur qu'elle ne rassure : on parle tout de même d'un smartphone dont le prix a déjà été baissé à 399 ? alors que Samsung prévoyait de le vendre 429 ?. Le grand frère se négocie autour des 480 ? aujourd?hui, sans offre de remboursement : gardons ceci à l'esprit pour la conclusion et tentons, le temps du test, de ne rendre compte que du Galaxy S3 Mini en lui-même.
Contenu de la boîte
La boîte du Galaxy S3 Mini est au standard Samsung, pas de fioriture. Comme vous pouvez vous en douter celle-ci ressemble à s'y méprendre à celle du Galaxy S3, sauf que le smartphone au centre est plus petit.
? Un Galaxy S3 Mini
? Un kit mains libres intra stéréo filaire
? Un câble microUSB
? Un chargeur secteur
? Une batterie amovible
Du classique rien que du classique, nous verrons dans la partie dédiée au multimédia si, enfin, Samsung a fait quelque chose d'intéressant avec ses écouteurs. (Spoiler : non)
Design
Accrochez-vous bien, révélation après les deux points : le Galaxy S3 Mini est exactement le même smartphone que le Galaxy S3 en plus petit. D'accord, c'est faux. Il n'y pas de diode à l'avant de l'engin, c'est d'ailleurs fâcheux, et les capteurs de luminosité ne sont pas positionnés au même endroit. Au-delà de ça, n'importe qui pourrait confondre l'un et l'autre s'ils étaient mis à la même échelle.
On retrouve donc ce design qui a beaucoup fait parler de lui lors de la sortie du grand frère : certains ont dit qu'il s'agissait du Fiat Multipla de la téléphonie, d'autres ont imaginé que ce nouveau design Samsung avait été conçu pour éviter tout procès avec Apple. On l'a appelé alors un design patent-proof. Cela dit, rien de tout cela n'a pu être confirmé et tous les goûts se retrouvent dans la nature paraît-il. Du coup, que peut-on objectivement en dire ?
C'est un smartphone arrondi à la coque amovible tout de blanc vêtu ? même si d'autres couleurs semblent prévues par le Coréen. On retrouve le fidèle plastique de la marque, brillant et pas hyper qualitatif. Comme on peut s'y attendre, le modèle blanc aime particulièrement copuler avec la poussière et vous aurez vite fait d'embarquer un chiffon antistatique dans votre sac si vous êtes un brin maniaque.
Evoquons enfin rapidement les connectiques : il n'y en a qu'une, c'est un port microUSB MHL tout à fait non standard, comme le veut ironiquement le MHL. Nous avons essayé un câble générique compatible MHL 9 broches et cela n'a pas fonctionné, il y a donc fort à parier que Samsung ait remis du MHL 11 broches, comme sur les autres modèles haut de gamme. Lisez donc que si vous vous êtes équipés avec des accessoires MHL pour votre Galaxy S2, il y a de fortes chances que cela ne fonctionne plus.
Prise en main et ergonomie
Accrochez-vous bien, révélation après les deux points : le Galaxy S3 Mini est? mince, non, on l'a déjà faite cette introduction. Et pourtant, rien de plus juste : les matériaux sont les mêmes, les formes sont les mêmes, le Galaxy S3 Mini est simplement plus petit. Alors oui, ça fait plaisir quand on retrouve un smartphone qu'on peut parcourir en entier du pouce. A une main, bien entendu. Pour cela, ce modèle remplit parfaitement son contrat et à l'usage, il est encore un peu plus compact que le Galaxy S2, grâce à ses formes arrondies.
L'usage quotidien se fait donc bien plus en mode portrait qu'en mode paysage : cela serait bête d'avoir un petit smartphone et d'utiliser les deux mains. Les boutons sont bien placés et tombent parfaitement sous les pouces également. Notez que Samsung reste très classique de ce côté-là et c'est tant mieux : moins un constructeur fait de folie sur un modèle grand public, moins il a de risque d?être déstabilisant pour le béotien.
Les mêmes remarques s'appliquent à la prise de vue : même si elle est toute tactile, Samsung n'ayant pas ajouté de déclencheur pour l'appareil, l'objectif est suffisamment bien placé sur l'arrière de la coque pour ne pas gêner lors de la capture des clichés.
L?écran
Comique de répétition ? Eh non, on voudrait bien, mais on ne peut pas. Non, l?écran du Galaxy S3 Mini est loin, très loin d?être celui du Galaxy S3 en plus petit. Dès le premier allumage, cela saute aux yeux : certes, c'est un écran Super AMOLED, mais si on le compare aux dalles actuelles, l'ensemble est nettement moins plaisant. Déjà, adieu la belle promesse des noirs vraiment noirs que nous faisait déjà Samsung avec le Galaxy S2. Sur le Mini, les tons sombres ne sont pas vraiment sombres, plus pâles que ce à quoi nous a habitués le constructeur. C'est déstabilisant dans la mesure où ce dernier semblait avoir fait de son Mini un véritable petit S3, à savoir un smartphone sans compromis, simplement plus petit. Premier allumage et on sait déjà que ce n'est pas le cas : ça commence mal.
En plus de cet effet de « voile », très léger, entendons-nous bien, mais présent tout de même, ajoutons aux griefs la faible résolution de l?écran de l'appareil. 480 x 800 pixels, c'est tout ce que vous aurez. C'est très loin des 1280 x 720 pixels qui sont devenus la norme haut de gamme de 2012. Dites-vous qu?à côté, HTC propose un One S, avec une dalle de 4,3 pouces, sorti il y a déjà quelques temps et défini en 540 x 960 pixels et Acer un CloudMobile de 4,3 pouces aussi défini en 1280 x 720 pixels. Tout cela sans parler du Galaxy S2, qui a la même résolution que ce S3 Mini? et qui est sorti il y a plus d'un an et demi maintenant. Pour un modèle qui s'affiche comme la version comprimée du fer de lance de la marque, c'est très décevant.
Du coup, on n'a pas l'impression d'avoir le smartphone que l'on souhaiterait trouver, mais plutôt de faire un bond en arrière dans le temps. C'est comme si Samsung avait voulu faire entrer un Galaxy S2 dans un moule de Galaxy S3, en réduisant pas mal de caractéristiques au passage, comme le processeur ou le capteur photo. Est-ce vraiment ce smartphone sous-équipé que l'on propose comme un produit premium vendu 399 ? ? Sans être entrés dans le test de la partie logicielle, on a déjà du mal à le croire? et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Système d'exploitation (OS) + Interface utilisateur : TouchWiz et Android 4.1
Le Galaxy S3 Mini a eu le droit à une version presque complète de TouchWiz UX version « Nature », à savoir l'interface du Galaxy S3 et du Galaxy Note 2. Nuancer notre propos avec un « presque » est peut-être un peu fort cela dit : dans l'interface, la seule différence constatée est l'absence d'un mouvement pour prendre les captures d?écran. Rien de dramatique donc, vous vous en passerez très bien au quotidien. La suite applicative, elle, est différente, nous y reviendrons.
Mais d'abord, parlons un peu de TouchWiz. Comme Sense du côté de HTC, TouchWiz, ce n'est pas Android. Enfin si, c'est Android, mais tellement modifié que le système n'a plus grand-chose à voir avec la version proposée par Google. Samsung a changé les icônes, les fonctionnalités, la manière de naviguer dans les menus... bref, à première vue, vous n'aurez d'Android que les applications Google et le Play Store. C'est déjà pas mal en soi et c'est souvent ce qui amène à l'achat d'un Android phone : la suite applicative du géant de la recherche est parfaitement intégrée au système. En entrant votre compte Google lors du premier allumage, vous synchronisez à la fois vos mails, vos contacts, vos calendriers, vos photos sur Picasa ou encore vos documents Google Docs. Tout ce petit monde est commun à tous les téléphones Android et il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas bien sur le Galaxy S3 Mini.
Et pourtant. Depuis des années maintenant que nous testons des smartphones, nous n'avons jamais constaté autant de bugs avec la suite applicative Google. Fréquemment, entre 5 et 6 fois par jour, une application native va planter sous vos yeux sans que vous ne puissiez rien faire d'autre que valider cet état de fait. « Ok », vous n'avez pas le choix. SMS, appareil photo, Google Maps, toutes sont affectées par ce problème que nous n'avons jamais pu réussir à reproduire à la demande ? c'est aléatoire.
En plus, cela faisait aussi longtemps que nous n'avions pas eu autant de problème de synchronisation avec Gmail. C'est bien simple : nous avons mis côte à côte 3 appareils Android, connectés au même Wi-Fi et au même compte Google. La synchronisation en tâche de fond était activée sur les trois modèles. À la réception d'un mail constatée sur Gmail.com depuis un ordinateur, il ne fallait pas plus de 10 secondes au Samsung Galaxy Note et au HTC One S pour recevoir le courrier. Pendant ce temps-là le Galaxy S3 Mini moulinait, moulinait. Fin du suspens : parfois le compte Gmail ne se synchronise tout simplement pas, parfois, il lui faut 15 minutes pour notifier l'utilisateur qu'un message est arrivé. C'est particulièrement notable quand vous perdez le réseau, dans le métro ou au cinéma et que vous vous reconnectez : un smartphone Android lambda récupèrera les messages, le Galaxy S3 Mini attendra? quoi ? On ne sait pas trop.
Nous pensons à la rédaction que le logiciel embarqué dans le Galaxy S3 Mini n'a pas reçu toute l'attention qu'il aurait dû recevoir. À la place, Samsung a pu au hasard porter la ROM Android 4.1 prévue pour le Galaxy S3, bien populaire, en l'arrangeant un peu par-ci par-là. Comment a-t-on pu arriver à cette conclusion ? C'est en regardant les proportions de plusieurs écrans intégrés dans Touchwiz. Par exemple, quand vous configurez pour la première fois votre smartphone, vous ne verrez pas à l?écran le bouton « suivant ». Au lieu de redimensionner la fenêtre, Samsung a ajouté une flèche peu esthétique pour descendre en bas des pages.
De même, le cadre de saisie du texte dans l'application SMS est disproportionné par rapport à l?écran. Il masque le fil de conversation à 90%, mais pas complètement : d?habitude, voir le précédent SMS est très pratique. Là, on a l'idée, mais son application n'a aucun sens.
Intérêt limité de la prévisualisation des SMS, options de partage mal proportionnées?
Et pourtant, quand on n'est pas gênés par ces problèmes, TouchWiz est toujours une interface très agréable à utiliser ! Fluide, intuitive, bien fichue, il n'y a rien à redire sur les idées de Samsung en matière d'ergonomie. Si au début d'Android, il était de bon ton de critiquer le constructeur pour ses interfaces lourdes et « flashy », il faut savoir aujourd?hui que TouchWiz est une ROM de référence.
L?écran de déverrouillage vous permettra de lancer directement des applications, dont le fameux Google Now qui vous suivra à la trace pour vous donner les informations dont vous avez besoin. Vous passez devant un cinéma ? Google Now devrait connaître ses horaires. Vous êtes au bureau ? Google Now vous dira combien de temps vous passerez dans votre voiture ce soir. Météo, résultats sportifs de vos équipes préférées, l'application sait tout et se montre très souvent pertinente.
Samsung, de son côté, n'a pas oublié son « Siri Like », le bien nommé S Voice. Comme sur le Galaxy S3 ou le Galaxy Note 2, il se déclenche en appuyant deux fois sur le bouton « Home » et comme sur les deux grands frères, il ne faut pas trop compter dessus. La reconnaissance vocale n'est pas mauvaise, mais l'interprétation des commandes laisse souvent à désirer. On l'utilisera plutôt dans des conditions de flemme extrême, le soir dans le lit pour programmer le réveil du lendemain matin les yeux fermés. Et on dira plutôt un « alarme huit heure trente » qu'un « peux-tu mettre mon alarme à huit heure et demi s?teuplait ? » qui risquerait de tout faire sauf vous réveiller.
Vous retrouverez également les autres éléments de la suite maintenant classique proposée par le constructeur : un enregistreur, le fameux Flipboard, le logiciel de messagerie instantanée ChatON, que personne n'utilise, ou encore un petit carnet de notes et un explorateur de fichiers. Le fameux S Calendrier fait son grand retour en petit et vous permettra en un clin d??il, sur une jolie interface, de voir vos rendez-vous de la semaine, du mois ou de la journée et d'en ajouter de nouveaux. Au rang des regrets, il manque l'offre Dropbox de 50 Go gratuits que Samsung réserve aux modèles plus haut de gamme ou encore, un simple éditeur de documents Office. D?habitude, une suite bureautique est incluse : certes, cela n'a que peu d'intérêt côté édition, mais c'est toujours pratique quand vous voulez simplement consulter un document dans l'urgence.
Les mouvements tactiles et les petits gadgets du Galaxy S3 sont aussi au rendez-vous : retournez le smartphone pour couper le son, portez-le à l'oreille quand vous êtes sur la fiche d'un contact pour l'appeler. La veille intelligente fera en sorte de ne pas éteindre l'appareil s'il détecte que vous le regardez. Attention, tout cela consomme quand même un peu plus de batterie que d?habitude, mais vous auriez tort de vous en priver : ces petites choses qui rendent plus agréable l'utilisation d'un smartphone font la différence entre deux modèles à l?heure du choix. Si l'on parle enfin widgets, vous retrouverez aussi la même chose que sur les grands. Album photo interactif, météo, horloge, la bourse, ou encore les widgets dédiés à Flipboard ou au réveil.
Un petit mot cela dit avant de conclure cette partie : Samsung a toujours corrigé ses erreurs après la sortie des modèles. Tous les bugs et défauts dramatiques que nous avons constatés sur notre exemplaire, pourtant commercial, pourraient être corrigés d'ici quelques semaines, une fois que les utilisateurs se seront fait entendre. Nous ne pouvions éviter de vous en parler car cela aurait été malhonnête, mais tous les problèmes qui sont liés aux logiciels ont une chance de ne plus exister à terme. Plus l'adoption d'un modèle est large, plus Samsung sera réactif.
OS : Réactivité de système d'exploitation et de l'interface utilisateur
Après ces paragraphes qui nous ont laissé un goût amer, nous ne pouvons que reconnaître que TouchWiz sur Android 4.1 est un exemple de réactivité. Le système d'exploitation remanié par Samsung bouge au rythme de vos doigts, les menus apparaissent instantanément à la pression d'un élément à l?écran, bref, c'est du tout bon. Les widgets sont fluides et malgré le processeur en retrait par rapport à ce que Samsung propose d?habitude dans le haut de gamme, on a du mal à mettre en défaut l'interface proposée par le constructeur. Même le mode « PIP » fonctionne à merveille : vous pourrez regarder une vignette d'une vidéo tout en continuant à utiliser votre smartphone. Tout cela est géré sans le moindre problème. On notera juste un petit délai avec le bouton physique : le retour à l?écran d'accueil n'est pas instantané, mais rien qui ne devrait vous gêner outre mesure.
De même, la réactivité dans les applications est plutôt bonne. La navigation sur internet, par exemple, est fluide, les sites se chargeant en moins de 5 ou 6 secondes en 3G+ s'ils ne sont pas en cache, moins si vous les avez déjà consultés. Chrome pour Android est installé par défaut sur Android 4.1 avec TouchWiz : vous aurez donc vite fait de le préférer au navigateur natif. Il sera en revanche impossible de lire un site en Flash : comme vous le savez peut-être, Adobe a arrêté le développement de son plug-in à partir d'Android 4.0.
Du côté du GPS, nos différents tests n'ont pas été très concluants : il aura fallu une minute à Google Maps pour nous localiser avec précision dans une voiture en mouvement, presque 10 secondes pour la même opération dans nos locaux ? sans que la précision soit excellente. Quand vous cherchez votre direction dans la rue, le temps d'attente pour une synchronisation est donc plutôt long. Activer la détection par réseau Wi-Fi en plus de la détection GPS est une solution mais gare à la consommation de batterie si vous n'avez pas prévu de chargeur en déplacement !
Plus d'une minute pour avoir un peu de précision
Sur la première image, nous étions où se trouve l?étoile. Sur la seconde, nous étions dans la rue du Faubourg Saint-Antoine.
Téléphonie et qualité d?écoute
Android et Samsung, c'est peut-être le duo idéal pour tout ce qui est communication. Le Galaxy S3 Mini ne fait pas exception à la règle ? et tant mieux ! Par quoi commencer ? Prenez simplement le geste qui vous permet d'appeler ou d'envoyer un SMS à un contact en balayant son nom de votre doigt vers la droite ou la gauche dans n'importe quel menu : l'essayer, c'est l'adopter. Cette petite fonction incroyable vous évitera de nombreuses minutes de recherche si vous êtes du genre à utiliser votre historique pour rappeler vos contacts plutôt que votre carnet.
La numérotation intelligente est elle aussi présente : que ce soit dans l'application Téléphone ou au moment où vous saisissez le numéro d'un contact pour un SMS, vous pouvez simplement tapoter les premières lettres de son prénom sur un clavier alphanumérique et il vous retrouvera le contact. Pas assez clair ? Prenons un exemple : si vous cherchez à appeler votre mère enregistrée à « Maman », il vous suffira de taper « 62 » sur le clavier virtuel de Galaxy S3 Mini pour qu'il comprenne quel contact vous cherchez. Si en plus vous appelez votre mère souvent, elle passera à terme avant les autres personnes dont le nom commence par « Ma ». Encore une fois, cela n'a rien de révolutionnaire, mais c'est difficile de s'en passer une fois l?habitude prise.
Côté écoute en elle-même, on est très loin d'un HTC 8X sous Windows Phone 8, qui nous avait fait forte impression, mais cela reste correct ? dans la moyenne de ce que l'on peut attendre d'un smartphone, pas génial, mais pas dramatique. Testée à la rédaction sur le réseau Sosh (Orange), la qualité de transmission est, elle, très bonne. Notez enfin que la réactivité du smartphone pour afficher les menus en communication ou éteindre l?écran à l'oreille grâce au capteur de proximité est exceptionnelle. Vous ne pesterez jamais contre un écran éteint si vous voulez interagir avec l'engin pour une raison ou une autre.
Capture photo et vidéo
L'appareil photo du Galaxy S3 Mini est équipé d'un capteur de 5 mégapixels : c'est peu, si on le compare à la norme actuelle. Le milieu de gamme a tendance à passer massivement au 8 mégapixels, et le haut de gamme atteint les cimes des 12 à 13 mégapixels. Si l'on pouvait déjà faire de jolis clichés avec un Galaxy S2, ce sera un peu plus compliqué d'arriver à quelque chose d'intéressant avec un Galaxy S3 Mini.
En situation normale, en intérieur par exemple, les photos saturent très vite : si la luminosité n'est pas optimale, vous aurez une image qui tendra nettement à pixéliser. On peut aujourd?hui réussir à faire des photos avec un smartphone qui auraient très bien pu être prises avec un appareil compact ? malheureusement les clichés du Galaxy S3 Mini ne tromperont personne. On voit bien que le grain, la luminosité aléatoire et le rendu des couleurs un peu blafard viennent d'un portable. Evidemment, il pourra vous contenter pour prendre des photos de vos amis en soirée ou de rapides clichés de vacances, mais n'espérez pas capter de beaux souvenirs avec cet appareil. On regrette vraiment que Samsung n'ait pas remis le même capteur que sur le Galaxy S2, qui a pourtant plus d'un an maintenant.
Photos prises depuis le Samsung Galaxy S3 Mini [cliquez pour agrandir]
Les mêmes remarques s'appliquent à la webcam frontale : nous sommes dans la régression alors que l'on attendait une progression. Le Galaxy S2 était équipé d'une webcam de 2 mégapixels, permettant de faire des chats vidéo en Wi-Fi par Google Talk dans une qualité très correcte. On a sur le Galaxy S3 Mini un engin de 0,3 mégapixels qui réduira votre bouille en une bouillie de pixels. À la limite, si votre correspondant est sur un smartphone, cela passera, s'il vous admire par Google Talk sur son ordinateur, cela risque d?être plus problématique.
La capture vidéo n'a rien de révolutionnaire : vous pourrez prendre des fichiers animés en 720p à 30 fps, contre du 1080p à 30 fps sur le Galaxy S2 et sur à peu près tous les smartphones modernes. N'allons pas trop loin tout de même : la qualité de la capture reste très correcte pour un engin d'appoint qui, même si l'on va chercher dans le haut de gamme, ne permet pas de réaliser des chefs d??uvres du septième art. Disons que l'on ne va pas en vouloir au Galaxy S3 Mini de ne pas faire une excellente prestation quand le reste du marché ne propose pas non plus de la grande qualité.
Lecture multimédia (photos/vidéos/son)
Il y a un an, le Galaxy S2 faisait figure de Messie sur le marché du smartphone Android, notamment parce qu'il était le premier à décoder nativement des fichiers 1080p high-profile, transformant l'appareil en véritable lecteur multimédia. Depuis, Samsung a toujours été un très bon élève, équipant ses smartphones des meilleurs codecs développés en interne. Dans la plupart des cas, si vous achetez un Samsung haut de gamme, vous savez que vous pourrez y aller les yeux fermés avec vos fichiers vidéo. Malheureusement, cette définition idyllique ne s'applique pas au Galaxy S3 Mini, même si ce n'est pas dramatique.
Le processeur embarqué n'est pas un Samsung comme sur les modèles haut de gamme, mais un engin peu musclé, que l'on trouve principalement sur l'entrée et le milieu de gamme. Pourtant, avec les bons codecs, ce ST-Ericsson U8420 aurait de quoi décoder les vidéos les plus exotiques : à croire que Samsung a préféré laisser ce privilège aux smartphones haut de gamme. Oubliez donc le 1080p high profile de manière native : le smartphone ne saura pas lire la piste sonore ou la vidéo aura tendance à se désynchroniser avec l'audio. Un .avi en DivX passe très bien la plupart du temps ? après tout, c'est peut-être votre meilleur choix pour un écran de cette définition. L'application officielle lira également les sous-titres au format .srt : un excellent point.
Cela dit, c'est en utilisant le smartphone pour écrire cette partie consacrée au multimédia que nous avons vu les limites de la mémoire interne. 8 Go sur le papier, c'est en fait 4,4 Go utilisables en pratique. Quand nous avons branché le smartphone la première fois, après avoir installé quelques applications (mais aucun jeu), il ne nous restait déjà plus que 3,57 Go. Autrement dit, si vous mettez un peu de musique et quelques films, l'espace sera vite saturé et vous ne pourrez plus installer d'application. Nous vous conseillons donc de vous équiper d'une carte microSD en plus. Faites attention : vous ne pourrez pas changer vos fichiers à la volée en mettant la carte dans un lecteur sans éteindre le smartphone, Samsung ayant eu l'idée géniale de mettre le port? sous la batterie !
En revanche, le lecteur MP3 est une excellente surprise. Non, les écouteurs Samsung n'ont pas progressé depuis bien longtemps et sont toujours l'une des pires choses que l'on puisse insérer dans ses oreilles : c'est bien du lecteur virtuel que nous parlons. Fidèle à ses traditions, Samsung a proposé un lecteur maison tout à fait convenable, rapide, fonctionnel et plutôt joli. Il vous permettra de lire des morceaux depuis vos appareils connectés et de transmettre un flux audio si votre installation le permet. Le plus impressionnant reste qu'il lit sans problème les fichiers .flac lossless, si l'encodage n'est pas trop qualitatif. Un fichier de 30 Mo à 835 kb/s passera par exemple sans problème. Le problème de la place disponible devrait encore rapidement se poser cela dit?
On aurait du mal à trouver quoi que ce soit à dire sur la galerie Samsung. Bridé dans sa créativité à la suite des procès l'opposant à Apple, le Coréen est revenu à la simplicité extrême : une liste d'albums carrés sur fond noir. Touchez l'un d'entre eux, les photos apparaissent. On notera la possibilité de partager les photos avec toutes les applications pouvant en avoir besoin. Oubliez en revanche toute la suite Samsung qui permet, sur les autres modèles, d?éditer des photos ou des vidéos : elle est absente de cette ROM, sûrement à cause des limitations techniques du processeur qui peinerait à appliquer des filtres dynamiques sur les photos ou à compiler le rendu des vidéos.
Côté jeux vidéo, si vous aimez le divertissement tactile? prenez un smartphone avec un écran plus grand. On aurait du mal à conseiller aux joueurs un engin avec une résolution qui n'est pas au top et un processeur qui équipe l'entrée et le milieu de gamme. Certes, Angry Birds tournera sans problème, de même que la plupart des jeux seront supportés par le processeur Mali 400, maintenant bien démocratisé. C'est côté processeur que ça devrait un peu plus batailler et poser des problèmes de compatibilité insoupçonnés : nous avons essayé Dark Meadow par exemple et même si le Play Store nous a laissé télécharger le gigaoctet de données, rien à faire, il ne s'est jamais lancé.
Conclusion
N'achetez pas le Galaxy S3 Mini à 399 ?. On ne sait pas trop ce que Samsung a voulu faire avec cet appareil pas vraiment fini du côté logiciel, pas du tout haut de gamme côté matériel et qui pourtant, porte les promesses du fer de lance de la marque. Enfin, si, on sait très bien ce que Samsung a voulu faire : vendre la marque Galaxy S3 un poil moins cher en faisant croire que le même flacon renfermerait la même ivresse. Il n'en est rien et ce modèle n'est qu'une copie du Galaxy S2 dans un corps rabougri de Galaxy S3, moins performante sur plusieurs points que son grand frère sorti il y a maintenant plus d'un an.
Notez cependant que nous n'avons pas écrit « n'achetez pas le Galaxy S3 Mini ». A nos yeux, ce smartphone n'a plus grand-chose de son grand frère, et donc le prix demandé par Samsung est clairement excessif. Un HTC One S, un Sony Xperia U, un Nexus 4 ou un Acer CloudMobile entrent directement en concurrence avec cet engin et le surpassent nettement, soit en tirant le prix vers le bas, soit en proposant des caractéristiques infiniment supérieures. Cela dit, ce smartphone qui n'aurait pas dû tromper son public en s'appelant « Galaxy S3 » n'est objectivement pas mauvais. C'est même un très bon modèle d'entrée ou de milieu de gamme, sûrement le meilleur embarquant cette définition d?écran, cette fluidité d'utilisation, ou tout simplement, Android 4.1. C'est un smartphone que l'on aurait bien vu remplacer les Galaxy Ace 2 par exemple dans les packs opérateurs, entre 29 et 99 ?. A ce prix-là, vous en aurez pour votre argent et vous saurez ce que vous achetez.
Il faut reconnaître que nous avons voulu tenter, dans ce test, de prendre Samsung à son propre jeu : ils font croire à leurs clients que leur produit est un modèle comparable au diamant de leur gamme ? Très bien, nous l'avons testé avec cet argument en tête et nous nous sommes aperçus qu'il ne rattrapait même pas le fer de lance de l'année précédente ? et ne valait vraiment pas son prix nu. Si ce modèle nous avait été présenté comme un smartphone milieu de gamme traditionnel, notre verdict aurait peut-être été moins dur. Grattez avec nous la couche marketing qui enrobe ce modèle, trouvez-le à bon prix et vous ne serez sûrement pas déçus. Mais en l?état, dans cette conclusion, c'est bien le Galaxy S3 en petit que nous jugeons, vendu à peine 70 ? de moins que l'excellent smartphone dont il se veut l?héritier.
Note : 65/100
Les plus :
? La prise en main agréable, la taille d'un Galaxy S2, les courbes d'un Galaxy S3
? Le lecteur MP3
? Android 4.1 et TouchWiz : fluidité et ergonomie sont au rendez-vous
? Les mouvements tactiles, les applications dédiées à la communication : un régal
? Le bouton physique central : Samsung continue à ne pas écouter Google pour construire ses smartphones et beaucoup apprécieront ce format
Les moins :
? L?écran vraiment pas au top
? Le prix nu
? L'absence de diode de notification
? Les 8 Go de stockage
? Les bugs de l'interface, des applications Google
? L'appareil photo
? L'impression que Samsung n'a pas du tout peaufiné le modèle comme les autres de la gamme « Galaxy S »
? La déception : penser avoir un Galaxy S3 en petit, se retrouver avec un smartphone entrée/milieu de gamme
Test réalisé par Julien Cadot
Date de publication : 29/11/2012.