Nous ne vous apprendrons sans doute rien en vous disant que le Samsung Galaxy S3 a connu un succès colossal. Mieux, il s'agit ni plus ni moins que du smartphone Android le plus vendu de tous les temps. Il s'est en effet écoulé à plus de 50 millions d'exemplaires en un an. Vous l'aurez compris, son successeur, le Galaxy S4, se voit confier une écrasante responsabilité. Rien d?étonnant donc à ce que Samsung ait pris très peu de risque pour le lancement de ce smartphone, tant pour ce qui est du design que de la fiche technique. Nous reviendrons plus longuement sur le premier point, mais vous devez déjà sans doute savoir que le design du Galaxy S4 est trop proche de celui de son prédécesseur. Les dimensions sont également assez proches, avec 137 x 69,8 x 7,9 mm et 130 grammes pour le nouveau venu. Pour ce qui est des caractéristiques techniques, le dernier-né du constructeur sud-coréen s'aligne sur ses concurrents haut de gamme.
Il dispose donc d'un écran Super Amoled de 4,99 pouces, avec une résolution Full HD 1080p (1920 x 1080 pixels) si tendance en ce moment. Cela donne une densité de pixels par pouce assez délirante avec un score de 441. Les entrailles de l'appareil battent au rythme d'un chipset quadruple c'ur Qualcomm Snapdragon 600 (APQ8064T), dont les processeurs Krait 300 sont cadencés à 1,9 GHz et épaulé par 2 Go de mémoire vive (RAM). Pour la gestion des ressources graphiques, c'est une puce (GPU) Adreno 320 qui est à l??uvre. Pour diriger cet orchestre, on retrouve la toute dernière version d'Android (à date), la 4.2.2 Jelly Bean. Comme toujours, le constructeur a rajouté TouchWiz, sa propre interface utilisateur. Samsung entend se différencier de la concurrence en proposant un grand nombre de fonctionnalités basées par exemple sur les mouvements des yeux et sur des gestes. Nous y reviendrons plus loin dans le test.
Côté multimédia, la prise de photos et de vidéos est confiée à un capteur photo principal de 13 mégapixels, capable de prendre des photos dans une résolution maximale de 4128 x 3096 pixels, et de filmer en Full HD 1080p. Le smartphone dispose également d'un capteur photo frontal de 2,1 mégapixels, capable, lui aussi, de filmer en Full HD 1080p.
Le smartphone affiche également complet en matière de connectivités et de compatibilités avec les réseaux. Il est d'emblée paré pour la 4G française, la 3G+ Dual Carrier (DC-HSDPA 42 Mbps), le Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, le Wi-Fi hotspot, le Wi-Fi Direct, le DLNA, le Bluetooth 4.0 (AD2P), le GPS (A-GPS) et même le NFC. La sortie audio-vidéo est assurée par un connecteur MHL qui se confond avec le connecteur microUSB.
Contenu de la boite du smartphone
Sans surprise, le pack dans lequel est fourni le Galaxy S4 se révèle assez chiche en accessoires pour un appareil aussi haut de gamme. Il comporte néanmoins l'essentiel, à savoir :
? Un Samsung Galaxy S4
? Une batterie 2600 mAh
? Un kit mains libres stéréo filaire
? Des embouts de rechange pour le casque stéréo
? Un câble microUSB
? Un chargeur secteur
? Le manuel de démarrage rapide
Malgré la présence d'un port microSD, le constructeur ne fournit pas de carte mémoire, ce n'est en aucun cas un défaut dans la mesure où le smartphone embarque au moins 16 Go de mémoire interne.
On remarque également que Samsung a changé ses habitudes pour la boite du smartphone. Toujours en carton, cette dernière abandonne ses habituelles couleurs noire ou blanche. Comme vous pouvez le voir sur les photos, elle se pare désormais d'un motif qui imite le bois. Cela aurait pu paraître « cheap » au possible, mais ce n'est pas le cas. Cette idée donne même une petite touche de fraîcheur bienvenue au package. Même si nous serons tous d'accord pour dire qu'il ne s'agit au final que d'un détail qui n'est pas de nature à déclencher ou annuler à lui seul un achat.
Toutefois, nous apprécions tout de même la démarche du constructeur coréen car le décor bois de la boîte n'est pas là que pour épater la galerie. Comme il est précisé sur le package, l'emballage est réalisé à partir de papier 100% recyclé et imprimé avec de l'encre à base d?huile de soja. Cette boite est donc totalement recyclable. Il ne s'agit pas là d'une première dans la mesure où d'autres constructeurs tels que HTC, depuis l'année dernière, ou Nokia, bien avant encore, proposent eux aussi de telles boites complètement recyclables. Mais, c'est la première fois (à notre connaissance) qu'une telle initiative porte sur un modèle appelé à s?écouler à des dizaines de millions d'exemplaires.
Design
Les mois précédents l'annonce officielle de ce Galaxy S4 ont vu fleurir de nombreuses rumeurs concernant son design. Certaines affirmaient que le constructeur allait totalement revoir sa copie, d'autres évoquaient une coque faite de matériaux nobles comme le verre ou l'aluminium. Mais au final, rien de tout ça. Samsung avait annoncé en dévoilant le Galaxy S3 en avril 2012 que ce design serait là pour plusieurs années. Le constructeur a prouvé qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air en lançant une véritable flopée de smartphones Android arborant ce même look depuis avec les Galaxy S3 Mini, Galaxy Express, Galaxy Premier, Galaxy Note 2, Galaxy Grand, etc.
Il a donc décidé de ne pas s'arrêter en si bon chemin puisque le Galaxy S4 propose lui aussi une philosophie de design très proche. Toutefois, le constructeur a tout de même pris soin d'apporter quelques petites modifications. De prime abord, lorsqu'on découvre le S4 sans avoir le S3 à portée de main, on se dit que le look est le même. Puis, en l'observant d'un peu plus près, son design nous a semblés un peu plus séduisant. Évidemment, il s'agit là d'un paramètre fort peu objectif puisqu'il dépend entièrement des goûts de chacun. En revanche, il est tout à fait objectif de dire que le constructeur coréen a cassé les rondeurs que l'on trouvait en haut et en bas de l'appareil, avec des lignes nettement moins courbées. Sur le nouveau venu, seuls les angles gardent la rondeur si caractéristique.
Vous l'aurez compris, ce changement minime sur le papier n'est pas pour nous déplaire, loin s'en faut. Contrairement à son prédécesseur, le Galaxy S4 dégage une sobriété qui devrait plaire au plus grand nombre. Ce choix se retrouve également dans celui des coloris disponibles au lancement. Alors que le Galaxy S3 est sorti en blanc et dans un bleu surprenant, le Galaxy S4 se recentre lui sur les classiques : le blanc et le noir.
Pour la coque, Samsung persiste et signe : malgré les critiques qui ont fusé tout au long de l'année. Le coréen a une fois de plus opté pour du plastique polycarbonate. Il faut dire que les ventes colossales du Galaxy S3, lui aussi en plastique, n'ont pas vraiment dû inciter le constructeur à revoir sa copie. La différence la plus notable entre l'ancien et le nouveau modèle est à aller chercher du côté du contour qui est en imitation alumiunium. Mais il a tout de même fait un effort en dotant son nouveau Galaxy S4 d'un contour en aluminium ! Ce matériau occupe tout le pourtour de l'appareil. Il donne incontestablement un peu plus de cachet à l'ensemble, même si ce n'est pas encore la panacée de ce point de vue.
Enfin, signalons également qu'un discret motif en croisillon s'est invité sur la coque des deux versions (noire et blanche). Invisible de loin, il apparaît à mesure que l'on se rapproche du smartphone. La perception de ce motif varie aussi en fonction de la lumière.
Prise en main et ergonomie
Comme nous l'avons vu dans la précédente partie, Samsung a apporté de légers changements dans le design de l'appareil, ce qui a tout de même permis d'impacter assez significativement la perception, désormais plus classique du Galaxy S4. Pour ce qui est de la prise en main, les modifications sont tout aussi légères. Affichant des dimensions de 136,6 x 69,8 x 7,9 mm pour un poids de 130 grammes, le S4 est à peu de choses près identiques au S3 et ses 136,6 x 70,6 x 8,6 mm pour 133 grammes. Le nouveau venu est donc à peine moins large et moins épais que son prédécesseur, avec seulement trois grammes en moins sur la balance. Et pourtant, à notre grand étonnement, la différence est clairement perceptible lorsqu'on prend les appareils en main à tour de rôle.
Le Galaxy S4 apparaît alors comme étant notablement plus léger, tout en profitant d'une prise en main plus agréable et plus sûre que celle de son aîné. Cet état de fait est certainement à mettre à l'actif des bords un peu moins évasés de l'appareil.
Pour le reste, les boutons sont situés au même endroit que sur le Galaxy S3, et donc que sur le Galaxy S2 avant lui. Les fidèles de la gamme Galaxy S ne seront donc pas dépaysés. De même, on retrouve également la même disposition des touches sous l?écran sur la face avant. Samsung n'a pas cédé aux sirènes des écrans virtuels directement dans l'interface. Il a reconduit son schéma habituel qui consiste à proposer une touche mécanique pour le bouton central « Home » et deux touches sensitives de part et d'autre de ce bouton principal, notamment pour revenir en arrière dans l'interface ou pour faire apparaître les options. Le seul reproche que nous ferons vient du bouton Home dont nous n'avons pas vraiment apprécié la courbe et la texture qui renvoient une impression moins qualitative que le reste.
Pour ce qui est de l'ergonomie de l'ensemble, saluons le fait que le smartphone garde le même ordre de compacité que son prédécesseur malgré la présence d'un écran plus grand. De fait, l'ergonomie ne change pas du tout entre les deux modèles. Si vous avez déjà eu un Galaxy S3 entre les mains, vous savez précisément à quoi vous attendre. Pour les autres, sachez que le rayon d'action du pouce devrait vous permettre de manipuler le Galaxy S4 à une main pour la plupart des actions, pour peu que vos doigts ne soient pas trop courts.
Système d'exploitation (OS) : Android 4.2 Jelly Bean
À l'exception notable de ses deux premiers smartphones Android, les Galaxy et Galaxy Spica, Samsung a toujours mis un point d'honneur à proposer sa propre interface utilisateur sur ses mobiles embarquant le système d'exploitation de Google depuis 2009. Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que ce Galaxy S4 arbore lui aussi une telle interface utilisateur maison. Après TouchWiz Nature UX, inauguré sur le Galaxy S3 l'année dernière, on retrouve assez logiquement TouchWiz Nature UX 2 dans le Galaxy S4. Nous y reviendrons dans quelques instants, car avant de nous intéresser à la surcouche rajoutée par le constructeur, intéressons-nous tout d'abord au système d'exploitation.
Il s'agit d'Android 4.2.2 Jelly Bean. C'est assez étonnant dans la mesure où cette version du système d'exploitation de Google est encore assez récente, et de fait présente uniquement dans les smartphones Nexus de Google, lui-même à l'heure où nous écrivons ces lignes. Actuellement, c'est plutôt la 4.1 Jelly Bean que l'on trouve sur tous les mobiles concurrents sortis plus ou moins récemment, comme le HTC One, le Sony Xperia Z, ou les Optimus G et G Pro de LG.
Cet état de fait ravira celles et ceux d'entre vous qui sont très à cheval sur les mises à jour et les numéros de version. Mais concrètement, force est de constater que cela ne change pas grand chose dans le cas présent. L'interface graphique du TouchWiz du constructeur recouvre en effet l'écrasante majorité de celle d'Android, de sorte que les améliorations et les différences apportées par la version 4.2 par rapport à la version 4.1 sont indiscernables. Surtout que, comme nous le verrons plus loin, l'une des principales fonctionnalités de cette version 4.2 (Photo Sphere) est totalement absente du Galaxy S4 français alors qu'elle semble présente dans les versions anglo-saxonnes. Nous y reviendrons dans la partie réservée aux fonctions photographiques. Même chose pour la réactivité accrue de la version 4.2 qui ne saute pas franchement aux yeux sur le Galaxy S4. Là encore, nous développerons ce point un peu plus loin.
Interface Utilisateur (UI) : TouchWiz
Comme toujours chez Samsung, l'interface utilisateur TouchWiz vient se superposer à celle d'Android, de sorte que l'interface graphique du système d'exploitation de Google est presque invisible aux yeux des utilisateurs. TouchWiz est ici présente dans sa version 5.0, estampillée Nature UX 2.0. Elle n?évolue pas beaucoup depuis celle que nous avions pu découvrir sur le Galaxy S3. Sa philosophie reste assez proche de ce que propose Google, avec des écrans d'accueil et un menu des applications. Nous n'allons pas revenir dessus en détail, car cette interface n'a pas vraiment changé depuis un moment. Elle est bien sûr plus jolie, profite de nouveaux effets graphiques, de nouvelles fonctionnalités mineures, de nouveaux widgets Samsung etc. Mais dans l'ensemble, le fonctionnement est identique.
L'un des ajouts les plus intéressants du TouchWiz est à nos yeux le panneau des réglages accessible directement depuis la zone de notifications. On retrouve, comme auparavant, cinq raccourcis pour activer ou désactiver certaines fonctions dans la barre des notifications. Toutefois un nouveau bouton a fait son apparition. Il permet d'accéder à un choix nettement plus large, avec vingt raccourcis au lieu de cinq ! Depuis cet écran, vous pouvez également choisir les cinq raccourcis principaux.
Au rayon des défauts, TouchWiz s'est vraiment bonifié avec le temps et il devient vraiment difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Le seul point qui nous irrite encore grandement vient de la manière dont est géré le multitâche. Pour activer le gestionnaire en question, il faut toujours faire un appui long sur le bouton « Home ». Cela signifie que les utilisateurs férus de cette fonction vont toujours perdre de précieuses secondes avant de le voir s'afficher, le smartphone devant dans tous les cas enregistrer la commande « long ». Nous aurions donc préféré un système plus rapide, comme un double appui par exemple sur l'une des touches sensitives. Pour mémoire, Android attribue nativement l'une des trois touches de l'interface de l?OS au multitâche.
Enfin, le Galaxy S4 inaugure également une foule de nouvelles fonctionnalités basées sur les gestes (Air Gestures) et les mouvements, tout en améliorant d'autres déjà aperçus sur son prédécesseur, le Galaxy S3. Le test de cet ensemble très riche nous prend plus de temps que pour le reste, car il y en a vraiment beaucoup. Nous mettrons donc à jour ce test dès que possible afin de les commenter de manière exhaustive.
Le clavier azerty virtuel
À l?heure où les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook ont pris le pouvoir ou que la plupart des forfaits, avec ou sans engagement, disposent de SMS illimités, la qualité du clavier azerty virtuel est clairement devenus un enjeu d'importance pour un smartphone. Évidemment, la donne est un peu faussée sur Android. En effet, contrairement à iOS ou Windows Phone, il est toujours possible pour l'utilisateur d'installer un autre clavier sur l?OS de Google. Mais tout le monde n'ayant pas l'envie de farfouiller dans la boutique d'applications en ligne, ou de payer pour en acheter un, il était important que le Galaxy S4 bénéficie d'emblée d'un bon clavier virtuel. Rassurez-vous c'est bien le cas.
Pour commencer, Samsung a eu la bonne idée de rajouter une rangée de chiffres au-dessus des lettres pour pouvoir y accéder directement sans avoir à effectuer de manipulation. Ce n'est pas une première chez le constructeur, dans la mesure où il avait procédé de la sorte avec les claviers des Galaxy Note, mais cela n'en reste pas moins très pratique.
Pour le reste, le clavier en question est d'une redoutable efficacité. Et pour cause, même si ce n'est pas signalé directement dans le smartphone, on reconnait clairement la patte des auteurs de Swiftkey derrière ce clavier virtuel. Pour mémoire, cette application figure régulièrement à la première place des applications payantes dans la boutique Google Play. On ne la retrouve pas à l'identique dans le Galaxy S4, mais dans une version légèrement modifiée. Outre les touches numériques qui sont agencées comme évoqué plus haut, le système de prédiction est lui aussi un peu différent. Le remplacement des mots est ici désactivé par défaut. C'est d'ailleurs le seul point faible du clavier du Galaxy S4 car lorsqu'on l'active, il s'avère correct mais moins performant que Swiftkey. Avec ce dernier, les prédictions et remplacements s'améliorent au fil du temps. À tel point qu'au bout de quelques jours seulement, elles sont impressionnantes de précision et font gagner beaucoup de temps à l'utilisateur. Sur le Galaxy S4, la partie liée aux prédictions s'avère tout aussi excellente. On peut ici aussi demander au clavier d'aller apprendre les mots les plus utilisés depuis les comptes email, Twitter et Facebook du possesseur du smartphone. En revanche, comme évoqué plus haut, le remplacement automatique est moins précis que via Swiftkey. C'est donc à vous de voir si vous souhaitez l'activer ou pas.
Le clavier virtuel propose aussi un mode d'écrire manuscrite pour celles et ceux qui veulent écrire leurs chiffres et lettres du bout du doigt, ou avec un stylet. Évidemment, l'écran de l'appareil n'embarquant pas de technologie Wacom comme ceux des Galaxy Note, il ne faut pas vous s'attendre à la même précision diabolique avec un stylet (vendu séparément). Le Galaxy S4 n'est tout simplement pas fait pour ça. En revanche, il dispose d'un mode d'écriture à une main assez réussi, qui permet d'entrer du texte simplement en faisant glisser le doigt d'une lettre à une autre. Autre option assez novatrice : la possibilité de passer le clavier virtuel en mode « flottant ». Il est alors un peu plus petit mais peut être placé n'importe où sur l?écran. Pour le reste, il garde toutes ses options et fonctionnalités dans ce mode.
Enfin, avant de conclure cette partie dédiée au clavier, signalons qu'il dispose aussi d'un raccourci pour activer la reconnaissance vocale. Cette dernière est d'excellente qualité et nous nous sommes surpris à dicter de longues phrases, pour un taux de reconnaissance quasi-irréprochable. Seule une diction poussive ou l'utilisation de mots peu connus peut entrainer des soucis dans cette reconnaissance.
Au final, même s'il n'atteint le même niveau d'excellence que le clavier virtuel Swiftkey, celui du Galaxy S4 n'en reste pas moins de très bonne facture. Que ce soit en mode clavier ou en paysage, il assure un très bon confort de frappe et profite de nombreuses fonctionnalités intéressantes. Un quasi sans faute donc.
OS : Réactivité de système d'exploitation et de l'interface utilisateur (1/2)
Lorsqu'il a annoncé en grande pompe son Galaxy S4, Samsung a surtout présenté la version embarquant son propre chipset maison, l?Exynos 5 Octa (GT-I9500). Nous n'allons pas nous étendre ici sur cette version puisque ce n'est pas celle que nous avons reçu en test. D'ailleurs, l'ensemble des Galaxy S4 disponibles pour le lancement en France tourne sous processeur Qualcomm Snapdragon 600 (GT-I9505). Ce point n'a pas manqué de soulever une mini-controverse dans la mesure où certains se sont sentis floués par cette décision, qualifiant ce Galaxy S4 de sous-version.
À ceux là, nous rappellerons deux choses. La première, c'est que bien qu'il soit très récent, ce chipset a d'ores et déjà fait ses preuves puisqu'on le retrouve dans le HTC One et dans le LG Optimus G Pro. Deux smartphones très haut de gamme donc, et qui proposent des performances remarquables. La deuxième chose, celle que nous rabâchons à longueur de test, c'est que les résultats des benchmarks ne sont pas une science exacte, surtout quand on veut les retranscrire en usage réel. Comprenez par là qu'une configuration peut atteindre des scores incroyables dans ces benchmarks et pourtant souffrir d'une réactivité et d'une fluidité moyenne. L'exemple le plus éclatant de cet état de fait a été le LG Optimus 2X. Ce dernier a été le tout premier smartphone double c'ur et il pulvérisait littéralement ses concurrents dans les benchmarks. Pourtant, en utilisation réelle, plusieurs mobiles simplement monoc'ur se montraient plus fluides et plus réactifs. Bref, plus agréables à utiliser.
Pour en revenir au Galaxy S4, vous aurez compris à l?évocation des autres smartphones, comme le HTC One ou le LG Optimus G Pro, que le chipset de Qualcomm est lui aussi une bête de guerre. Ce qui n'est en aucun cas surprenant car, quel que soit le matériel que l'on trouve dans son smartphone, Samsung ne peut pas se permettre de proposer des expériences différentes à ses utilisateurs. Comme évoqué en préambule, les entrailles de l'appareil abritent un chipset quadruple c'ur Snapdragon 600 (APQ8064T), dont les processeurs Krait 300 sont chacun cadencés à 1,9 GHz et épaulé par 2 Go de mémoire vive (RAM). Le tout est assisté par un (GPU) Adreno 320 pour les tâches graphiques.
OS : Réactivité de l?OS / UI + benchmarks (1/2)
Avec une configuration aussi musclée, vous ne serez pas surpris d'apprendre que le Galaxy S4 se révèle à la fois fluide et réactif, plus encore que le Galaxy S3 à sa sortie. Il gère sans l'ombre d'un problème absolument toutes les applications aujourd?hui disponibles, y compris les jeux en 3D les plus aboutis et les plus gourmands en ressources. De plus, Samsung a eu la bonne idée de proposer d'emblée Android 4.2.2 Jelly Bean, la version la plus réactive du système d'exploitation de Google. La navigation dans les menus et les temps d'ouverture des applications sont donc ultra-rapides. Pour le commun des mortels, la réactivité de l'ensemble ne posera donc pas de problème. Néanmoins, il ne faut pas non plus s'attendre à une amélioration flagrante par rapport au Galaxy S3 ou au Galaxy Note 2 de ce point de vue.
Dans le premier jet de ce test, nous vous disions que les puristes maniaques des microlags (comme nous) ne pourraient s'empêcher de remarquer de temps à autres de très légères coupures, notamment lorsque la mémoire vive est saturée. Sauf qu'avant même que nous publiions ce test, Samsung a dégainé une mise à jour qui améliore encore la fluidité et la réactivité de son appareil, éradiquant notamment la plupart des microlags évoqués plus haut. Du coup, seul l'appui sur le bouton « Home » occasionne encore un temps de latence. Il ne s'agit pas d'un lag, mais bien de la manière dont se comporte TouchWiz. Ce n'est pas gênant et l'on s'y fait rapidement. Mais les fous de vitesse ne pourront s'empêcher de remarquer ce léger temps de latence. De même, il arrive parfois que les écrans d'accueil aient besoin de se charger de nouveau quand vous quittez une appli particulièrement gourmande en ressources système. Heureusement, ce rechargement est quasi-instantané et ne gêne en aucun cas l'utilisation. Plus irritant, l'accéléromètre se montre parfois capricieux et l'affichage met régulièrement un peu de temps à basculer.
Précisons également que Samsung a implémenté un mode « Sensibilité accrue » pour son écran, afin qu'il soit utilisable avec des gants. Pourquoi en parler dans la partie sur la réactivité ? Tout simplement parce que nous avons parfois eu l'impression que l'afficheur tactile ne répondait pas toujours de manière aussi rapide et précise que celui de son prédécesseur le Galaxy S3. Mais, depuis que nous avons activé cette option, nous n'avons plus rencontré l'ombre d'un problème de ce point de vue.
Enfin, terminons cette partie du test portant sur la réactivité du Galaxy S4 par quelques benchmarks. Comme évoqué à plusieurs reprises un peu plus haut, nous n'accordons pas vraiment de crédit à ces benchmarks, car ils ne traduisent en aucun cas ce que donnent les appareils en utilisation réelle. Mais certains d'entre vous, amis lecteurs, en êtes tout de même particulièrement friands. Nous créerons une nouvelle partie dans ce test lorsque nous aurons réussi à mettre la main sur la version du S4 embarquant le chipset Samsung Exynos 5 Octa. En attendant, voici les résultats pour celui sous Qualcomm Snapdragon 600.
L?écran ? la finesse d'affichage
Lorsqu'on découvre la fiche technique du Samsung Galaxy S4, on comprend vite que par rapport à son prédécesseur, l'apport n°1 du nouveau venu est à aller chercher du côté de son écran. Si le Galaxy S3 dispose d'un afficheur tactile Super Amoled de 4,8 pouces pour une résolution HD 720p (1280 x 720 pixels), celui du Galaxy S4 atteint les 4,99 pouces pour une résolution Full HD 1080p (1920 x 1080 pixels). Tous les modèles haut de gamme de la concurrence ayant eux aussi dégainé un tel écran Full HD, le sud-coréen était quasiment dans l'obligation de doter son nouveau vaisseau amiral d'une telle caractéristique. Mais de là à dire qu'il n'y en avait pas vraiment besoin, il y a tout de même un gouffre que nous ne franchirons pas? complètement.
Avant de continuer sur l?écran du Galaxy S4 en lui-même, prenons quelques instants pour revenir en arrière dans le temps, au moment du lancement de l'iPhone 4 à l?été 2010. Même si le design de l'appareil avait déjà fuité plusieurs mois auparavant suite à son oubli dans un bar, le monde entier n'en reste pas moins stupéfait au moment de l'annonce, lorsque Apple révèle les caractéristiques du tout premier écran Retina sur un smartphone. Ce mot « Retina » n'est pas un standard et ne s'apparente qu?à un terme commercial, mais il est depuis devenu une référence, ne serait-ce que pour sa densité de 330 pixels par pouce, une première à l?époque. La firme à la pomme s?était appuyée sur cette densité pour dire que l??il humain était incapable de discerner les pixels sur un tel écran lorsque le smartphone est tenu à une distance normale. À l?époque, aucun autre constructeur n'a trouvé à redire sur cette définition, la validant donc implicitement par leur silence.
Pourquoi vous parler de tout cela dans ce test du Galaxy S4 ? Tout simplement parce qu'avec sa définition de 1920 x 1080 pixels sur une dalle de 5 pouces, le dernier-né de Samsung se retrouve avec une densité de pixels par pouce délirante de 441 ! En clair, les pixels seraient donc encore plus indiscernables que sur un écran Retina où ils sont déjà censés être indiscernables? Tout ça pour vous dire que si vous possédez déjà un smartphone doté d'un écran HD 720p, il ne faut pas vous attendre à prendre une claque dans la figure lorsque vous en allumerez un embarquant un afficheur Full HD. Évidemment, du point de vue de la finesse d'affichage, le résultat est tout simplement parfait. Vous aurez beau coller votre nez sur l?écran, vous aurez une migraine avant d'apercevoir le moindre pixel apparent. Si l'on compare avec un Galaxy S3, la différence est facilement perceptible pour toutes les fonctions textuelles comme les livres électroniques, le navigateur Web, la messagerie, etc. Dans l'interface, les plus observateurs remarqueront également que les icones et les polices du système profitent elles aussi de cette résolution accrue.
Au final, même si la finesse d'affichage améliorée ne saute pas aux yeux dans un premier temps, le gain est réel. Il suffit d'ailleurs de repasser ensuite sur un écran « simplement » HD pour s'en rendre compte. Ce dernier ne devient pas inutilisable pour autant, mais la différence est perceptible. Dans tous les cas, vous aurez compris que le saut qualitatif n'est pas aussi flagrant que celui que nous avons connu entre les écrans HD 720p évoqués à l'instant et les WVGA qui équipaient les modèles haut de gamme de 2010 et 2011.
L?écran ? le rendu colorimétrique
Côté rendu, la technologie Amoled a toujours été plébiscitée par le grand public. Toutefois, les puristes et autres professionnels de l'image lui ont toujours préféré le LCD de l'iPhone 5. La principale différence entre les deux tient au respect des couleurs. Ces dernières sont généralement saturées sur les Amoled, afin de flatter la rétine, quitte à ce que cela mène parfois à des aberrations colorimétriques. Toutefois, Samsung n'a eu de cesse de corriger ce défaut. Le constructeur a proposé dès le Galaxy S2 différents modes colorimétriques pour ajuster le rendu aux goûts de chacun. Sur le Galaxy S4, le coréen continue de creuser ce sillon. On retrouve un mode automatique pour optimiser l'affichage, et quatre autres modes « figés ». Parmi eux, un petit nouveau a fait son apparition, le mode « photo professionnelle ». Concrètement, il promet de procurer une image plus naturelle encore que le très bon mode vidéo du Galaxy S3. Dans les faits, nous n'avons pas vraiment réussi à établir de différence notable entre les deux, à l'exception du rouge un peu plus saturé en « photo professionnelle ». Ce qui ne signifie pas qu'ils sont de la poudre aux yeux, loin s'en faut. C'est plutôt que ces deux modes arrivent au même résultat, à savoir de donner à ce Galaxy S4 un rendu qui rivalise clairement avec celui des LCD pour ce qui est de la justesse des couleurs. Un véritable tour de force de la part de Samsung ! Pour ceux d'entre vous qui préfèrent les couleurs saturées à s'en arracher la rétine, habituellement caractéristiques de l?Amoled, il suffit de régler l'affichage sur les modes « Standard », « Dynamique » ou simplement de le laisser en automatique.
Au final, vous aurez compris que l?écran du Samsung Galaxy S4 est une réussite sur toute la ligne. Comme celui de ses prédécesseurs, il fera tourner la tête de la grande majorité des utilisateurs qui apprécient tout particulièrement les couleurs flashy des afficheurs Amoled du constructeur coréen, n'en déplaisent aux puristes de tous bords. La grande nouveauté vient du fait que ces derniers en auront également pour leur argent. À tel point d'ailleurs que le Galaxy S4 n'a pas à rougir de la comparaison avec les références du genre en termes de justesse des couleurs que sont l'iPhone 4 et le HTC One.
Capture photo ? le rendu photographique
Comme pour le reste des autres caractéristiques, Samsung a également veillé à doter son Galaxy S4 d'un capteur photo revu à la hausse, de 13 mégapixels, et donc capable de prendre des photos dans une définition maximale de 4128 x 3096 pixels. Outre cette caractéristique, qui est clairement la plus parlante pour le grand public, le constructeur a également pourvu son nouveau smartphone vedette d'une meilleure ouverture, à f.2.0, contre f2.4 pour le Galaxy S3.
Comme vous le savez sans doute certainement si vous vous intéressez un peu à la photographie, la résolution n'est pas le facteur le plus important quand il s'agit de photo, mobile ou pas d'ailleurs. La qualité du capteur ainsi que le traitement logiciel de l'image sont autrement critiques pour obtenir une belle photo. Pour ce qui est de la résolution, 5 mégapixels suffisent généralement pour la grande majorité des usages. Mais ce n'est pas pour autant que les 13 mégapixels que l'on trouve dans ce Galaxy S4 ou dans les autres smartphones sont inutiles. Nous y reviendrons un peu plus loin.
Avant de nous attarder sur toutes les nouvelles fonctionnalités que l'on trouve dans l'interface de la fonction photo dans la prochaine partie, occupons nous d'abord de la qualité du rendu des photos capturées. Car à quoi bon offrir une batterie de possibilités sur une image bancale à la base ? Toutefois, le suspens n'est pas vraiment insoutenable de ce point de vue, le Galaxy S3 étant déjà le meilleur photophone Android de sa génération, mais il restait à savoir si le constructeur coréen arriverait à faire mieux. Et la réponse est oui !
En fait, les photos prises avec le Galaxy S4 gardent les mêmes qualités que celles capturées avec son ainé. Les couleurs sonnent globalement justes, bien que très légèrement saturées, la balance des blancs est parmi les meilleures sur mobile. Même constat pour les contrastes. Mais ce qui avait vraiment démarqué le Galaxy S3 de ses concurrents, c'est surtout le piqué de ses photos. Samsung a remis le couvert pour son successeur, avec un excellent piqué qui surpasse tous les autres smartphones du marché. Le constructeur a parfaitement géré la montée en gamme de la résolution du capteur puisque celui du Galaxy S4 délivre ce qu'il promet, à savoir davantage de détails sans détériorer la qualité globale de l'image. De ce point de vue, le Galaxy S4 est d'ailleurs le meilleur smartphone du marché à date, et d'assez loin. Le niveau de détails est exceptionnel pour un mobile et les contours restent bien nets lorsque vous zoomez dans la photo après coup.
En condition de basse luminosité, le dernier-né de Samsung s'en sort là encore avec les honneurs. Il ne parvient certes pas à égaler les meilleurs du genre que son le Nokia Lumia 920 ou le HTC One lorsque la lumière est vraiment faible, mais il fait tout de même légèrement mieux que l'iPhone 5. En revanche, il se montre excellent lorsque le flash est activé. Certes, dans cette configuration, il est déconseillé de photographier un sujet à plus de deux mètres. On apprécie (beaucoup) que les prises de vue ne soient jamais brûlées comme c'est souvent le cas avec les produits de la concurrence.
Au final, vous aurez bien compris que Samsung frappe très fort pour ce qui est de la qualité du rendu photographique de son Galaxy S4. Comme évoqué plus haut, ce dernier se pose tout simplement comme le meilleur photophone à date. Ni plus ni moins. Toutefois, notez bien que cette affirmation ne vaut que pour les mobiles sous Android, iOS et Windows Phone. Le Nokia 808 PureView reste encore un cran au dessus avec son capteur de 41 mégapixels qui permet de prendre des photos fabuleuses en termes de niveau de détail. Mais la relative confidentialité de la distribution de cet appareil, couplé au fait qu'il tourne sous un OS mourant, Symbian, font que nous ne le prenons pas en compte.
Capture vidéo ? le rendu
Comme vu dans la partie précédente, Samsung a trouvé le moyen d'améliorer encore la capture photo alors qu'elle était déjà excellente dans le Galaxy S3. Nous nous attendions donc à la même prouesse pour la capture de vidéo. Et bien, sachez que c'est le cas? mais sous certaines conditions seulement.
Si vous filmez de manière classique, le résultat offre un rendu très décent, mais pas forcément meilleur que celui du Galaxy S3. D'une part, la fenêtre de capture vidéo est un peu plus réduite depuis ce Galaxy S4 comparativement à son prédécesseur. Ensuite (et surtout), il n'y a pas de gain visible en termes de niveau de détails. Attention, le Galaxy S3 étant déjà très bon en capture vidéo, le fait que son successeur soit au même niveau que lui est déjà une bonne chose. Entre les deux modèles, il n'y a en effet eu aucun bond technique. La 4K n?étant pas encore à l'ordre du jour chez aucun constructeur (pour l'instant), il n'est pas étonnant de constater que c'est encore dans une résolution maximale Full HD 1080p que le Galaxy S4 permet de filmer, tout comme les Galaxy S3 et Galaxy S2 avant lui. Le smartphone capture en 30 images par seconde, ce qui garantit une belle fluidité à ses productions. La fidélité des couleurs et les contrastes étant au rendez-vous, le Galaxy S4 se place parmi les meilleurs Android pour la capture vidéo.
Nous aurions pu nous arrêter là si nous ne trifouillions pas au fin fond de tous les modes lors de nos tests. Nous avons filmé avec et sans stabilisation pour tester cette fonctionnalité, sans forcément en attendre grand chose. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que ce mode change sensiblement la donne, mais pas de la manière que nous pensions.
En fait, en l'activant, nous avons remarqué que le niveau de détails capturés par le Galaxy S4 augmentait de manière perceptible ! De même, les contrastes, déjà très bons à la base, deviennent carrément excellents. Deux améliorations d'autant plus étonnantes que la stabilisation optique n'est pas censée impacter ces points. Au final, il apparaît donc clairement que le constructeur coréen s'est un peu emmêlé les pinceaux dans les algorithmes de la fonction vidéo du Galaxy S4. Comme pour d'autres soucis présents dans l'interface, celui-ci n'est pas du tout rédhibitoire, car d'une part, une simple mise à jour devrait le solutionner, et d'autre part, la qualité vidéo est déjà très bonne en l?état.
Capture photo/vidéo ? l'interface et ses fonctionnalités (1/2)
Pour la capture photo du Galaxy S4, Samsung a non seulement soigné le fond, grâce à un rendu de haut vol, mais également la forme, à savoir l'interface et les fonctions qu'elle propose. L'interface en question emprunte d'ailleurs beaucoup à celle du Galaxy Camera, le premier appareil photo sous Android sorti par le constructeur coréen il y a quelques mois. Mais il faut un peu de temps pour maîtriser la profusion d'options qui s'offrent à vous.
Les réglages sont rangés dans deux emplacements bien distincts. Le premier prend la forme d'un carrousel qui regroupe les différents modes de prise de vue. Bien qu'assez esthétique, nous n'avons pas trouvé ce carrousel pratique à l'usage lorsqu'il s'agit d'accéder rapidement à l'un des modes. Heureusement, il est possible de changer de vue pour repasser dans une consultation « à plat » de ces différents modes. L'ergonomie devient alors irréprochable. Toutefois, notez qu'une petite notice explicative apparaît à chaque changement de mode en vue carrousel, alors que ce n'est pas le cas dans l'autre vue.
Le constructeur s'est montré particulièrement généreux puisque l'on retrouve pas moins de douze modes différents. Bien sûr, tous n'ont pas la même utilité selon vos besoins. Toutefois, sachez que Samsung semble avoir dressé une sorte de check-list de ce que proposent les smartphones concurrents en matière de mode photographique. Puis, le coréen s'est appliqué à rayer, une par une, les éléments de cette check-list, afin d?être le plus complet possible. On retrouve donc les modes habituels comme « Auto », « Tons riches - HDR », « Panorama », « Meilleures Poses », « Sports » ou encore « Nuit ». Nous n'allons pas les aborder en détail car leurs noms sont évocateurs et il s'agit désormais de classiques sur tous les mobiles haut de gamme.
Nous allons juste nous attarder sur le HDR, car il s'agit tout de même d'une fonctionnalité très importante. Pour mémoire, elle permet de mieux retranscrire une scène aux contrastes marqués, comme une après-midi très ensoleillée ou une journée grise et maussade. Le smartphone prend trois photos avec des expositions très différentes puis les superpose. Il en résulte une image sans zones brulées ou sombres. Pour le Galaxy S4, le résultat du mode HDR est tout à fait probant. Contrairement à certains de ses concurrents, le smartphone de Samsung n'exagère pas les contours dans ce mode. Il en résulte donc une image assez propre si vous avez bien pris le soin de ne pas bouger pendant la prise de vue.
Évoquons aussi la fonction « Dual Shot ». Elle permet d'utiliser le capteur principal et le capteur frontal pour prendre une photo ou une vidéo avec les deux en même temps. L'une vient s'incruster dans l'autre dans une petite vignette dont la taille et la forme sont configurables. Samsung n'est pas le premier à implémenter une telle fonction puisqu'il s'est fait damner le pion par LG qui la propose sur son Optimus G Pro. Mais elle n'en reste pas moins assez novatrice. Quant à savoir si elle est vraiment utile, cela va surtout dépendre de votre usage.
Capture photo/vidéo ? l'interface et ses fonctionnalités (2/2)
On retrouve aussi des modes apparus avec le Galaxy S3, ou d'autres totalement nouveaux :
? Gomme : l'appareil prend plusieurs photos de suite et efface les objets en mouvement afin de récréer une image débarrassée des passants, des véhicules, etc. Le taux de réussite dépend vraiment des mouvements de la scène. Si ces mouvements sont francs et marqués, le résultat est assez impressionnant.
? Beauté : ce mode concerne les portraits et se propose d'améliorer le rendu du visage. Le petit plus intéressant vient ici du fait que l'amélioration est affichée en temps réel sur le sujet à photographier, avant même que vous ne preniez une photo. Les résultats varient selon les individus, mais il faut éviter les gros plans sur le visage et la prise de vue en basse luminosité.
? Meilleure Photo : même si nous n'avons pas classé ce mode avec les classiques dans la partie précédente, force est de constater qu'il se démocratise puisqu'il est également présent dans les smartphones concurrents. Il permet de prendre une photo de groupe, puis de modifier les visages de chacun des membres jusqu?à obtenir une image parfaite. Concrètement, l'appareil prend là encore plusieurs photos à la suite puis les décompose pour recréer la meilleure image possible à partir de ces bouts de photos.
? Son et prise : ici, vous pouvez prendre une photo, puis l'agrémenter de neuf secondes de son. L'image ainsi capturée s'affiche de manière fixe, sans aucune animation. En revanche, lorsque vous la consultez dans la galerie, le bout de son enregistré se met en route. Une bonne idée donc. Dommage qu'il ne semble pas s'agir d'un format standard. Du coup, lorsque vous envoyez la photo par email, seule cette dernière parvient à votre correspondant, sans le son qui l'accompagne. Dommage.
? Dramatique : décidément, Samsung met une pression infernale sur ses concurrents. Le HTC One sorti quelques semaines avant ce Galaxy S4 pouvait se gausser de posséder une fonction assez unique sur un téléphone portable, qui permettait de regrouper sur une même photo plusieurs poses d'un objet en mouvement. C'est un excellent ajout car le résultat peut s'avérer assez spectaculaire, même si on aurait préféré davantage de souplesse pour pouvoir éditer la séquence de photos qui amène à l'image ainsi créée.
? Photo animée : ce mode permet de créer un gif. Là encore, la plupart des concurrents haut de gamme disposent aujourd?hui eux-aussi d'un tel mode. La mise en ?uvre est ici fort simple : il suffit de capturer une scène pendant cinq secondes, puis de décider quelles parties seront animées, simplement en passant le bout du doigt sur la zone. Simple et efficace donc. Et, contrairement au mode « Son et Prise », le résultat de l'opération est un fichier .gif que vous pourrez envoyer par email sans souci.
En revanche, nous avons constaté que la fonction Photo 360 n'est pas présente dans la version française du smartphone que nous avons eu entre les mains. Pour autant, cette fonction est en fait la même que Photo Sphere rajoutée par Google dans Android 4.2 Jelly Bean. Elle permet de recréer une image à 360°, un peu comme sur Street View. L'utilisateur doit prendre une multitude de photos autour de lui, à 360° donc. La fonction se charge ensuite de les traiter pour recréer la vue évoquée plus haut. Nous ne comprenons pas pourquoi la fonction Photo 360 a été supprimée de la version française. Nous avons posé la question au constructeur et nous ne manquerons pas de vous tenir informés dès qu'il nous aura répondu. Ou en cas de mise à jour qui l'intègre.
Lecture multimédia : la galerie photo
Les fonctions de lecture multimédia des smartphones Samsung ont longtemps écrasées ce de la concurrence. Toutefois, les débats se sont nettement rééquilibrés ces derniers temps. Toutefois, ce n'est pas le constructeur coréen qui propose des produits moins aboutis, mais plutôt les autres fabricants qui se sont réveillés, consentant des efforts considérables pour se remettre au niveau. Pour autant, même s'ils sont moins souverains qu'autrefois, les Android haut de gamme de Samsung sont restés jusqu'ici la référence en matière de lecture multimédia. Le Galaxy S4 parvient-il à perpétuer cette tradition ? Pour tenter d'y répondre, nous allons d'abord nous intéresser à la visionneuse d'images.
Même si cette visionneuse d'images est l'une des fonctions qui évolue généralement le moins, Samsung lui a ici apporté un minimum d'attention, de sorte à ce que l'on trouve tout de même quelques améliorations bienvenues.
Pour commencer, le constructeur a revu la structure de la présentation puisque l'ensemble n'est plus constitué seulement de petits carrés avec des prévisualisations de photos. À l'instar d'un HTC avec son One, Samsung a ici davantage hiérarchisé les photos que l'on trouve au sein d'un même dossier. Ainsi, lorsque vous vous trouvez dans l'un de ces dossiers, la première image apparaît toujours de manière un peu plus grande que les suivantes.
De plus, les autres dossiers restent accessibles sur la gauche de l'affichage, de sorte que vous pouvez y accéder sans avoir à remonter d'un cran dans les menus. Il ne s'agit pas d'une révolution, mais cette nouvelle manière de procéder est très pratique. Surtout qu'on retrouve, en marge de la consultation pure, la possibilité d?éditer les images et d'apporter plusieurs types de retouche comme la rotation, le recadrage, les filtres, etc.
Enfin, on note également que le constructeur a implémenté une fonction de reconnaissance de caractères (OCR) qui peut se révéler bien pratique. Il suffit de prendre en photo un texte, puis de sélectionner « Détecter le texte » dans les options de la photo dans Galerie, pour voir le texte photographié sur la dite image se faire consigner, comme par magie, dans un fichier texte. Le taux de reconnaissance n'est pas parfait, mais le système fonctionne étonnement bien dans l'ensemble. Même s'il faut repasser une fois derrière dans le fichier texte pour corriger un peu, cette fonction est d'ores et déjà utilisable et pourra faire gagner à certaines professions un temps fou.
Finalement, la seule nouveauté vraiment dispensable est le mode « spiral ». Il s'agit d'un mode qui présente toutes les photos à la manière d'une ellipse. Graphiquement, c'est très réussi. Mais l'ergonomie est juste calamiteuse si vous avez pris plus de vingt photos avec votre smartphone.
Lecture multimédia : le lecteur musical
En marge de la visionneuse d'images qui a bien évolué comme nous l'avons vu dans la partie précédente, Samsung s'est également attelé à améliorer l'expérience utilisateurs dans les deux autres grandes fonctions phares de lecture multimédia : la lecture de vidéos et de musiques.
C'est d'ailleurs par cette dernière que nous allons commencer. Le lecteur musical n?évolue pas outre mesure par rapport à celui que l'on trouvait dans la précédente génération de smartphones du constructeur. Ce qui n'est pas bien grave dans la mesure où il était déjà très complet. Il offre donc les fonctionnalités devenues habituelles comme l'affichage des pochettes lors de la lecture, les classements par chansons, artistes, listes de lecture, etc. On note également la présence de toute une batterie d?égaliseurs, appelés SoundAlive, pour personnaliser l?écoute selon vos propres goûts. Et si rien ne vous convient, vous pouvez toujours recourir à un égaliseur totalement personnalisable, sur sept bandes. Un égaliseur qui simule un son 7.1 est lui aussi de la partie. Son rendu dépend grandement de la chanson sur laquelle il est employé.
Mais tout cela ne serait rien sans une bonne qualité de son. De ce point de vue, le Galaxy S4 s'en tire avec les honneurs, parvenant à faire mieux que son prédécesseur le Galaxy S3. Le son est cristallin, sans aucune distorsion audible. À tel point d'ailleurs que ce S4 arrive à faire jeu égal avec le HTC One, ce qui n?était pas gagné d'avance tant le smartphones de HTC s?étaient montrés excellents. Le seul petit point faible du dernier-né de Samsung en matière d?écoute musicale vient de la puissance sonore qui est assez moyenne. Mais seuls ceux qui écoutent leur musique vraiment forte remarqueront ce point.
Pour le reste, le lecteur musical bénéficie également d'un classement des chansons par dossiers tels qu'ils figurent sur la carte mémoire, ce qui est nouveau. Cela peut notamment faciliter la vie de celles et ceux d'entre vous qui possèdent un Mac. Même s'il reste quand même quelques manipulations à faire, il suffit désormais de créer un dossier avec le nom de votre album / sélection, puis de copier toutes les chansons directement dedans. Cela ne vaut pas une solution payante comme iSyncr qui synchronise d'un coup les listes de lecture, mais c'est tout de même mieux que rien.
Le constructeur propose aussi quelques autres fonctions intéressantes comme « Coin Musique », qui n'est pas sans rappeler le « Sense Me » de Sony. On retrouve aussi Adapt Sound, un excellent ajout qui permet de calibrer le son pour l'optimiser en fonction du casque qui est connecté au smartphone. Plus classique, l'option « volume intelligent » équilibre le volume sonore entre les différentes chansons pour qu'il n'y ait pas de différentiel trop élevé.
En définitive, le lecteur musical du Galaxy S4 est clair, fonctionnel et esthétiquement réussi. Outre le volume maximum un peu faible évoqué plus haut, la seule autre chose que l'on peut lui reprocher vient de son manque de fonctionnalités connectées. On aurait aimé pouvoir aller chercher le clip d'une chanson sur You Tube ou Dailymotion directement depuis le lecteur, ou encore pouvoir afficher les paroles. Plusieurs concurrents offrent déjà ces solutions. Pourtant, on trouve bien une option « Paroles » dans les paramètres du Galaxy S4, mais le fait de la cocher ne nous a aucun moment permis de faire défiler les paroles en question, sur aucune des dizaines de chansons essayées sur le smartphone.
Lecture multimédia : le lecteur vidéo
Le lecteur vidéo a toujours été l'une des grandes forces des smartphones de Samsung. Lorsque les écrans des mobiles se sont mis à s'allonger d'un coup avec l'avènement du tactile, le constructeur coréen a très vite compris l'intérêt de proposer une compatibilité étendue en matière de formats vidéos, afin de rapprocher le plus possible l'expérience de lecture en situation de mobilité de celle devant un ordinateur.
Depuis, au moins cinq ans, les smartphones Samsung ont systématiquement proposé les meilleurs lecteurs vidéo. Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que celui que l'on trouve dans le Galaxy S4 ne déroge pas à cette règle et vient s'inscrire dans cette tradition. Au-delà de son interface très esthétique, il se montre toujours capable de lire quasiment toutes les vidéos que vous aurez envie de lui soumettre. À l'exception de quelques rares codecs audio sur certaines d'entre elles, le Galaxy S4 a été en mesure de lire toutes les vidéos avec lesquelles nous l'avons testé. Et notamment tous les formats les plus à la mode sur Internet comme le DivX / Xivd ou les MKV.
Parmi les petits ajouts qui permettent d'améliorer le déjà quasi parfait lecteur vidéo du Galaxy S3, on apprécie tout particulièrement le fait que la dernière vidéo consultée apparaisse désormais au début de la liste. Le constructeur a également simplifié l'accès à l'ensemble des contenus vidéos grâce à trois onglets qui permettent de chercher dans les vidéos locales, sur sa boutique en ligne ou sur les autres périphériques compatibles à proximité.
Pour le reste, le rendu des vidéos est évidemment parfait vu la qualité de l?écran. La puissance du smartphone permettant de faire tourner sans broncher n'importe quelle vidéo Full HD, le rendu s'avère superbe sur le Galaxy S4. Vous pouvez donc envisager de regarder un film dessus sans problème, même avec des sous-titres. Ces derniers n'ont plus à être nommés comme la vidéo à laquelle ils correspondent. Le smartphone scanne en effet la liste de tous les sous-titres disponibles dans sa mémoire puis laisse l'utilisateur choisir lesquels seront affichés avec la vidéo en cours de lecture. Un très bon point pour les amateurs de versions originales sous-titrées.
Fonctions téléphoniques + conclusion
Avant de conclure ce test, intéressons-nous un peu aux fonctions téléphoniques. De ce point de vue, le Galaxy S4 s'en sort honorablement, sans pour autant se hisser au niveau de certains smartphones Windows Phone pour ce qui est de la qualité audio des conversations. Le dernier-né de Samsung assure tout de même des voix claires et audibles des deux côtés du combiné, l'appelant et l'appelé s'entendant parfaitement.
Enfin, pour ce qui est de l'autonomie, le Galaxy S4 n'est pas le messie attendu avec sa batterie de 2600 mAh. En fait, cette dernière vient surtout compenser le surplus de consommation d?énergie induit par l?écran Full HD et les processeurs surpuissants. Au final, le nouveau vaisseau amiral de Samsung vous permettra de tenir une grosse journée loin d'une prise de courant. Ce qui représente grosso modo la même chose que son prédécesseur. En ménageant la bête, on peut facilement atteindre la journée et demie. Ce qui n'est pas exceptionnel, mais tout à fait décent. Cela place le Galaxy S4 dans la moyenne légèrement supérieure des smartphones Android. Si vous possédez le smartphone et que vous avez remarqué une baisse dramatique de l'autonomie suite à une récente mise à jour, sachez que la même mésaventure nous est arrivée pendant le test de l'appareil. Pour y remédier, il faut malheureusement le remettre à zéro, et donc perdre toutes les données, à l'exception de celles qui sont stockées sur la carte mémoire. Mais le problème d'autonomie a complètement disparu suite à cette manipulation.
À l?heure du bilan, si vous avez parcouru tout ou partie de ce test, vous aurez déjà compris qu'il n'est pas compliqué de recommander, assez chaudement, le dernier-né des smartphones vedettes de Samsung. Même s'il ressemble beaucoup à son prédécesseur le Galaxy S3 et emploie le même plastique pour sa coque, le constructeur a tout de même revu sa copie en profondeur pour ce qui concerne les caractéristiques de l'appareil. Elles ont quasiment toutes été revues à la hausse.
L?écran Full HD reste au top, et s'offre même le luxe de draguer avec succès plusieurs types d'utilisateurs avec ses différents modes qui changent vraiment son rendu. La réactivité et la fluidité de l'ensemble sont, elles aussi, bien au rendez-vous. Comme évoqué par ailleurs, nous étions un peu déçus de ce point dans un premier temps, mais une mise à jour rapide est venue régler le problème assez rapidement. Enfin, le Galaxy S4 reste le maitre incontesté du multimédia, tant pour la capture de photos et de vidéos, que pour la lecture des contenus multimédias. La profusion de nouvelles fonctionnalités liées aux gestes et aux mouvements n'est pas toujours à bonne escient. Certaines de ces nouveautés fonctionnent bien, d'autres moins. Mais dans tous les cas, il faut faire fi des publicités qui tournent en boucle et considérer ces fonctionnalités comme des gadgets pour épater la galerie plutôt que comme des révolutions.
La principale différence avec les années précédentes est que la concurrence ne lâche plus d'une semelle Samsung. On pense notamment à Sony et HTC qui ont respectivement dégainé les Xperia Z et One, deux smartphones qui ne manquent pas de qualités. Surtout pour le dernier cité qui a marqué les esprits avec sa superbe coque en aluminium, son magnifique écran et sa foule de fonctions multimédias. Mais sa fonction photo Ultra Pixel est en deçà de celle du Galaxy S4. Au final, ce dernier se classe donc comme le meilleur des smartphones Android à date, celui offrant le plus de fonctions abouties.
Note : 95/100
Les plus :
? Le rendu magnifique de l?écran
? La finesse d'affichage
? La réactivité et la fluidité de l'ensemble du système
? Les nombreuses fonctionnalités basées sur les gestes et les mouvements
? Le meilleur photophone à date (en dehors du Nokia 808 PureView)
? La capture de vidéos quand la stabilisation est activée
? L'interface riche en fonctionnalités pour la fonction photo/vidéo
? Le clavier azerty virtuel très agréable
? Les excellents lecteurs audio/vidéo/photo
? Une autonomie correcte, sans être transcendante
? La navigation Web est superbe
? La présence d'un port pour carte microSD
? Au top pour les connectivités (4G, Wifi n et NFC)
? Bonne qualité audio en conversation
? Encombrement identique au Galaxy S3 malgré un écran plus grand
Les moins :
? Pas de radio FM
? Un design qui n'évolue pas
? Le plastique de la coque, moins élégant que les matériaux nobles de certains concurrents
? La fonction Photo 360 (Photo Sphere) a disparu de la version française
? Quelques incohérences dans les options de l'interface de la capture de vidéo
? Tous les nouveaux gestes ne sont pas fonctionnels ou utiles
? Le remplacement des mots parfois capricieux sur le clavier azerty virtuel
? Le bouton « Home » pas très agréable à manipuler
? Le multitâche toujours via un appui long sur le bouton « Home »
Test réalisé par Sofian Nouira
Date de publication : 10/05/2013.