C'est en revanche la première fois que Wiko intègre un chipset MediaTek quad-core (cadencé ici à 1,2 GHz), les précédents disposant de double c'ur, toujours en provenance du fondeur chinois. Premier modèle également à proposer une connectivité HSPA+ 21 Mbps, quand les autres modèles de la marque se contentent quasi uniquement d'une 3G classique. Le Cink Five marque donc, sur le papier, un vrai tournant pour la marque française. Mais la politique commerciale reste la même : ce smartphone doit rester accessible malgré la progression technologique dont il bénéficie. Vous le trouverez ainsi à des prix avoisinant les 200 euros sans abonnement.
Dans la réalité, l'expérience est plutôt bonne. Parfois un peu chiche. Parfois un peu sobre. Mais cela a l'avantage de la simplicité et de la souplesse. Mais avant cela, passons en revue le contenu de la boîte :
? Le Cink Five
? Un câble micro USB
? Un adaptateur 220V vers USB
? Une batterie 2000 mAh
? Le manuel d'utilisateur
? Un kit mains libres stéréo avec commandes déportées
Comme vous le constatez, ici aussi, pas de fioriture. Tous ces éléments sont classiques, même si nous continuons d'apprécier le fait de proposer non pas un adaptateur secteur vers microUSB, mais bien un ensemble en deux parties, avec d'une part le câble de connexion et de l'autre un adaptateur secteur vers USB qui vous servira dans d'autres occasions. Nous reparlerons en quatrième partie des écouteurs. Juste un léger détail : le Cink Five est équipé d'une batterie 2000 mAh. A l'usage, elle s'avère un peu juste pour tenir toute une journée, notamment si votre mobile se connecte sans cesse à vos mails, à Google+, à Facebook et à Twitter.
Design et prise en main
Le design du Cink Five est assez classique et rappelle fortement l'apparence du Cink Peak. La ressemblance entre les deux mobiles est même frappante : l'un semble simplement être le grand frère de l'autre. Rappelons que le Cink Peak (et donc le Cink Five) s'approprie (peut-être sans vraiment le vouloir) quelques contours issus de certains modèles de HTC, comme le One XL de 2012 et les Desire / Desire HD de 2011. Il suffit de regarder le capteur photo à l'arrière du mobile pour s'en rendre compte : cette protubérance qui casse la courbure de la coque et qui accroche parfois le pli de la poche du pantalon.
La coque du mobile est entièrement en plastique, le cache qui protège la batterie proposant une texture gommée assez agréable au toucher, moins froide que le verre ou le métal. Mais moins classe aussi. Tout est ici question de goût...
Une fois en main, le produit est très large, notamment pour tous ceux qui n'ont pas l?habitude de tenir un mobile avec écran de 5 pouces. D'autant que le Cink Five n'est pas exempt de bordures. Les dimensions du mobile atteignent 145 x 74 x 10,7 mm. Son poids est de 158 grammes.
Comme annoncé plus tôt, l?écran du Cink Five s'appuie sur une diagonale de 5 pouces, plaçant ce smartphone dans la catégorie des phablets. Ce large écran IPS, doté d'une définition 720p (soit une résolution de 293 points par pouce), est assez lumineux, même si les couleurs tirent légèrement vers le bleu, donnant une impression de légère froideur. Grâce à la technologie IPS, les angles de vision sont larges, ce qui est très confortable. Même si l'écran manque d'un poil de luminosité, la visibilité reste bonne en plein soleil.
Peu de boutons matériels dans ce produit : le volume sur la tranche gauche et le bouton de mise en marche à l'opposé. Sur le haut, les deux seules connectiques : le jack 3,5 mm et le port microUSB.
Sous l?écran, le pavé tactile très classique avec les trois raccourcis Android. Pour atteindre le port microSD et les deux ports SIM, il faut ouvrir le capot qui se déclipse facilement.
Système d'exploitation (OS) + Interface Utilisateur (UI)
Une fois allumé, le Cink Five propose une interface Android Jelly Bean (ici en version 4.1.2) très peu customisée. Les habitués des Nexus ou des Alcatel verront quelques changements dans les icônes d'Android (celle du navigateur Web ou celle de la messagerie, par exemple). Mais cela s'avère extrêmement léger. Cela a un avantage et un inconvénient. D'une part, le système n'est pas freiné par une surcouche trop riche et trop profondément ancrée. Mais l'apport de Wiko est imperceptible. Cela ne dégrade pas l'expérience, fluide et dynamique. Mais cela manque d'un soupçon d'originalité. De même dans les applications pré-installées.
Vous retrouvez l'ensemble des éléments de la suite Google (Hangout, Music, Play Store, Google Plus, Maps, Gmail, etc.), mais aucune petite fantaisie complémentaire. Pas un petit Asphalt de Gameloft offert. Pas de clavier additionnel.
Nous avons soumis le Cink Five au benchmark AnTuTu afin d'évaluer la version commerciale de ce mobile. Il obtient 12478 points, un score honorable pour un smartphone de cette gamme, mais assez bas pour une plate-forme quad-core. Rappelons que chaque coeur de ce chipset MediaTek est cadencé à 1,2 GHz : ceci explique en partie cette note. Les performances brutes du mobile ne l'empêchent cependant pas d'offrir une bonne expérience globale. C'est dans certains usages multimédia que les limites du mobile se ressentent.
Fonctions multimédia (photo, vidéo, musique, web, jeu vidéo)
Le Cink Five est pourvu de toutes les applications multimédias natives d'Android, ainsi que de leurs équivalents "Google". Vous retrouvez ainsi deux navigateurs Web, deux applications musicales et deux lecteurs vidéos.
Pour la navigation Web, vous avez ainsi le choix avec Webkit et Chrome. Notre préférence va à Chrome, évidemment, dont les fonctions (synchronisation des onglets, mode "PC de bureau", etc.) sont plus riches. La navigation est toutefois assez similaire quel que soit votre choix, comme vous pouvez le constater avec les deux captures d?écran ci-dessous. Notez que le Cink Five est compatible HSPA 21 Mbit/s. Les téléchargements sont donc assez rapides.
Concernant les fonctions musicales, vous pouvez opter pour "Musique" ou "Google Music". Le premier est un baladeur local (qui vous donne accès à votre répertoire de MP3 stockés dans la mémoire du mobile ou sur la carte microSD). Le second enrichit le premier de votre répertoire stocké sur le cloud. Si vous disposez d'un plan data de 1 Go ou plus par mois, l'expérience Google Music est surprenante, car les suggestions de Google sont parfois étonnantes. La prise jack 3,5 mm est sur la tranche supérieure du mobile : la pertinence de cet emplacement fait débat. Le kit main libre stéréo fourni avec le Cink Five n'est pas d'une grande qualité et l'absence de coussinet rend l'écoute prolongée douloureuse. Nous ne saurions trop vous conseiller d'opter pour un autre casque. Attention, certains kits main libre stéréo avec commandes déportées (pour iPhone notamment) ne fonctionnent pas bien avec ce mobile (absence de stéréo tant que le bouton central n'est pas pressé).
Côté vidéo, deux lecteurs vous sont proposés : celui intégré à Photo et Google Vidéos. Les deux s'appuient sur les mêmes codecs. Inutile donc de tergiverser, l'un et l'autre lisent les mêmes formats. Les codecs testés compatibles couvrent les formats les plus usuels, du MP4 au MKV, de l'AVI au H264. Le chipset MediaTek lit les vidéos en 720p, bien sûr. Les films en 1080p ne passent pas toujours.
Côté prise de vue, aucune surprise ici puisque l'interface de capture est celle d'Android. Le capteur photo est un 8 megapixels offrant un résultat global bon, notamment si les conditions de lumière sont bonnes. Si la pièce est trop lumineuse ou trop sombre, le capteur perd en efficacité et la photo devient soit terne, soit brouillée, soit les deux. Le Cink Five est capable de capturer les vidéos en 1080p.
Enfin, pour les jeux, le Cink Five convient pour les applications "casual", mais connait ses limites avec les jeux plus gourmands, plus véloces, qui sont désormais courant sur le Play Store. La plate-forme n'est pas la plus performante : donc elle tire souvent dans ses derniers retranchements pour offrir une expérience de jeu convenable. Conséquence : le chipset chauffe et devient très gourmand en énergie (ce qui vous obligera à le recharger au moins une fois dans la journée). Parallèlement, le temps de latence du Cink Five, meilleur que les précédents modèles de Wiko, reste élevé. Cela dégrade la fluidité dans certains jeux d'action.
Fonctions téléphoniques + conclusion
Le Cink Five, au-delà d'être un mobile multimédia globalement satisfaisant, est aussi un téléphone. Il propose deux emplacements pour carte SIM et une gestion fine des deux lignes. Partage ou non des carnets d'adresses, plage horaire d'activation, etc. La qualité auditive des appels téléphoniques est bonne, que ce soit en 2G ou en 3G.
En conclusion, le Cink Five est un modèle équilibré, polyvalent, peu cher pour ce qu'il propose. Il connait ses limites dès qu'il s'agit de dépasser les usages classiques pour un mobile. Les vidéos en Full HD ne passent pas toujours, ce qui est anormal pour un quad-core. Les photos sont bonnes, mais se dégradent rapidement dès que l'ambiance lumineuse diffère. Les jeux casual (Les Schtroumfs, Les Simpsons, Farmville, etc.) sont parfaitement pris en charge, mais les jeux 3D ou d'action manquent de fluidité et de réactivité. Et quand l'application demande un effort à la plate-forme, elle consomme de l'énergie et, logiquement, chauffe. Ce qui amenuise considérablement l'autonomie d'une batterie déjà sous dimensionnée pour un smartphone d'une telle taille. Sans oublier l'écran loin d'être au niveau d'un AMOLED. Les consommateurs les plus exigeants devront donc se tourner vers un autre modèle, forcément beaucoup plus cher. Pour les autres, le Cink Five est assez convaincant.
Note : 72/100
Les plus :
? Un prix très agressif
? Angle de vue et visibilité de l'écran
? Capteur photo globalement bon
? Customisation légère d'Android
? Système d'exploitation réactif
? Bonne gestion des deux SIM
Les moins :
? Un kit main libre de base pas satisfaisant
? Une autonomie beaucoup trop juste
? Un quad-core qui manque d'envergure
? Un peu de latence au niveau du tactile
? Une colorimétrie écran pas parfaite
? Espace de stockage vraiment trop petit
Test réalisé par Samir Azzemou
Date de publication : 06/09/2013.