À l'occasion du Mobile World Congress qui s'est récemment tenu à Barcelone, nous avons eu l'occasion de prendre en main l'un des OVNI de la téléphonie mobile de ce premier semestre : le smartphone Android YotaPhone. Ce n'est pas tous les jours qu'un constructeur russe, qui est également opérateur par ailleurs dans ce pays, sort un mobile. Mais la véritable originalité du YotaPhone ne vient pas de là.
Si ce smartphone a éveillé l'attention médiatique aux quatre coins du monde et provoqué des embouteillages sur le stand de Yota au MWC, c'est principalement à une caractéristique qu'il le doit : son écran E-ink qui occupe la majeure partie de sa face arrière. Pour ceux qui l'ignorent, cette technologie d'encre numérique est la même que celle que l'on trouve dans les livres électroniques comme le Kindle d'Amazon.
Le modèle que nous avons eu l'occasion de manipuler étant à l'état de prototype pour ce qui est de son design et des matériaux utilisés pour la coque, nous n'allons pas rentré dans les détails ici puisque tout est susceptible de changer. Nous avons en effet pu constater que le chargeur ressemblait à celui d'un ordinateur portable Apple, avec une prise magnétique. Mais Yota nous a dit qu'après de multiples tests, les ingénieurs ont décidé de l'abandonner.
En revanche, nous avons pu voir l'interface du smartphone en action, et surtout les interactions avec le fameux écran E-ink. Le constructeur a opté pour une version quasi-pure d'Android 4.1 Jelly Bean pour son YotaPhone. Sur certaines applications identifiées par une icône grise, un mouvement descendant fait avec deux doigts et qui part du milieu de l'écran a pour effet d'envoyer l'affichage vers l'écran arrière.
Comme évoqué plus haut, l'écran en question affiche de l'encre électronique, en noir et blanc. Notez qu'il n'est pas tactile. Pour interagir avec lui, il y a une zone sensitive sous l'afficheur E-ink. Ce mode d'interaction s'avère peu pratique pour les applications où il y a besoin de beaucoup cliquer sur l'écran. En revanche, pour les livres électroniques et toutes les applis où il n'y a besoin que de faire défiler des pages, l'ergonomie est parfaite. De plus, nous avons vraiment été surpris par la finesse d'affichage et la lisibilité de cet écran E-ink.
On apprécie aussi le fait que les notifications viennent s'afficher sur l'afficheur noir et blanc. En définitive, cette affichage en encore électronique étant toujours actif, il suffit désormais de prendre le smartphone sans l'allumer pour consulter l'heure ou voir si vous avez des notifications. Notez que le constructeur a également ajouté une petite interface simplifiée pour accéder à certains contenus directement depuis l'écran E-ink, sans avoir à passer par l'éran principal.
Au delà de la nouveauté technique et du côté pratique, l'emploi d'une telle technologie sur un smartphone devrait également permettre de préserver l'autonomie. C'est même là le seul élément qui justifie réelleement l'emploi d'un écran à encore életronique. Évidemment, son efficacité dépendra beaucoup de la manière dont l'utilisateur se sert de l'appareil. Plus il privilégiera l'usage de l'écran E-ink, meilleure sera l'autonomie. Mais même Yota ne s'est pas risqué à nous donner des chiffres tant cette donnée varie en fonction de l'utilisateur.
Pour le reste, le YotaPhone devrait disposer d'un écran de 4,3 pouces, dont la définition exacte n'est pas encore connue. On sait en revanche qu'il disposera d'un chipset double coeur Qualcomm Snapdragon 8960 et d'un capteur photo de 12 mégapixels. Le smartphone est prévu pour le second trimestre, mais le constructeur n'a pas communiqué de prix encore. Il précise toutefois qu'il s'agira d'un produit « premium ». Entendez par là qu'il sera proposé au prix fort. Une première estimation aux alentours de 500 dollars (environ 380 euros) avait flotter dans l'air, sans être confirmé. Le YotaPhone devrait être commercialisé en France et nous ne manquerons pas de vous tenir informé des évolutions concernant ce smartphone prometteur.