Tout savoir sur : PhoneAndPhone victime de Free Mobile et de Bouygues Telecom se place en procédure de sauvegarde
Cruelle désillusion pour les distributeurs spécialisés en téléphonie mobile dont le business s'est complètement retourné depuis l'arrivée de Free Mobile. On ne compte plus les difficultés rencontrées par les boutiques indépendantes qui ont de plus en plus de mal à ouvrir des lignes. Même son de cloche du côté des distributeurs historiques tels que Phone House, MeilleurMobile et PhoneAndPhone.Car avec l'arrivée du quatrième opérateur, c'est une grosse partie du business de la filière qui est chamboulée. La faute au fait que Free Mobile se garde l'exclusivité de sa distribution. Impossible en effet pour une boutique ou un distributeur d'ouvrir une ligne Free Mobile. Pire, les concurrents low-cost créés par les opérateurs historiques tels que B&YOU, Sosh et SFR Red ont répliqué le même système (même si SFR Red est désormais disponibles en distribution). Du coup, les ventes de forfaits chez les revendeurs ont ... chuté !
Dans un entretien accordé au JDN, Warren Barthes, fondateur de PhoneAndPhone, accuse le coup. Fini les packs TV à 1€, les offres « 1 Scooter + 1 Mobile avec forfait = 129€ », les publicités pendant les matches de foot sur TF1, le plan ambitieux de développement de boutiques physiques etc ... Tout cela est bel et bien terminé.
« La société a connu une très forte croissance depuis sa création en 2005, jusqu'à réaliser un chiffre d'affaires de 56 millions d'euros sur notre exercice 2012, qui a pris fin le 30 juin 2012. La société était rentable. A l'époque, 70% de notre CA était réalisé sur la vente d'abonnements téléphoniques, le reste sur les téléphones nus. (...) En janvier 2012, Free Mobile se lance en gardant l'exclusivité de sa distribution, et comme pour The Phone House, le marché s'est retourné. Du jour au lendemain, la part des ventes de téléphones avec abonnement est passée à 20%. »
PhoneAndPhone poursuit Bouygues Telecom
Le distributeur est également victime de Bouygues Telecom. « En novembre, Bouygues Telecom a revendu son grossiste pour réseaux de distribution, qui fournissait 3 000 revendeurs. Aussitôt, le repreneur nous a prévenus que tous les encours que nous avions chez lui étaient fermés, sans aucun préavis. Nous poursuivons d'ailleurs Bouygues Telecom et lui réclamons 10 millions d'euros de dommages et intérêts pour avoir déguisé la fermeture de son réseau. », explique Warren Barthes.
En perdant Bouygues Telecom, PhoneAndPhone a perdu 25% de son chiffre d'affaires. Un véritable coup de massue pour l'ancien agitateur de la distribution. Un coup de massue fatal.
Rentré en procédure de sauvegarde depuis le 13 mai dernier, le passif de PhoneAndPhone est gelé pour les 6 prochains mois. Les effectifs passeront alors à une petite dizaine de personnes contre près de 50 auparavant. Malgré tout, un nouveau processus de levée de fonds est aussi en cours. La société tente de se positionner désormais sur le reconditionnement et la vente de téléphones mobiles de seconde main via son service « Phone And Planet ». Un pari risqué dans un secteur qui compte déjà une quinzaine d'acteurs pour un marché qui peine à décoller et où les marges sont amenées à se réduire.