Tout savoir sur : En 2015, les mobiles et tablettes consommeront plus de RAM que les PC
Les PC se vendent de moins en moins et les plates-formes nomades de plus en plus. Cela a une conséquence sur les revenus des constructeurs, bien sûr, mais également sur les fabricants des composants informatiques. À plusieurs reprises, nous avons remarqué que les contrats entre les équipementiers et les fournisseurs de composants (chipsets, écran, mémoire Flash, etc.) provoquent des variations considérables, plus qu’avec les constructeurs d’ordinateurs. La preuve avec cette publication du bureau d’étude IHS datant de juin. Ce dernier s’est focalisé sur l’un de ces composants pour en tirer des conséquences économiques : les barrettes de mémoire vive.
Depuis 30 ans, le segment électronique qui consomme le plus de mémoire vive est l’informatique (PC de bureau, PC portables et serveurs). Cette part a fluctué entre 65 % et 85 % selon les années, entre les années 80 et les années 2000. Même si la tendance est à la baisse depuis plusieurs années, cette situation devrait perdurer encore cette année et l’année prochaine. En revanche, à partir de 2015, l’informatique va se laisser rattraper par la mobilité (les tablettes et les smartphones) avant de se laisser distancer dès 2016. Nous vous invitons à regarder en fin de cet article l’histogramme qui modélise bien ce qu’il va se passer durant les 4 années à venir, selon les prévisions d’IHS.
La raison de ce dépassement en 2015 n’est pas simplement due à une baisse des PC et à une hausse des smartphones et des tablettes. Bien sûr, ceci est la raison principale, mais pas uniquement. Cette situation sera également la conséquence de l’augmentation de taille moyenne de mémoire vive dans un mobile et une tablette. Jusqu’à l’année dernière, seuls les produits haut de gamme disposaient de 1 Go de RAM, alors qu’un PC sous Windows 8 en demande au moins de 2 (voir 4 en version 64 bits). Aujourd’hui, les flagships (tablettes ou téléphones) disposent de 2 Go de RAM (nous parlons même de 3 Go pour les futurs Optimus G2 ou Galaxy Note 3), alors que l’OS de Microsoft n’en demande pas plus qu’auparavant. Il y a donc double augmentation dans la mobilité : hausse de la moyenne de RAM par appareil et hausse du nombre d’appareils dans le monde.
Deux détails manquent aux hypothèses de cette étude. D’abord, le passage au 64 bits pour l’architecture ARM. Aujourd’hui les chipsets basés sur un cœur ARM (Cortex A7, A9, A15, etc.), ce qui représente l’essentiel du marché de la mobilité, sont 32 bits, n’acceptent pas plus de 3,5 Go de mémoire vive. Si les architectures 64 bits sont adoptées, cette limite s’élèverait à plusieurs téra-octets. Ensuite, l’éclatement de la bulle smartphone. Certaines études parlent d’un essoufflement, voire d’un éclatement de cette économie, réduisant le nombre d’unités produites. Ces deux éléments auront certainement une incidence d’ici 2017.