Avec les récentes innovations proposées par Nokia, HTC ou bientôt Sony dans le domaine de la photographie, peu étonnant d'apprendre qu'Apple chercherait lui aussi à se démarquer. D'autant plus que c'est une place sur le podium des meilleurs photophones du marché qu'il risque bien de perdre aujourd'hui. Le document récemment déniché par nos confrères d'Apple Insider indique toutefois que le constructeur n'a pas été pris de court. Cela ferait même quelques années déjà qu'il expérimenterait de nouveaux modules photo à en juger par ce brevet déposé au USPTO, le bureau des brevets américains, en 2010. Celui-ci décrirait un nouveau type de capteur qui pourrait équiper les terminaux de la marque d'ici quelques années.
La réponse d'Apple à l'épineux problème de sensibilité des capteurs bien trop petits de nos smartphones tiendrait apparemment dans la combinaison de trois capteurs. Chacun d'eux ayant pour fonction de récolter des données différentes. L'un serait ainsi chargé de capturer la lumière seule alors que les deux autres serviraient à récolter des données colorimétriques afin d'obtenir une image la plus fidèle possible, après combinaison de toutes ces informations par un processeur d'image. Pour ce faire, les trois capteurs devraient être disposés les uns à côté des autres, capteur de luminosité au centre. Ces trois capteurs bénéficieraient également chacun de leur propre dispositif optique permettant de rediriger les rayons lumineux vers leur surface.
Le bénéfice premier de ce triple capteur concernerait évidemment la luminosité puisque le capteur central, dénué de filtres couleur, capturerait la totalité de la lumière passant au travers de l'objectif. Ce qui permettrait de compenser la quantité de lumière moins importante capturée par les deux autres capteurs qui, de leurs côtés, récolteraient simultanément les données colorimétriques qui serviront à restituer les couleurs du cliché final.
Ces données, récoltées en double quantité donc, seraient ensuite analysées par le processeur d'image qui en mesurerait les écarts et similitudes afin d'opter pour un juste milieu, avant de les combiner aux données de luminance. L'image ainsi recomposée profiterait de couleurs plus fidèles que celles produites par un appareil classique. Un mode HDR instantané en quelque sorte, alors que celui-ci nécessite la prise successive de plusieurs images à des valeurs d'exposition différentes. De plus, la pleine lumière absorbée devrait éviter au processeur de recourir au bruit numérique dans des conditions de luminosité peu favorable.
Le brevet indique également que la disposition côte à côte des trois capteurs pourrait générer un déficit informationnel pour l'un des capteurs latéraux. En effet, puisqu'ils sont alignés, ils ne capturent pas exactement la même scène. Ainsi, un objet positionné en premier plan pourrait obstruer la perception de l'arrière plan visible par le capteur central qui définit le champs. D'où l'intérêt d'espacer suffisamment les deux capteurs colorimétriques, en les plaçant de part et d'autres du capteur de lumière. Ils pourraient ainsi se compenser : si l'un envoie un "signal fantôme" au processeur concernant une zone de l'image, il pourrait utiliser le signal, plus complet, envoyé par le deuxième capteur.
Apple aurait également prévu d'autres configurations pour son module photo, suggérant que la technologie n'était alors pas totalement au point en 2010. Les chances de la voir intégrer le prochain iPhone sont donc quasiment nulles, mais pourquoi pas les suivants. A moins qu'elle n'ait été totalement abandonnée...