Tout savoir sur : iPhone 5C et 5S : évolution, révolution? et déception (notre avis)
À moins d'avoir passé ces dernières heures cloitrés dans un bunker ou juchés sur un bout de banquise à la dérive, il ne vous aura pas échappé qu'Apple a officialisé hier ses deux prochains smartphones : les iPhone 5C et 5S. Si vous êtes de ceux qui suivent de près ou de loin l'actualité de la téléphonie mobile, vous savez sans doute déjà qu'il est difficile de parler de surprise tant ces deux modèles ont été victimes de fuites à répétition depuis plusieurs semaines. Nous n'allons pas revenir ici en détail sur la description des deux smartphones, que vous pouvez retrouver dans cet article au besoin. Nous allons plutôt ici nous intéresser à l'impact potentiel de ces annonces à la fois chez Apple et sur le reste du marché.
La keynote d'hier soir était mémorable à plus d'un titre puisque c'est la première fois que la Pomme se fend de deux iPhone en même temps. Comme souvent, les critiques n'ont pas manqué de fuser après la keynote d'hier soir. Elles ont même été plus virulentes que d'habitude. Mais ce n'est pas vraiment surprenant dans la mesure où les critiques en question étaient déjà les mêmes pour la présentation de l'iPhone 5. Il est logique qu'elles gagnent en âpreté un an plus tard, car la plupart des éléments techniques semblent n'avoir que très peu évolué. Pourtant, à y regarder de plus près, Apple est loin d'être resté inactif depuis un an. Comme souvent avec les modèles « S », les innovations se cachent dans les entrailles de la bête.
Très cher iPhone 5C
Mais avant de revenir dessus, commençons par « évacuer » le sujet qui fâche : l'iPhone 5C. Vous aurez toutes et tous compris qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'un iPhone 5 redessiné. Si le principe n'a rien de choquant, le prix annoncé l'est en revanche nettement plus. Pensez donc, Apple réclame pas moins de 599 euros pour le modèle 16 Go et 699 euros pour le 32 Go ! Comme évoqué plus haut, le hardware de la bête étant celui de l'iPhone 5, il reste d'actualité. Évidemment, il est loin du niveau des derniers monstres sous Android qui rivalisent de caractéristiques ronflantes. Mais il reste parfaitement fonctionnel pour tous les usages du quotidien et dispose encore d'une qualité de rendu photographique de haut vol. Mais proposer ce package sans réelle innovation technologique et avec une coque désormais en plastique à ce prix, cela n'a guère de sens. Il faudra attendre de voir le prix de l'appareil avec un abonnement opérateur. Mais nul doute qu'il sera relativement salé, aux alentours de la centaine d'euros avec un forfait. Ce qui en fera tout de même l'iPhone le moins cher à sa sortie, tous les modèles précédents étant initialement commercialisés à 199 euros.
L'écran de 4 pouces encore et toujours en question
Avant de nous attaquer à l'iPhone 5S, prenons le temps de revenir un peu sur la diagonale d'écran qui reste bloquée à 4 pouces sur les deux modèles. Nous aurions aimé voir apparaître un iPhone doté d'un afficheur dont la taille est comprise entre 4,7 et 5 pouces en marge des deux autres. La flopée de smartphones Android proposant des écrans toujours plus grands a démontré qu'il y a un marché grandissant pour ce genre d'appareil. Apple a toujours martelé que c'est son obsession de l'ergonomie qui le pousse à ne pas proposer de modèle plus grand. Pourtant, même s'ils demandent un ajustement, les Samsung Galaxy S4, Sony Xperia Z1 et autre LG G2 s'avèrent tout à fait ergonomiques. Certes, il est compliqué de les utiliser à une seule main, mais Apple devrait laisser le choix à ses consommateurs. Surtout que les bienfaits d'un écran plus grand ne sont plus à démontrer pour les usages multimédias ou la navigation Web. Toutefois, en partant du postulat de base de la firme à la pomme, il ne nous semble pas scandaleux que les afficheurs de 4 pouces des iPhone 5C et 5S gardent les mêmes caractéristiques que celles de l'iPhone 5. En effet, pourquoi augmenter la définition de l'écran alors que le gain serait impossible à percevoir à l'oeil nu ? Quant à son rendu, il figure encore parmi les tout meilleurs aujourd'hui, notamment pour ce qui est de sa colorimétrie ou de sa luminosité.
Un processeur révolutionnaire ?
Entre l'écran qui ne bouge pas et le design qui reste quasiment identique, l'iPhone 5S ne paie pas de mine. Il fait une cible facile pour les moqueries en tout genre. Pourtant, un coup d'oeil sous son capot suffit pour comprendre qu'il est loin d'être avare de nouveautés techniques. À commencer par le nouveau chipset Apple A7. Ce dernier ne cède pas à la tentation de la multiplication des coeurs, s'entêtant à proposer deux coeurs? alors que Samsung et Huawei n'hésitent pas à présenter des chipsets octoc'urs. Mais le A7 parvient à surprendre son monde en se révélant être le tout premier processeur 64 bits pour smartphone. Sans vous assommer avec des considérations techniques, il s'agit là d'une réelle avancée qui donne une génération d'avance à Apple. Bien sûr, il faudra voir comment les développeurs utilisent la nouvelle architecture. Néanmoins, si le geek en nous est carrément emballé par cette caractéristique, son bénéfice réel dans l'immédiat nous laisse songeurs. Car le principal avantage de l'architecture 64 bit est de permettre de passer outre la limite de 4 Go de mémoire vive de la 32 bit. Or, il ne vous aura sans doute pas échappé que les constructeurs commencent à peine à sortir des modèles embarquant 4 Go de RAM, comme le Galaxy Note 3 de Samsung par exemple. Les iPhone se sont jusqu'ici cantonnés à 1 Go au maximum et le 5S pourrait offrir 2 Go, bien que cela reste à confirmer. Mais dans tous les cas, nous sommes encore loin d'avoir dépassés les 4 Go pour avoir besoin de recourir à du 64 bit.
Apple dit M
Le constructeur a également développé un nouveau processeur M qui promet de gérer toutes les informations qui viennent des différents capteurs de mouvement du 5S. Concrètement, cela permettra (en théorie) d'économiser significativement la consommation de l'appareil puisque ce n'est plus les processeurs principaux qui seront sollicités pour traiter ces données. Il devrait donner sa pleine mesure dans les applications de fitness et toutes celles qui impliquent une mesure passive des mouvements de l'utilisateur.
Trop de mégapixels tuent le mégapixel
Comme pour l'écran, Apple ne s'est pas lancé dans la course à l'armement concernant le capteur photo. En tout cas pas du côté des mégapixels. Pour la troisième fois de suite, après l'iPhone 4S et le 5, le 5S proposera un capteur de 8 mégapixels. Mais cela fait des années que nous écrivons test après test que les mégapixels ne font pas le photophone. 8 mégapixels sont largement suffisants pour l'écrasante majorité des utilisateurs. De plus, la Pomme a annoncé que le capteur en question serait 15 % plus grand que sur le dernier iPhone, et associé à une optique offrant une ouverture qui passe de f/2.4 à f/2.2. Cela signifie qu'il devrait être plus performant en situation de faible luminosité. Cette démarche n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de HTC avec sa technologie Ultra Pixel inaugurée sur le One. Mais HTC a commis l'erreur de rester sur une résolution un peu chiche (4 mégapixels), qui limite les possibilités de zoom et de recadrage dans une photo. Les 8 mégapixels de l'iPhone 5S devraient permettre de passer outre ce type de déconvenue. Enfin, Apple innove également du côté du flash double led qui s'adapte à l'environnement avec des tons plus ou moins chauds selon la scène visée. Il faudra bien sûr voir ce que donnent ces nouveautés en pratique. Mais, depuis l'iPhone 4 sorti en 2010, les photophones de la firme de Cupertino figurent parmi les meilleurs de chaque génération. On ne la voit donc pas se louper pour une fonction aussi essentielle.
L'adieu aux mots de passe
Enfin, terminons avec le capteur biométrique Touch ID caché dans le bouton « Home ». Cet ajout qui pouvait sembler n'être qu'un gadget de prime abord pourrait bien s'avérer fondamental à l'usage. La possibilité de déverrouiller l'appareil simplement en touchant ce Touch ID est un véritable avantage. Mais c'est du côté de la simplification de certaines procédures de sécurité que viendra sans doute le plus grand bénéfice. Ainsi, il ne sera par exemple plus nécessaire de taper votre mot de passe dans iTunes. On peut espérer qu'à terme, toutes les applications qui nécessitent une sécurisation, comme celles des banques par exemple, utiliseront le Touch ID.
En conclusion
Au final, à l'image des dernières conférences d'Apple, celle d'hier a manqué d'étincelles. Toutefois, ce n'est pas pour autant que les produits présentés sont inintéressants. Comme évoqué plus haut, l'iPhone 5C nous parait trop cher en version « nue ». Mais la cible visée par la Pomme pour ce produit semble clairement être les utilisateurs qui le choisiront avec un forfait. De plus, il ne faut pas sous-estimer le potentiel de séduction des nouveaux coloris, associé au rouleau-compresseur de la communication d'Apple . Pour ce qui est de l'iPhone 5S, nous imaginons qu'il saura séduire une grande partie des utilisateurs actuels. En revanche, il n'est clairement pas le smartphone Apple qui fera se détourner les amateurs d'Android de leurs écrans conséquents.