C'est une question qui est désormais d'actualité. On ne parle pas forcément de reprise, de plan de relance, de dernière chance, de modèle qui renversera la balance, de « après ce coup là on arrête si ça ne fonctionne pas » : BlackBerry n'a plus beaucoup de corde à son arc et se laisse petit à petit couler sur le chemin de la dure réalité. C'était une très grande entreprise, en avance sur son temps, rattrapée par son avenir. Elle n'aura jamais su négocier le virage grand public, ni dans sa communication, ni dans les modèles offerts. Et quand elle a compris cet intérêt, il était déjà trop tard. Les Z10, Q10, Z30 et Q5 peuvent être d'excellents produits : le monde est déjà conquis par Apple et Android et Microsoft est l'outsider favori.
Du coup, la situation est de plus en plus alarmante et l'on se demande bien combien de temps BlackBerry va pouvoir tenir sans quelqu'un pour les racheter. Le Wall Street Journal a annoncé hier que les dirigeants avaient rencontré des responsables de Facebook pour discuter de cette éventualité. Après tout, il est vrai que l'on a vu des partenariats entre Facebook et HTC pour sortir le ChaCha, qui ressemblait de loin à un BlackBerry pour adolescent hyperconnecté. Dès lors, il n'est pas complètement absurde de penser que si Facebook souhaite se lancer un jour dans la construction de smartphone, il aura besoin d'être épaulé par un géant déjà en place. Pourquoi ne pas se mettre BlackBerry dans la poche alors ?
Eh bien il semblerait que la compatibilité des deux entreprises ne soit pas véritablement pertinente. BlackBerry a annoncé au moment de la chute que la société se séparait de 40% de ses employés pour se concentrer de nouveau sur les professionnels, le secteur qui a été le plus bénéfique pour elle. La remarque est alors assez simple à mettre en valeur : qu'est-ce qu'il y a de moins professionnel que Facebook ? Les deux univers sont absolument incompatibles a priori, et pourtant BlackBerry est quand même allé faire un tour dans les locaux du géant bleu. Qui ne tente rien n'a rien, comme on dit, mais là, cela ressemble plus à un dernier geste désespéré qu'à une véritable proposition. En espérant que l'avenir nous donne tort.