Ce couple en voyage en Australie qui s'était perdu dans le désert. Ces randonneurs américains, perdus en pleine forêt. Ces ponts qui finissaient dans la mer, ces autoroutes qui n'allaient pas dans le bon sens. Ces quartiers aux noms désuets, ces rues qui n'aboutissaient pas. Tout ça, c'était Apple Maps lors de sa sortie. La firme avait misé sur une application pas complètement finie, qui s'enrichirait au fil du temps grâce aux contributions des utilisateurs. Cela n'a pas fonctionné du tout, si mal même qu'elle avait été déclarée dangereuse par plusieurs services de pompiers par le monde.
Ajoutez à cela les moqueries des utilisateurs, les plaintes des usagers et les parodies par Samsung, qui ne rate pas une occasion d'écorcher son concurrent quand il le peut, et vous aurez un tableau assez exhaustif de ce qui a conduit à la porte une bonne partie de l'équipe responsable d'Apple Maps. Dans la foulée, Google prenait ses repères en proposant un Google Maps aux petits oignons sur iOS, parfaitement fini, ergonomique et fiable. Une occasion en or que le géant n'a pas manqué de saisir. Tout pouvait laisser penser qu'Apple ne se relèverait jamais de cet échec du côté logiciel, l'un des premiers depuis bien longtemps - en tout cas celui qui aura fait s'excuser la firme auprès de ses utilisateurs.
Eh bien sachez que le temps arrange toujours les choses et que désormais, plus personne ne se plaint d'Apple Maps. Il suffit en fait de regarder les chiffres dévoilés récemment par Comscore pour s'en convaincre : 35 millions d'utilisateurs se serviraient d'Apple Maps par mois, alors que Google Maps pour iOS ne serait utilisée que par 6 millions d'utilisateurs. Oui, l'écart est énorme et montre bien que l'application native a su convaincre, même si, en étant pré-installée sur tous les systèmes iOS, elle partait avec une longueur d'avance. Apple a bien retenu la leçon et a su corriger le tir sans brider la concurrence : les utilisateurs ont le choix, tant mieux !