Voilà un récit particulièrement interessant que nous propose le Wall Street Journal. A l’occasion d’une interview accordée par Steve Ballmer, le quotidien financier revient sur l’année qui vient de s’écouler et qui a mené jusqu’au dénouement que nous avons vécu en août dernier quand le patron de Microsoft a annoncé les grands changements structurels qui s’opèrent actuellement dans le groupe de Redmond. Des modifications qui auront pour conséquence, entre autres, le départ de Steve Ballmer de la présidence exécutive de l’éditeur.
Dépassé et conscient de l'être
C’est un témoignage presque émouvant que nous livre le quotidien, ponctué d’anecdotes (le jour où il l'annonce à sa famille, la minute de la prise de conscience, les échanges avec les personnes proches comme Bill Gates) et de décisions qui affecteront le quotidien des milliers de personnes qui travaillent chez Microsoft. Le plus dur est la petite phrase qu'il lâche quand il se rend compte qu’il n’est plus l’homme de la situation. “Certains processus devaient être changés. J’étais l’un d’eux”, avoue-t-il. Car, Microsoft ne pouvait réussir son virage vers la mobilité et les services Internet en gardant le même patron. Il l’avoue lui-même : le virage smartphone et réseaux sociaux, il l’a raté. Le conseil d’administration l’a poussé à insuffler une dynamique de changements, à trouver une nouvelle façon de travailler, à rattraper son erreur. Mais, même en changeant radicalement, il n’était plus en mesure de moderniser assez rapidement l’entreprise pour en faire un concurrent de taille face à Google et Apple. “Je suis un emblème d’un age révolu”, lâche-t-il. Tel un vieux dinosaure voué à disparaître.
Quoi que nous pensions de Steve Ballmer, il a réussi à améliorer considérablement la rentabilité du groupe durant les 13 ans qu’il a passé à sa tête. Son bilan 2013 est encore excellent avec des lancements produits réussi, un accord avec Nokia pertinent et un trimestre fiscal record. Après 30 ans passés chez Microsoft, Steve Ballmer avoue qu’il raccrochera les crampons du patron, mais n’est pas prêt à retirer la casquette de l’actionnaire. Il veillera donc au grain.