Un constructeur de processeur qui ne fait pas bien son travail, cela arrive. Certains ont du mal à suivre le rythme du marché et arrêtent : on pense alors à Texas Instruments, qui fournissait des processeurs tout à fait corrects jusqu'à ce que la firme annonce qu'elle ne pouvait plus soutenir la cadence du marché. On pense aussi à Intel qui a mis du temps à passer à la mobilité et qui a dû rattraper son retard en très peu de temps, en proposant des premières versions de ses processeurs pas forcément bien adaptées. On pense enfin à nVidia, qui, après avoir gagné le marché avec son Tegra 3, a été boudé de la quasi-totalité des fabricants cette année.
Ce marché a été transféré presque exclusivement à Qualcomm, le géant américain derrière les fameux Snapdragon. Le bon travail paie et le chiffre d'affaires de la société est en croissance nette. Cela dit, Paul Jacobs, PDG de la compagnie, a affirmé qu'il commençait à avoir des soucis avec la Chine, à cause de la politique américaine. D'une part, il y a la précaution des autorités américaines vis-à-vis des compagnies chinoises : Qualcomm a des usines dans le pays et les plans de contre-espionnage américains auraient un effet sur la productivité. A la suite des découvertes de backdoors et autres logiciels espions dans des composants chinois, la surveillance des chaînes de montage est de plus en plus élevée.
A l'inverse, Qualcomm aurait aussi quelques problèmes relationnels avec des partenaires chinois potentiels : ZTE en particulier, puisque Huawei fabrique ses propres processeurs. Pourquoi ? Eh bien, retour de flamme, les Chinois commencent aussi à s'inquiéter des agissements de la NSA à la suite de l'affaire Prism. Sans virer dans une paranoïa aiguë, il est tout à fait raisonnable d'envisager que chaque composant américain soit aussi un moyen d'espionner la concurrence. Au moins par précaution.