Dans sa stratégie de conquête sur le marché des smartphones, Archos a actuellement deux gammes. Les Platinum, des mobiles milieu de gamme dont nous avons publié hier la prise en main de deux de ses représentants. Et les Titanium, plutôt orientés entrée de gamme avec des mobiles de 4 à 5,3 pouces pour des prix compris entre 100 et 160 euros. Voilà qui était commercialement, lors de leur présentation initiale, très agressif. Or, depuis, le Moto G du couple Motorola / Google a imposé une nouvelle définition du smartphone abordable. Dur, dur.
Pour aborder la gamme Titanium, au lieu de tester les modèles les plus grands et les plus onéreux, nous avons choisi de vous présenter le modèle le plus abordable et le plus petit. D'abord parce que son prix de vente, inférieur à 100 euros hors subvention, le rend encore attractif. Tous les lancements particulièrement médiatiques se concentrent en effet sur la tranche de prix supérieure. Ensuite parce que le 40 est petit, notamment vis-à-vis des standards actuels. Autant donc savoir de quoi il est capable. Rappelons en préambule sa configuration technique :
- Ecran TFT 4 pouces WVGA (800 x 480)
- Chipset Mediatek dual-core MT6572 cadencé à 1,3 GHz
- 512 Mo de mémoire vive
- 4 Go de stockage interne (extensible par microSD)
- Capteur photo 5 mégapixels avec flash
- Capteur vision 0,3 mégapixel
- Compatible Dual SIM (une seule en 3G, l'autre en 2G)
- Compatible DLNA et UPnP
- Compatible HSDPA 21 Mbps
- Android Jelly Bean 4.2.2
- Poids : 124 grammes
- Batterie 1500 mAh
Avec cette fiche technique, inutile de s'attendre à quelques miracles. Prenons donc en main ce petit poucet, car tout n'est pas perdu pour autant. D'abord, comme les grands frères Platinum, le petit Archos propose l'adaptateur MicroSIM vers SIM dans la boîte. Encore une fois, c'est un détail qui fait la différence. Ensuite, le design du mobile est très classique. Il y a bien sûr un petit air de famille avec les autres modèles, mais le 40 Titanium s'offre une coque gommée mate, moins « cheap » et surtout moins salissante que la gamme Platinum. C'est une question de goût, mais nous trouvons la prise en main plus agréable. Pour la disposition des différents éléments, tout est extrêmement convenu, mais fonctionnel.
Un écran qui ne donne pas bonne impression
Une fois allumé, petit accrochage. L?écran TFT n'est pas de très grande qualité. Même avec la luminosité au plus fort, l'affichage reste assez sombre. En pleine lumière, la lisibilité est amoindrie. Et les couleurs en pâtissent malheureusement. Les angles de vues sont cependant bons. La définition de l?écran (WVGA) est très faible, même compte tenu de la taille de l?écran. Les pixels se voient à l'oeil nu. Ce qui ternit considérablement toute l'expérience visuelle du téléphone. Pour finir avec l?écran, la dalle tactile est imprécise et manque parfois de réactivité. Nous pensons que cela est dû à un temps de latence entre la sollicitation effectuée et la réponse obtenue, donnant cette impression de décalage. La justesse de la plate-forme technique n'y est peut-être pas étrangère. Si ce n'est une intégration d'Android mal optimisée.
iPhone 5 et Archos 40 Titanium
Comme sur les Platinum, le mobile propose une version très pure d'Android, ici en version 4.2.2. Peu ou prou de changements, donc. L'avantage est une fois encore donnée aux applications maison : Archos Fichiers, Archos Vidéo et Archos Musique. Notez que les deux dernières sont enrichies, comme sur les modèles présentés hier, de widgets assez pratiques. Vous retrouvez également l'ensemble des logiciels de la suite Google et Android : Galerie, Play Films, Play Musique, Gmail, etc.
Petit mais costaud !
En usage multimédia, nous ne nous attendions pas à des miracles. Nous avons cependant été surpris. D'abord, parce que la plate-forme de la série Titanium, et donc de ce smartphone 4 pouces, est autant capable que celle des Platinum. En effet, peu de différences se sont faites sentir aussi bien en jeu qu'en vidéo. Ensuite, parce qu'elle profite de la petite perle Archos Video. Entrons dans le détail.
Pour l'audio, le 40 Titanium fait aussi bien que tout le monde. Archos Musique offre une fois encore un peu plus de profondeur que l'application native. Le son du haut-parleur grésille : n?hésitez pas à brancher un casque (autre que celui livré dans la boîte qui, en plus de plagier le design des écouteurs de l'iPhone, est techniquement aussi mauvais et inconfortable).
Si l?écran 4 pouces de ce 40 Titanium n'est pas idéal pour regarder des films, l'application Archos Video fait une fois encore mouche avec des options que le lecteur natif d'Android ne propose pas. Bien sûr, le chipset MediaTek est très limité. Certes, il parvient à décoder du 720p à 30 images par seconde, mais c'est tout le bout du monde. Nous avons essayé une vidéo au format 1080p, et cela ralentit, mais moins que sur des modèles quad-core. Nous pensons que cette différence vient du plus faible nombre de points à afficher, et donc de calcul à effectuer. Préférez toutefois les formats MP4 en qualité DVD par exemple. D'autant que la définition de l?écran et l'espace de stockage de base (à moitié monopolisé par Android) ne vous engageront pas à jouir de vidéos volumineuses.
Pour jouer, le 40 Titanium se révèle étonnant. Nous avons pris le pari de faire tourner Dead Trigger 2 de Madfinger, jeu de tir à la troisième personne plein de morts-vivants. Et la partie s'est révélée agréable, même avec les contrôles tactiles. Bien sûr, il manquait quelques textures et effets. Bien sûr, la résolution de l?écran est très faible. Mais le jeu tourne bien et démontre que même l'entrée de gamme a les épaules pour offrir de bons moments de divertissement, et ce malgré une RAM très exiguë et un chipset pas vraiment connu pour ses performances techniques.
En photo, l'appareil se montre relativement bon. 5 mégapixels, c'est largement suffisant, notamment (encore une fois) pour l?écran et l'espace de stockage proposé ici. Attention si vous souhaitez regarder ces clichés sur un grand écran ou télévision : même en plein jour, l'image est pollué par le bruit.
En conclusion, l?Archos 40 Titanium est une petite surprise. Alors que la première impression du téléphone est assez mauvaise (de part son écran sombre et à la faible définition), ses qualités, fort bien cachées, se révèlent à mesure de son utilisation. Il ne fera jamais de miracle. Il ne jouera jamais dans la cour des grands. Mais, pour moins de 100 euros nu, rappelons-le, il est plus polyvalent qu'il n'en a l'air. Un vrai « petit pimousse ».
